Les deux photographes, Janine Niépce et Emma Ball-Greene, au cœur de l’exposition “La vie devant soi” au Quai de la Photo
Du 27 mars au 27 mai, en partenariat avec le Quai de la Photo et dans le cadre de la Biennale de la photographie de la Marie du 13e, Polka galerie et sa factory présentent les travaux de deux photographes, Janine Niépce et Emma Ball-Greene à travers l’exposition “La vie devant soi”.
L’exposition se propose de faire découvrir une cinquantaine de photographies sur la thématique de l’enfance, de la jeunesse et de l’adolescence à travers l’objectif de deux femmes, deux générations. Janine Niépce, figure importante de la photographie humaniste à découvrir en salle d’exposition et Emma Ball-Greene, photographe émergente à l’écriture photographique contemporaine qui investira le pont principal de Quai de la Photo.
“La première aurait pu être la grand-mère de la seconde. Peu importe. Quand on aime on ne compte pas, surtout pas les âges. Et c’est bien d’amour dont il s’agit dans cette exposition que vous allez découvrir. Non pas des sentiments amoureux entre personnes, mais plus amplement d’amour de la vie et de celui du printemps de nos vies. C’est parce que le thème de la Biennale du 13e est cette année « Enfance, adolescence et jeunesse » que Polka a eu l’idée de célébrer la notion de jeunesse au sens large à travers les travaux de deux de ses artistes.” – Dimitri Beck de Polka et Victor Moullin de Polka Factory, commissaires de l’exposition
La vie quotidienne
La jeunesse est un sujet de prédilection des photographes qui s’inscrivent dans le courant humaniste français, dont Janine Niépce a été l’une des membres les plus prolifiques. Ce thème lui permet d’aborder la vie quotidienne, rurale ou citadine, de Français ordinaires, motifs qui sont particulièrement chers à ce mouvement des années 1930 et qui a trouvé son essor après la Seconde Guerre mondiale. Il est difficile de ne pas voir que les photographies de Janine Niépce sont les vestiges d’une époque définitivement révolue, presque à la manière d’un reportage. Le constat est flagrant lorsque l’on remarque les épaisses chemises que portent les petits garçons pour s’amuser dehors ou encore l’absence totale de jean dans les habits. Autant de détails du quotidien qui ne nous laissent pas oublier les décennies qui séparent ces enfants de ceux nés autour des années 2020.
Une jeunesse prise sur le vif
Cette manière de capturer l’essence des modèles sur le vif, sans supporter la mise en scène, et d’universaliser les comportements de ses sujets sont autant de caractéristiques cruciales que l’on retrouve chez Emma Ball-Greene. La référence aux humanistes est claire, et la photographe les cite comme influence décisive dans sa manière de photographier les adolescents et les jeunes de notre époque.
Janine Niépce
“En suivant les saisons de l’année et les saisons de la vie” Janine Niépce a dépeint pendant près de soixante ans, les mœurs de ses contemporains. Née en 1921 dans une lignée de vignerons bourguignons, cette humaniste a documenté autant sa vie de famille, le quotidien dans les campagnes françaises que les grands événements politiques de son temps, comme mai 68 et les luttes des femmes pour leurs droits. Vote, pilule, avortement, égalité salariale… Janine Niépce a travaillé pour le Planning familial avant même la légalisation de la contraception en 1967. « La grande œuvre de ma grand-mère est la documentation systématique de la vie des femmes », précise sa petite-fille, Hélène Jaeger-Defaix, responsable de ses archives.
Descendante de l’inventeur de la photographie, contemporaine d’Henri Cartier-Bresson et consœur de Robert Doisneau à l’agence Rapho qu’elle rejoint en 1955, elle fut l’une des premières femmes reporters françaises. Elle est décédée en 2007 à l’âge de 86 ans.
“Les jeunes, de l’enfance jusqu’à l’adolescence, ont fourni à Janine Niépce un formidable terrain de jeu. Les interactions entre les garçons et les filles, les récréations, les modes vestimentaires, les études, les revendications, les inquiétudes… rien n’échappait à son œil bienveillant, toujours à la recherche de la spontanéité.” Hélène Jaeger-Defaix, petite-fille de Janine Niépce et responsable de ses archives
Emma Ball-Greene
Emma Ball-Greene est une photographe franco-britannique installée à Berlin. Née en 1996, elle s’intéresse particulièrement à la jeunesse et aux sphères intimes. Sa démarche, engagée, cherche à attiser la curiosité et à éveiller les consciences sur la condition des femmes modernes et sur les questions relatives aux droits humains. Son travail protéiforme peut tout autant s’inscrire dans la tradition documentaire que dans le domaine de la mode. Deux mondes différents qui lui permettent de porter sa voix tout en nourrissant son imagination. À un moment où la parole des femmes est mise au premier plan, la société continue à imposer des visions stéréotypées et dévalorisantes : manque de confiance et superficialité. Ce constat a poussé Emma Ball-Greene à articuler son œuvre autour de cette question : comment se fait-il que les femmes d’aujourd’hui, bien plus libres que leurs aînées, soient malgré tout représentées avec moins d’assurance et de courage que les précédentes générations ?
“Ce récit photographique résume ainsi mon odyssée perpétuelle vers la croissance. La vie m’offre autant de moments qui exigent la maturité d’une femme adulte, que de jours où je ressens la légèreté et l’espièglerie de l’enfance.” Emma Ball-Greene
Le commissariat d’exposition est assuré par Dimitri Beck de Polka et Victor Moullin de Polka Factory
Vernissage public le mercredi 27 mars à partir de 18h
[Source : communiqué de presse]
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