“Nos Sorcières -un début” : une exposition de l’artiste Bénédicte Estripeau à la Galerie du Sel à Sèvres
Le Sel invite Bénédicte Estripeau à l’occasion de “Nos Sorcières -un début”, le premier volet de recherche d’une œuvre-lien participative sur la transmission.
Une collecte, des témoignages, une installation, l’artiste recueille les mots de femmes qui lui confient le nom et l’histoire des figures qui les ont marquées et construites. Elle donne une forme aux témoignages et tisse ainsi, par l’œuvre évolutive, un maillage avec le visiteur qu’elle convie à une balade intime en l’interpellant lui aussi.
La première édition, “-un début”, sera suivie en 2024 de l’exposition “Nos Sorcières” et de son rayonnement.
Du 8 avril au 8 mai 2023, l’artiste et la commissaire d’exposition Domitille Bertrand associent les gestes artistiques qui conduisent à l’oeuvre-lien “Nos sorcières”, dans la Galerie du Sel à Sèvres, le temps d’une exposition. Ainsi, le visiteur pourra, dans l’intimité d’une visite ou lors de la programmation animée du Festival des 48h, les 15 et 16 avril, se laisser aller à des rêveries, guidées par l’artiste Bénédicte Estripeau. Quelles figures vous ont porté, savez-vous murmurer les raisons de leur inspiration? Tout de bleu vêtues, les œuvres de l’artiste vont raisonner en fils et en mots, rendant accessible à tous les publics une œuvre en plusieurs chapitres, où chacun prend sa place et peut être fier ou menu. S’asseoir, regarder, écrire, rêver, se souvenir, tout est déjà dans cette genèse, Nos sorcières, -un début un mois durant, en accès libre au Sel à Sèvres, sur invitation de Marion Kling et Clémentine de Maistre.
L’artiste nous dit : “Trouver sa place et s’y sentir bien. J’ai souvent pris des chemins instinctivement, en ayant l’intuition et l’espoir d’être au bon endroit. Cet intriguant ressenti m’amène à me poser la question de la provenance mystérieuse de cette “boussole”.
Cette petite “voie” intérieure, oriente systématiquement mes pensées vers des femmes qui ont eu, pour moi, une importance particulière par leurs actes, leurs choix de vie, leurs “égratignures” ou leur singularité. Elles ont été, certainement sans le vouloir, des guides aux croisées de mes chemins. Cette idée que nos actes résonnent chez l’autre sans le vouloir m’a tout à coup donnée la sensation vertigineuse d’un maillage universel qu’est la transmission sans laquelle il serait si difficile de se construire.”
“Nos sorcières”, le volet 2 de l’installation présentée en avril 2023 au Sel (Sèvres), est une œuvre-lien dont les noms rassemblés par l’artiste irradieront le visiteur depuis l’élément central incarné par une robe brodée. Des lames de tissus et de fils égrainent les noms qui se déploieront. Prenant de la place, ils donneront une sensation d’envahissement et d’abondance où le public, invité à les découvrir, les rencontrera. L’artiste entend nous faire naviguer, organiser le sentiment d’immersion et l’intérêt pour ces transmissions. Cette œuvre se construit de témoignages qui s’accumulent dans le temps, donnant vie à plusieurs cycles d’installations qui se nourrissent les unes les autres. La première édition au Sel (Sèvres) en 2023, est une introduction à la genèse de ce projet et à la mise en place de ce maillage. Elle sera suivie en 2024 de la présentation de la robe et de la collecte des noms des sorcières de chacune des personnes s’étant livré à l’artiste.
À propos de l’artiste Bénédicte Estripeau
Bénédicte Estripeau est une jeune artiste fascinée par le geste de transmission. Elle fait, des mémoires individuelles et de leur passation, le pivot central de sa création. Pourtant, le plus souvent, ses œuvres ont une vocation collective en ce sens qu’elles sont conçues pour relier ou inviter les individus qui les découvrent. C’est ce que l’artiste appelle «Œuvres-liens». Ainsi, à ce jour, la majorité de ses productions s’articulent autour d’une phase de collecte de données qu’elle cueille ou recueille. S’en suit une étape de composition et de mise en lumière de ce qu’elle traite comme des artefacts à transmettre. Enfin, une installation, une sculpture ou des éditions se forment et donnent naissance à une ou plusieurs œuvres que l’artiste partage avec ceux qui l’ont composée ou ceux qui les rencontrent lors d’expositions.
À propos de la commissaire d’exposition
Domitille Bertrand est commissaire d’exposition indépendante. Elle fait de l’exploration des individus et de leur moteur son espace de jeux. Souvent, elle relie des œuvres qui frôlent l’abstraction sans s’y installer tout a fait. À plusieurs reprises, en France comme aux États-Unis ou au Sénégal, elle a eu l’occasion d’explorer la dimension collective du geste artistique ; installations, résidences de productions ou œuvres résonnant avec le public, elle aime sortir l’œuvre de son contexte pour la souligner. Elle s’intéresse aux liaisons entretenues par ce qu’elle appelle des “œuvres sans noms”, capables d’exister pour elles-mêmes, en dehors de leur contexte ou de la citation et des valeurs qui y sont associées.
Le Sel
Ancien marché de la ville de Sèvres, inscrit dans la tradition des pavillons Baltard, le Sel est aujourd’hui le centre culturel de la ville de Sèvres. Nous avons à cœur d’y programmer des expositions individuelles ou collectives de qualité, présentant les travaux d’artistes contemporains aux styles et techniques variés. Peinture, sculpture, illustration, photographie, céramique, textile : tous les genres sont représentés dans l’Espace Galerie dédié à la création.
[Source : communiqué de presse]
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...