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“De leur temps”, un regard sur des collections privées en partenariat avec l’ADIAF au Frac Grand Large

30 janvier 2023
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Teresa Margolles, Pista de Baile del club - Las Vegas, 2016

Dans le cadre de la 7e édition de l’exposition triennale de l’ADIAF “De leur temps”, le Frac Grand Large présente un nouvel instantané des collections françaises d’art contemporain à travers une sélection d’œuvres acquises récemment sur les 4 niveaux du bâtiment. Constituant un panorama unique des achats récents des collectionneurs français, cette exposition témoigne de leur vitalité et de leur passion pour l’art “de leur temps”.

Le Frac Grand Large est une institution dédiée à la constitution d’une collection publique d’art contemporain. Ses espaces d’exposition accueillent aujourd’hui des collections privées. Mais qu’est-ce qu’une collection ? Comment s’opèrent les choix artistiques et quelles visions de l’art et de la société véhiculent ces collections ? Quels rapports entretiennent-elles avec les institutions publiques ?  En accueillant la septième édition de la triennale De leur temps, proposée par l’ADIAF, le Frac présente des œuvres contemporaines qui donnent à voir de nouvelles formes de représentation, proposent d’autres manières de se relier à notre environnement, revisitent des histoires oubliées. Entre expression de l’intime et adresse publique, ces œuvres montrent un esprit du temps traversé de doutes, de visions et d’émotions.

De leur temps comprend des œuvres réalisées, dans leur grande majorité, au cours des cinq dernières années. Œuvres d’atelier pour la plupart, elles s’accrochent souvent aux murs dans l’intimité des habitations, dans des bureaux ou parfois des réserves en attente d’exposition. Réunis en association, les collectionneurs de l’ADIAF ont choisi de partager leur passion et prêtent ponctuellement leurs pièces à des institutions. Peintures, dessins, sculptures et photographies, certaines acquisitions sont aussi des vidéos, des performances ou des protocoles à réactiver. Les collectionneurs se lient aux artistes au travers de différents contrats qui repoussent les limites de l’œuvre, leur matérialité et leur durée. Depuis le fameux ready-made de Marcel Duchamp de 1913, un urinoir du commerce retourné, signé puis déplacé dans une exposition, nombreux sont les artistes iconoclastes qui, à l’instar de Saâdane Afif, manipulent les symboles et considèrent l’art dans sa fonction critique. Par-delà la provocation, c’est l’économie de l’œuvre qui entre en scène, sa valeur marchande liée à sa médiatisation, même !

Certains médiums comme la peinture continuent d’occuper une place de choix – ici près de la moitié des propositions. Mais l’hétérogénéité et la qualité exceptionnelle des œuvres proposées permettaient d’aborder une grande diversité de pratiques. Nous avons privilégié un parcours à travers des thématique qui abordent la critique des images et des représentations, aussi bien dans le renouveau des grands sujets de l’histoire l’art (portrait, paysage, vanité) qu’au travers de productions plus abstraites autour de la spécificité des médiums (leurs supports autant que leurs histoires). L’accrochage opère ainsi des rapprochements et des tensions entre des esthétiques de différents héritages (art optique, pop, expressionniste, conceptuel). Les formes plus narratives entrent en résonance avec les tremblements du monde contemporain, ses crises sanitaire et climatique, ses outrages aux corps et aux démocraties.

Estefanía Peñafiel Loaiza, Sans titre (Figurants), 200 fioles en verre, gomme à effacer, journaux (de 801 à 1000) © Courtesy de l’artiste
Collection Colette et Michel Poitevin

Si les collections privées attisent aussi la curiosité c’est qu’elles véhiculent du plaisir, exaltant les ambiguïtés du sexe et du désir. Dans l’intimité des collectionneurs, l’articulation du désir et du regard est prégnante. Constituer une collection privée peut être le catalyseur de pulsions mais aussi l’expression d’une subjectivité partagée et d’un exercice critique où s’affirment et s’affinent des critères esthétiques. Est-ce que le cabinet de curiosités que constitue chaque collection privée, qu’elle traite ou non de sexualité, peut être considérée comme un cabinet érotique ? Alors qu’elle permet d’associer des perspectives différentes, la collection devient parfois elle-même un thème. Oriol Vilanova s’inspire de la correspondance amoureuse pour mettre en scène des collectionneurs. Shimabuku projette chez la pieuvre les qualités sensibles d’une collectionneuse. Dans l’exposition, la figure du collectionneur se révèle sous de multiples facettes : froide ou sensible mais aussi redoutablement drôle.

