“Surréalisme au féminin ?”, la nouvelle exposition du Musée de Montmartre à partir du 31 mars
Le Musée de Montmartre propose une exposition qui explore les degrés et les différentes formes d’adhésion de femmes artistes et poètes, au mouvement surréaliste. Cinquante d’entre elles sont représentées dans le parcours, avec près de 150 œuvres exposées. À découvrir à partir du 31 mars.
“Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de tout autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale.” C’est ainsi qu’André Breton définit le surréalisme en 1924 dans son premier manifeste.
Provocateur et dynamique, le surréalisme déclencha au XXe siècle une renaissance esthétique et des bouleversements éthiques. De nombreuses femmes en furent des actrices majeures mais néanmoins mésestimées par les musées et minorées par le marché de l’art.
Le surréalisme offrit à celles-ci un cadre d’expression et de créativité qui n’eut sans doute pas d’équivalent dans les autres mouvements d’avant-garde. Mais c’est souvent en s’appropriant et en étendant des thèmes initiés par les fondateurs du groupe (André Breton, Louis Aragon, Paul Éluard, Philippe Soupault, etc.) qu’elles exprimèrent leur liberté. C’est aussi en se dégageant de ce qui devint parfois une doxa surréaliste qu’elles s’affirmèrent.
Les pratiques de ces artistes et poètes, fréquemment interdisciplinaires – picturales, photographiques, sculpturales, cinématographiques, littéraires… – reflètent leur volonté de s’affranchir des genres artistiques conventionnels, des normes sexuelles et des frontières géographiques.
Conçue comme une hypothèse plutôt que comme une démonstration, cette exposition propose un inventaire non exhaustif d’une cinquantaine d’artistes et poètes dont les créations, datées des années 1930 aux années 2000, excédent la date de dissolution officielle du groupe surréaliste (1969). Cette sélection tente de cerner ce que fut la part féminine du surréalisme et se veut une invitation à poursuivre les recherches sur un sujet infiniment complexe et varié.
“L’affranchissement que ces femmes manifestent dans leurs arts fait écho à la quête d’indépendance et l’esprit contestataire, si caractéristiques de l’histoire de Montmartre. Cette exposition témoigne de ma détermination à faire connaître des artistes souvent négligés par l’histoire de l’art.” – Fanny de Lépinau, Directrice du Musée de Montmartre Jardins Renoir
Commissariat général : Alix Agret, historienne de l’art, Dominique Païni, commissaire indépendant
Commissaire associée : Saskia Ooms, responsable de la conservation du musée
[Source : communiqué de presse]
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