Fluctuart présente sa nouvelle exposition “Seconde vie, l’art de recycler” à partir du 18 mars
Pour cette nouvelle exposition, Fluctuart propose à 8 artistes issus de l’art urbain d’aborder le thème du recyclage sous toutes ses formes. Ememem, EvazéSir, FKDL, Jibé, Joachim Romain, Le Diamantaire, Madame et My Dog Sighs sont invités à réaliser une œuvre inédite au sein du centre d’art urbain.
Livres anciens, canettes en aluminium, bouteilles en plastiques usagées ou vieux cartons sont autant d’éléments qui semblent dénués d’intérêt aux yeux de beaucoup. Ils constituent cependant un incroyable réservoir de ressources pour des artistes urbains rivalisant d’ingéniosité qui les découpent, les assemblent ou les peignent. C’est dans les plis, les fissures et les marques du temps que leur imagination vagabonde.
Ememem, EvazéSir, Jibé, Joachim Romain, FKDL, Le Diamantaire, Madame et My Dog Sighs mêlent éléments d’hier et d’aujourd’hui. Que ce soit dans une logique de respect des ressources et de l’environnement ou pour le pouvoir évocateur des objets qui ont déjà eu une histoire, ils intègrent des matériaux usagés dans leur processus de création.
Une seconde vie s’offre à eux et une nouvelle histoire s’écrit alors à travers une exposition originale qui invite petits et grands à s’interroger à leur tour sur leur rapport aux objets et à l’environnement.
Ememem
“J’aime l’idée de donner une seconde chance aux matériaux, les tirer de leur rang de débris et les faire rayonner”. Ememem est l’inventeur des “flacks” ou “pansement de rue sauvages” qui rappellent le traditionnel kintsugi japonais ou l’art de la réparation. Il met en lumière les fissures et les creux dans le béton, les égratignures de la ville et du bitume. En utilisant des matériaux recyclés, provenant de collection de céramiques, de déchets d’usines ou de dons, l’artiste créée des mosaïques colorées et unique qui épousent la surface du sol ou des murs pour l’adoucir et invite la couleur à jaillir de ces fonds gris.
@ememem.flacking
EvazéSir
“Une porte en bois, un morceau de meuble ancien, une vieille lampe…c’est dans l’assemblage de nos trouvailles que les histoires s’écrivent.” Le duo d’artistes recycle des objets pour leur donner une seconde vie et inventer une nouvelle histoire en alliant objets anciens, personnage et motifs. Artistes français nés en 1984, Eva et Sir travaillent ensemble depuis 2009. Sir, autodidacte, débute par le graffiti dans des endroits désaffectés lors de sa jeunesse puis se passionne ensuite pour le pochoir. Eva, quant à elle, issue d’un parcours en école d’art concentre son travail sur l’étude des personnages en noir et blanc. Deux identités visuelles fusionnent : les visages réalisés au pinceau par Eva se mêlent à la peinture à l’aérosol et aux assemblages de matériaux de Sir.
@evazesir
FKDL
“Les étoffes de papier dont je pare mes personnages sont des coupures originales de magazines vintage. Ce recyclage sans limite donne un caractère unique à mes créations. C’est une mise en abîme de collages dans le collage.” Franck Duval commence à peindre dans les années 80. Le dessin de mode, les arts du cirque et le cinéma, auxquels il s’est également essayé, influencent toujours son travail. Au cours des années 2000, c’est sous le nom de FKDL, qu’il explore la technique de l’Art Scotch (créée par Joseph Gil Wolman en 1963). Il fréquente alors de plus en plus le milieu de l’art urbain et colle ses premières silhouettes dans Paris en 2006. Passionné par la presse d’époque, il voit dans l’iconographie des années 20 aux années 70 les étoffes de papiers dont il pare ses personnages. Descendre dans la rue lui fait découvrir une forme de partage dont il ne se lasse pas. Il a depuis diversifié ses personnages, les a fait voyager, leur a fait prendre de l’ampleur.
@fkdl_franck_duval
Jibé
“J’ai toujours travaillé avec des matériaux de récupération, le plastique au premier rang. Au-delà donner une seconde vie à ces matériaux et de limiter l’impact écologique, j’aime le défi technique consistant à sublimer ces déchets pour les transformer en œuvres d’art.” Jibé développe sa pratique du dessin au travers du graffiti qu’il débute en 2001. Plus d’une dizaine d’années plus tard, il détourne pour un projet le petit pictogramme du passage piéton : c’est la naissance des Jibiz. Ces personnages aux formes rondes, aux silhouettes colorées et dynamiques deviennent alors sa signature. Au fil des années, ils se multiplient sur les murs des rues du monde entier. Désormais, ses recherches renouent avec son passé de scénographe. Au-delà des fresques murales, il aborde en atelier le travail du volume et de la matière.
