“Roméo et Juliette” ou l’amour intemporel au Lucernaire
© @Crédit Production
L’amour a-t-il un genre ? L’histoire de Roméo et Juliette est-elle ancrée au temps de son auteur, William Shakespeare ? Bien sûr que non, et c’est pourquoi les huit jeunes comédiens de la Compagnie Acquaviva dynamitent la tragédie la plus célèbre du grand Will en l’adaptant aujourd’hui, avec un public qui doit choisir ses comédiens selon les personnages chaque soir. 5040 combinaisons possibles, autant dire que vous verrez chacun la même histoire, mais incarnée par des interprètes différents à chaque fois. Virtuosité, rapidité, sincérité, et vérité d’une histoire de clans qui reste malheureusement toujours actuelle.
Sur scène, un plateau noir tout nu. Un simple rideau de tulle permet de former une alcôve, la chambre de Juliette, ou un tombeau. De simples portants avec des costumes suspendus, ainsi que des tabourets au fond, cernent cet espace envahi par la fougue des huit jeunes acteurs prêts à en découdre avec l’histoire la plus célèbre du monde. Six filles et deux garçons, en pantalons noirs et tee-shirt, s’offrent à nous pour jouer au débotté un des personnages de la pièce. Au temps de Shakespeare, les rôles de femmes étaient tenus par des hommes. Aujourd’hui, fille ou garçon sera Roméo, la nourrice ou Mercutio. Peu importe, c’est bien le sentiment, l’urgence du jeu qui priment, et c’est pourquoi le théâtre flambe ici.

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En un peu plus d’une heure chrono, grâce à une adaptation au cordeau réalisée par les metteurs en scène Romain Chesnel et Caroline de Touchet, l’histoire, certes amputée de ses longues tirades poétiques, déroule son intrigue passionnelle avec un tempo rythmé, des comédiens qui jouent parfois plusieurs rôles et se changent à vue, harponnant le regard du public par des sous-entendus complices. Ils ont le même âge que les personnages qu’ils interprètent, les campent avec une simplicité et une évidence lumineuses, et le public, de tous âges, marche avec eux. Tout simplement car ce récit est connu de tous, que la fin est malheureusement fatale, et que l’enseignement de cette déchirure transculturelle nous touche aujourd’hui comme jamais. Un beau défi !
Hélène Kuttner
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