Michel Boujenah éternel Magnifique
Quarante ans après la création de son spectacle « Les Magnifiques », Michel Boujenah entre sur la scène du Théâtre de la Madeleine pour faire ses adieux aux personnages qu’il a créés. Adieu Maxo, Julot et Guigui ? Adieu Simone Boutboul ? Bien sûr que non, car les personnages de théâtre sont immortels. Et Michel Boujenah les salue, une nouvelle fois, avec bonheur, intelligence, émotion, et une élégance follement amoureuse.
En 1984, Michel Boujenah débarquait avec ses « Magnifiques », la trentaine flamboyante, en nous faisant découvrir un monde merveilleux d’humanité, celui de trois juifs tunisiens arrivés en France dans les années 60, très proche de la gouaille colorée des Valeureux ou des personnages de Mangeclous d’Albert Cohen. Générosité et humour rivés au cœur, fantaisie et liberté de parole à l’égal des enfants, tout cela mêlé d’une sagesse orientale, fataliste mais pas désabusée.
Les voilà revenus, et Michel Bouhenah, que l’on a pu admirer dans le rôle principal de L’Avare il y a quelques mois, revient saluer ses frères magnifiques. Et c’est toujours une bête de scène. En chemise rouge flambante, le chapeau mou qui va et vient sur sa tête, baskets noires aux pieds, l’acteur humoriste embarque son public dès le début. Avec Maxo, Julot et Guigui, mais aujourd’hui avec leurs petits-enfants, qui ont 15, 20 ans. Et avec Simone Boutboul, une grand-mère magnifique, qui se démène, joue la comédie, tricote des compromis, cuisine pour dix personnes midi et soir. C’est d’ailleurs un très bel hommage aux femmes, comédiennes dans l’âme, pour supporter des maris qu’elles n’aiment pas, satisfaire tous leurs désirs, tous les caprices des enfants.
L’acteur interpelle le public, cible quelques têtes, rigole, se moque tendrement. Il fustige l’intolérance envers les gros, envers les femmes, envers les exilés, se paye quelques politiciens. Il possède une énergie communicative, une maîtrise maximale de la scène et de la salle, maintenant le rythme vivace de la comédie en volant d’un personnage à un autre, écorchant avec amour, embrassant avec pudeur, jamais nostalgique, mais rendant ses personnages attachants plus vivants aujourd’hui que jamais.
Hélène Kuttner
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