@jibiz.art
Joachim Romain
“Témoins de la société de consommation et rebut de cette dernière, les affiches publicitaires deviennent la matière de mes créations”. Joachim Romain arrête son regard sur les couches d’informations présentes dans les affiches, éléments d’une société de consommation de masse. La diversité de la typographie à travers le monde et les époques, ainsi que l’usure de ce support liée au temps l’intéresse. Il les lacère, les sculpte et associe son travail photographique. Ses portraits, insérés dans cette accumulation d’images publicitaires, se fondent dans la quantité de textures colorées et les fragments de typographie. Au fil des années, ses œuvres deviennent des archives du monde, reliques d’une époque saturée d’images.
@joachimromain
Le Diamantaire
“Du miroir usagé, collecté dans les rues, comme matériau brut à une sculpture multifacette en forme de diamants, telle est ma démarche artistique.” Depuis 2011, il découpe des miroirs usagers et les assemblent pour leur donner la silhouette d’un diamant taillé. Né en 1987, Le Diamantaire – formé initialement à la métallerie chaudronnerie – passe rapidement à des sculptures en grand format. En constante recherche, il fait évoluer la forme des coupes, innovant sans cesse et sublimant ainsi les miroirs par un savant assemblage dont il détient le secret. Pour l’exposition, il réalisera une installation de grand format qui prendra alors la forme d’une goutte (une des tailles du diamant), entrant en résonance avec l’environnement de Fluctuart : l’eau. Le scintillement de la Seine semblera s’y refléter à l’infini.
@lediamantaire_artist
Madame
“Il est question d’intime et de transformation dans mon travail. La matière qui a du vécu m’inspire.” Née en 1982, Madame est comédienne et scénographe de formation. Elle se dirige rapidement vers les arts plastiques et le collage. Sa passion pour les matériaux anciens, porteurs d’histoire et de vécu l’inspire. Elle découpe alors et assemble minutieusement des éléments qu’elle récolte et réalise des pièces uniques. Ces œuvres semblent flotter entre passé et présent. Véritables petites saynètes en relief, elles mêlent systématiquement iconographie et jeu de mots. Son travail d’atelier est parfois retranscrit dans l’espace public avec des collages grands formats.
@m___a___d___a___m___e
My Dog Sighs
“Ces canettes en aluminium abandonnées et trop vite jetées après utilisation, je leur donne une seconde chance en peignant des visages mélancoliques.” My Dog Sighs est un street artist britannique qui vit à Portsmouth, à l’origine du Free Art Friday, action qui consiste un vendredi à laisser une œuvre dans la rue, à disposition du premier qui la trouvera. Il est connu pour maitriser deux styles différents : une peinture hyperréaliste, d’œil qui reflète le monde qui l’entoure et la création de personnages sur des canettes, des boites de conserves, des bombes aérosols et autres supports usages. Il intègre dans sa pratique ce support en aluminum depuis une dizaine d’années. Super héros, portrait, animaux… sous son coup de pinceau expert, elles semblent prendre vie.
@mydogsighs
À propos de la commissariat d’exposition Céline Neveux
Céline Neveux est commissaire d’exposition depuis une dizaine d’années. Elle a à son actif le commissariat de sept expositions au Musée de La Poste et est auteure des publications qui les ont accompagnées.
Passionnée depuis toujours par l’art urbain, elle conçoit dès 2012 l’exposition Au- delà du street art avec un line up prestigieux d’artistes du monde entier dont Vhils, Swoon, Banksy, Miss Tic, Shepard Fairey, Invader, L’Atlas, Dran, Ludo… immense succès et record d’affluence pour le musée. Des dizaines de prêts d’œuvres et des réalisations in situ des artistes se côtoyaient dans un espace d’exposition de 600 m2. Elle a ensuite permis de faire entrer dans les collections du musée de La Poste des œuvres de C215, de Jace ou encore de Madame.
Sa passion, sa conviction et son enthousiasme l’ont amenée à proposer et défendre d’autres expositions aux thématiques toujours aussi audacieuses comme Temps suspendu, exploration urbaine, Rêver l’Univers et récemment Transmission(s), carte blanche à 2 artistes.
En 2022, elle est membre du jury Pébéo. Toujours proche de la scène artistique contemporaine, elle propose aujourd’hui des installations d’une sélection d’artistes
urbains pour qui le recyclage est partie intégrante de leur processus créatif.
Fluctuart
Fluctuart est le premier centre d’art urbain flottant au monde, lieu unique, ouvert à tous les publics, curieux et passionnés, à la disposition de tous les acteurs de la scène urbaine : artistes, professionnels et institutions. Fluctuart valorise toutes les tendances de l’art urbain, depuis les pionniers du street art jusqu’aux artistes contemporains, et met plus particulièrement en valeur les pratiques émergentes et innovantes.
[Source : communiqué de presse]
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