Mise à l’honneur des histoires féminines : notre sélection de films en mars
Aujourd’hui, nous témoignons d’une évolution significative qui se manifeste dans le paysage cinématographique, marquée par l’émergence d’une revendication féminine plus prépondérante et méritée que jamais.
L’esthétique shakespearienne où le gore intervenait pour rompre avec la vie mondaine et partager une philosophie de valeurs sociales est maintenant abandonnée dans le cinéma. Nous atteignons désormais une profondeur sensuelle où des parallèles entre la nature, la force magique et majestueuse des femmes prennent le relais, dépassant la rigidité du monde tel que nous le connaissons. À l’occasion de l’attention particulière autour de la Journée internationale des femmes qui tombe le 8 mars, l’équipe d’Artistik Rezo porte son regard sur des sujets complexes, capturés avec élégance, pudeur et intimité, tout en explorant également l’humour, la fiction et la créativité.
1- HLM Pussy de Nora El Hourch, au cinéma le 6 mars.
Avec Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline.
Pays : France, Maroc.
Chaque génération voit la révolution féministe d’un angle particulier. Pour Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, le mouvement #MeToo se transforme en un véritable terrain de jeu. Au croisement de la déception, de la terreur, et de la prise de risque, ces trois femmes aux esprits à la fois audacieux et affectueux incarnent une résistance solidaire, prêtes à tout donner.
2 – Chroniques de Téhéran de Ali Asgari et Alireza Khatami, au cinéma le 13 mars.
Avec Bahman Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetiyan.
Pays : Iran.
Une comédie dramatique et satirique sur l’Iran de nos jours, “Chroniques de Téhéran” met en lumière la difficulté de s’emparer d’un régime totalitaire qui reglémente les aspects les plus intimes de la vie des citoyens iranien.nne.s. Les réalisateurs abordent des thèmes tels que la liberté, le corps, la sexualité, l’individualité, “des facettes inestimables de l’existence”, expriment-ils.
3- The Mercy Tree de Michele Salimbeni, au cinéma le 13 mars.
Avec Magdalena Korpas, Pinuccio Derosas, Emma Deiana.
Pays : France, Italie.
Dans cette œuvre dramatique, l’exploration de la sensibilité atteint des sommets d’abstraction, transformant le deuil d’une femme en une présence cinématographique spectrale. Avec une maîtrise technique empreinte de poésie, Salimbeni manie habilement la “physicalité du décor, des lieux, des corps, de la lumière et des mots” pour donner vie à cette co-production franco-italienne.
4- Tiger Stripes de Amanda Nell Eu, au cinéma le 13 mars.
Avec Zafreen Zairizal, Deena Ezral, Piqa.
Pays : Malaisie, Taiwan, Singapour, France, Allemagne, Pays-Bas, Indonésie.
La puberté chez les femmes n’est pas toujours vécue de la même manière. Un rite de passage pour certaines et une invitation à une manifestation de la rage interne pour des autres, “Tiger Stripes” raconte l’histoire d’une fille de 12 ans aux règles surnaturelles. D’une esthétique grotesque et fanstastique, la réalisatrice inspire un récit d’émancipation qui s’impose depuis l’âge de la jeunesse.
5- La Beauté du geste – Danse et éternité de Xavier de Lauzanne, au cinéma le 13 mars.
En 1906, Auguste Rodin découvre les danseuses cambodgiennes lors d’une représentation du Ballet royal à Paris. Bouleversé par cette expérience et par leur gestuelle, il produit en quelques jours une œuvre magistrale de 150 aquarelles. Depuis cette date, jusqu’à la création d’un nouveau spectacle pour une tournée en France et en Suisse un siècle plus tard, le Ballet royal cambodgien survit aux épreuves de l’Histoire et nous transporte, entre Orient et Occident, dans un univers de splendeur et de mystère.
6- Smoke Sauna Sisterhood de Anna Hints, au cinéma le 20 mars.
Pays : Estonie, France, Islande.
Au sein d’une retraite empreinte de reclusivité, d’intimité et de confidences, la sororité se révèle comme une représentation divine de la condition féminine. En Estonie, les saunas traditionnels à la fumée de bois, désormais inscrits au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, deviennent le théâtre des rituels sacrés et des confessions entrelacées. Hints nous plonge au cœur de cette expérience, mettant en lumière une force de vie exceptionnelle, le tout empreint d’une proximité et d’un anonymat remarquables.
6- Apolonia, Apolonia de Léa Glob, au cinéma le 27 mars.
Pays : Danemark, Pologne, France.
Treize ans, deux femmes, un portrait cinématographique. Lorsque Léa Glob croise le chemin de la magnétique Apolonia Sokol, une vie de bohème prend forme. Une artiste qui vit charnellement pour son émancipation créative et sa reconnaissance internationale vient paralléliser l’histoire d’une femme contemporaine, alchimiste du corps, de la liberté, et de l’engagement artistique dans sa démarche. Ici, le féminisme ne vient pas hurler, mais s’affirme par le vécu et le ressenti.
7- O’corno, une histoire de femmes de Jaione Camborda, au cinéma le 27 mars.
Avec Janet Novás, Julia Gomez, Nuria Lestegás.
Pays : Espagne, Portugual, Belgique.
1971, Espagne franquiste. À la fois productrice et réalisatrice du film, Camborda évoque l’histoire acharnée d’une femme contrainte à agir en clandestinité face au patriarcat et la pression de l’Église. María, sage-femme dotée d’une indépendance et une sensibilité féroces, transcende les frontières politiques et symboliques, nous rappelant la magie intrinsèque de la maternité et la sororité qui la lie étroitement au monde naturel et animal.
Bon visionnage !
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