La nostalgie lumineuse de Lossapardo dans son single “Nostalgia”
Sous les doigts de Lossapardo, le spleen prend les couleurs chaleureuses et contrastées de paysages urbains. Créé dans l’ambiance agitée de New York, “Nostalgia” est pourtant une invitation à un voyage introspectif, à travers nos souvenirs et les teintes émotionnelles qui les colorent.
Peintre, réalisateur de vidéos, globe-trotter, auteur, compositeur et interprète : à 28 ans, Lossapardo a déjà embrassé des modes d’expression différents, souvent en autodidacte, et multiplié les collaborations (les plus récentes avec Luidji, Dinos, Enchantée Julia ou FKJ).
L’artiste originaire de Torcy apprivoise la solitude et la mélancolie sur Nostalgia, un single folk 2.0 aux frontières d’autres genres, initiateur d’un nouveau cap dans sa carrière musicale.
À propos de Lossapardo
Ce n’est qu’un début mais reprenons au début. Et imprimons la légende : tout commence avec Vanessa Carlton et le clip de son tube “A Thousand Miles”, où la chanteuse joue sur un piano qui déambule dans la ville. Devant la télévision du pavillon familial à Torcy, Lossapardo (Seydou au civil) est subjugué. Il a cinq ans et devient obnubilé par le piano. Le voilà donc parti pour quelques années d’écoles de musique et de conservatoire. Pas vraiment charmé par le solfège, le garçon finit par faire sans. La passion pour le piano s’étiole à l’approche du lycée – il y reviendra plus tard – et il se penche sur la guitare. La musique est alors une activité solitaire, il n’y a pas de musiciens dans son entourage. En revanche, il y a de la musique à la maison, qui vient du Sénégal comme son père et des Antilles comme sa mère. En 2001, la “Chambre avec vue” d’Henri Salvador lui ouvre des horizons puis ce seront Corneille, John Legend, la claque Graduation de Kanye West, Otis Redding ou le rap qu’écoutent les copains du quartier.
C’est par le rap que Lossapardo – alors au lycée – découvre l’autre côté de la musique : le studio avec un cousin et un ami, les logiciels Logic Pro, GarageBand et FL Studio, un premier concert à la fête de fin d’année du lycée qu’il fréquente à Lognes. Le dessin est une autre piste que le garçon explore : des portraits, des impressions faites au pochoir sur des t-shirts, tout est expérimentation. Mais rien qui à ses yeux puisse devenir un “vrai métier”. Une première année de médecine à la fac de Créteil lui donne le goût de l’effort et du travail, lui qui avait facilement surfé sur ses années collège et lycée. Ce n’est pas suffisant pour briguer une deuxième année et Lossapardo se tourne vers une prépa pour tenter les Beaux-Arts et les Arts Déco, sans être toutefois complètement convaincu qu’il y ait là-bas beaucoup de choses à découvrir pour lui. Il n’aura pas l’occasion de le vérifier. Il rate – de peu – le concours mais la prépa seule aura fait germer l’idée que sa vie pourrait être entièrement tournée vers la création.
Et de ce côté, il se passe beaucoup de choses. Tandis qu’il préparait ses concours, Lossapardo s’est lancé dans un projet personnel, une série de toiles en forme d’association inédite (des fruits et des baskets) qui séduisent bientôt un cercle grandissant d’amateurs. Avec une première exposition solo à Belleville en 2016, au vernissage de laquelle se pressent des centaines de personnes, jusque dans la rue. Sur les cinq jours de l’exposition, Lossapardo a convié des musiciens à performer, comme Gracy Hopkins ou Josman et son beatmaker Eazy Dew. Les échos de l’exposition se matérialisent en propositions diverses pour d’autres expositions et collaborations.
Parallèlement, Lossapardo fait toujours beaucoup de musique. Il ne chante pas, n’écrit pas, mais bosse sur des productions, avec Gracy Hopkins puis avec Crayon, qui devient son meilleur partner in crime. C’est lui qui l’ouvre à des références qui sortent du rap, au rock stratosphérique de Radiohead par exemple. À l’automne 2017, Crayon sort son deuxième projet, avec deux titres qu’ils ont développés ensemble. Au printemps 2018, Lossapardo veut tester les eaux seul et sort trois sons en trois mois. Le deuxième, “Sleep (3 A.M.)”, connaît un succès inattendu en Asie (Thaïlande, Corée, Japon).
En 2018, Lossapardo est au Japon, à la faveur d’une bourse obtenue pour financer son premier court-métrage d’animation, dont il a décidé de composer la bande son lui-même. Là-bas, une journaliste japonaise lui propose de l’aider à organiser une exposition. Au fil des mois, se dessine les contours d’un beau projet dans le cadre de la toute jeune boutique agnès b de Tokyo : un mois d’une exposition prévue pour février 2020, avec carte blanche pour montrer ses peintures mais aussi les accompagner de musique, de vidéo et de performances. Le covid aura raison du projet mais Lossapardo profite des confinements pour envisager la suite. Seul dans son atelier, le peintre teste des sons et travaille sur un ensemble de chansons cohérent, dont il espère encore qu’elles pourront raconter une histoire autour de l’exposition.
Et ce nom d’artiste ? Lossapardo, le verlan de salopard, le mot sorti par les amis avec qui il a grandi : “Tu sais tout faire, t’es un salopard !”. On ne saurait leur donner tort.
[Source : communiqué de presse]
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