Rencontre avec Grant Haua, rugbyman, gentleman mais surtout artiste
Rencontre Grant Haua avec à l’occasion de la sortie de son album “Mana Blues”.
Cet album se rapproche de ses standards habituels mais sous une forme plus électrifiée. Qu’il s’agisse de chanter l’amour, le respect des grands noms, les douleurs quotidiennes de l’âme et/ou du corps ou tout simplement la recherche des choses simples. Bref, tout ce qui fait l’alchimie d’un album magnifique et qui confirme que Grant Haua fait définitivement partie de ces artistes qui ont ce “petit truc en plus” qui n’appartient qu’aux plus grands.
Retrouvez-le en concert au Jazz Club Étoile (Méridien) le 23 septembre !
Le blues est un langage universel. Qu’est-ce qui te connecte à cette musique ?
Quand j’avais 13 ans, j’ai découvert Stevie Ray Vaughan à la radio donc la connexion a commencé à partir de là, une fois que je me suis familiarisé avec sa musique, j’ai commencé à regarder ses influences et au fil du temps, j’ai vraiment commencé à aimer ce style de musique.
Ton nouvel album est plus rock, comment expliques-tu cette évolution ?
J’adore jouer de la guitare électrique autant que de la guitare acoustique, et les chansons que j’avais écrites pour cet album sont plus heavy, j’aime à la fois le blues et le rock, donc je voulais explorer ce qu’un groupe complet apporterait aux chansons, je pense que c’est bien d’essayer quelque chose de différent de temps en temps.
La signature avec Dixiefrog, label français implanté à l’autre bout du monde, est surprenante. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Je leur ai envoyé mon précédent album studio Awa Blues avant le Covid, ils ont adoré l’album et ils m’ont signé, je ne pouvais pas être plus heureux, ils m’ont laissé faire mon truc comme j’avais envie… je ne peux pas demander plus… !!!
Le nouvel album propose une collaboration avec The Inspector Cluzo, comment est-ce arrivé ?
Cette collaboration a été suggérée par mon label Dixiefrog, j’ai écouté leur musique et je me suis dit que ça pourrait le faire avec Pukehinahina en particulier, et ils étaient d’accord. Ce sont aussi des gars vraiment décontractés et de très bons musiciens, un vrai plaisir de travailler avec eux.
Sur ton nouvel album, tu fais une superbe reprise de My Time Of Dying de Blind Willie Johnson que Led Zeppelin a rendu populaire. Il semble que tes influences soient principalement des artistes des années 60 et 70. Qu’aimes-tu dans la musique de cette époque ?
Je suis un enfant des années 70, j’ai grandi à cette époque, mes parents écoutaient du blues de la soul et du rock pendant que j’étais à la maison, ça m’a donc imprégné, des trucs comme Marvin Gaye, Free, Sam Cooke, Deep Purple, juste de la bonne musique…
Quels sont tes derniers coup de cœur musicaux ?
J’apprécie les morceaux de Marcus King et Kingfish en blues, je suis fan de Snarky Puppy, je suis fan de Rival Sons, je pense qu’ils font du bon rock ainsi que BlackBerry Smoke qui viennent de la scène rock sudiste américaine.
Dans vos paroles, vous abordez de nombreux sujets. Qu’est-ce qui t’a inspiré les paroles de Embers sur le débarquement des troupes alliées en Normandie ?
La dernière fois que j’étais en France, j’ai visité la Normandie et ce fut une expérience émouvante, ça m’a inspiré, j’avais une chanson à moitié écrite mais je n’arrivais pas à trouver les paroles qui correspondaient à la musique, ce voyage en Normandie m’a donné l’inspiration pour les paroles.
Quand on parle de Nouvelle-Zélande, on pense forcément au rugby et aux All Blacks. Peux-tu nous parler de la scène musicale locale ?
Ouais, il y a beaucoup de bonne musique chez nous, de très bons groupes de reggae, des groupes de rock, la plupart des grandes villes ont des clubs de blues, c’est une scène plutôt saine chez nous, les salles de concerts là-bas ressemblent beaucoup à celles d’ici. L’avantage d’être en France est l’accès aux scènes européennes, autant de pays à une distance raisonnable, c’est génial pour un gars comme moi, je me considère chanceux de pouvoir visiter cette partie du monde et de faire grossir ma “fan base”.
Si tu avais fait carrière dans le rugby, penses-tu que tu aurais eu cette carrière de musicien ?
Oui, j’ai toujours aimé la musique, cela fait longtemps que je n’ai pas joué au rugby, mais le rugby reste très important, mes deux fils jouent au rugby et ce sont aussi de très bons joueurs, meilleurs que moi. Je suis toujours impliqué dans le même club de rugby pour lequel j’ai joué quand j’avais 7 ans, c’est une histoire de famille.
…un pronostic pour cette Coupe du Monde de Rugby qui se déroule en France ?
Allez les All Blacks… !!!
Interview réalisée par Juliette Labati
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...