Alors que le Frac Grand Large fête aujourd’hui ses quarante ans – et par la même occasion l’engagement des politiques publiques en faveur de la décentralisation – l’occasion était trop belle de pouvoir, dans le même temps, lever le voile sur des passions privées, en permettant une compréhension plus vaste des liens que le public et le privé tissent autour et avec l’art.

Si l’institution apparaît comme l’instance de légitimation d’une carrière artistique, confirmant dans le même mouvement sa valeur marchande, il convient de rappeler comment sont nées les grandes collections publiques et la manière dont les donations privées continuent d’alimenter les musées. Aussi, nous sommes ravis qu’aux côtés des collectionneurs de l’ADIAF des Amis du Frac Grand Large aient souhaité participer, et contribuer à cette dynamique d’ouverture et de partage, des valeurs qui nous unissent.

Avec plus de cent vingt œuvres issues d’une soixantaine de collections, l’exposition vient souligner des écarts et des échos où s’estompent les choix particuliers. À l’affut de la nouveauté, ces collectionneurs et collectionneuses nous invitent à naviguer au sein d’une large diversité d’expressions et à construire notre propre chemin.

Les artistes exposés :

ADD FUEL, Saâdane AFIF, Jean-Michel ALBEROLA, Giulia ANDREANI, Kader ATTIA, Marcos AVILA FORERO, Esmaël BAHRANI, Bertille BAK, Éric BAUDELAIRE, Mélanie BERGER, Bianca BONDI, Étienne BOSSUT, Emmanuelle BOUSQUET, Aline BOUVY, Szabolcs Bozó, David BROGNON et Stéphanie ROLLIN, Cornel BRUDASCU, Io BURGARD, Damien CABANES, Miriam CAHN, Michael Ray CHARLES, Julian CHARRIÈRE, Grégory CHATONSKY, Vajiko CHACHKHIANI, Delphine CIAVALDINI, Claude CLOSKY, Isabelle CORNARO, Jesse DARLING, Edith DEKYNDT, Hélène DELPRAT, Nolan Oswald DENNIS, Hugo DEVERCHÈRE, David DOUARD, Nicolas DHERVILLERS, Mathilde DENIZE, Nathalie DJURBERG et Hans BERG, Marlene DUMAS, Kenny DUNKAN, Hoël DURET, Mimosa ECHARD, Hans-Peter FELDMANN, Esther FERRER, Gabriel FOLLI, Bruno GADENNE, Daiga GRANTINA, GUERILLA GIRLS, Terencio González, Ilona GRANET, Juliette GREEN, Myriam HADDAD, Tirdad HASHEMI, Paul HEINTZ, Damien HIRST, My-Lan HOANG-TUY, Danielle JACQUI, Oda JAUNE, Sophie KITCHING, Kapwani KIWANGA, Sergey KONONOV, Anna KUTERA, Lucie LAFLORENTIE, Luc LAPRAYE, Hanne LIPPARD, Jonas LUND, MADSAKI, Paul MAHEKE, Benoît MAIRE, François MANGEOL, Teresa MARGOLLES, Randa MAROUFI, Rayane MCIRDI, Anita MOLINERO, Franck NOTO, Prune NOURRY, Josèfa NTJAM, Estefania PENAFIEL LOAIZA, Françoise PÉTROVITCH, Gloria PETYARRE, Grayson PERRY, Walter PFEIFFER, Amalia PICA, Benoît PIERON, Joanna PIOTROWSKA, Robin PLUS, Julien PRIMARD, Hervé PRIOU, Enrique RAMIREZ, Emmanuel RÉGENT, Caroline REVEILLAUD, Lili REYNAUD-DEWAR, Carole RIVALIN, Mathilde ROSIER, Karine ROUGIER, Elsa SAHAL, Ludovic SAUVAGE, Marta SPAGNOLI, Pierre SEINTURIER, Massinissa SELMANI, Cindy SHERMAN, SHIMABUKU, Kelly SINNAPAH MARY, Saule SULEIMENOVA, Claire TABOURET, Ida TURSIC & Wilfried MILLE, Pierre VERMEULEN, Christophe VIART, Oriol VILANOVA, Danh VO, Lois WEINBERGER, Duncan WYLIE, Tim ZDEY

À propos de l’ADIAF

Présidée par Claude Bonnin, l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF) regroupe 300 collectionneurs d’art contemporain engagés dans l’aventure de la création. Soutenue par des mécènes et travaillant en partenariat avec les institutions pu-bliques, l’ADIAF concentre son action autour de trois axes :

  • Le Prix Marcel Duchamp créé dès 2000 par Gilles Fuchs, fondateur de l’ADIAF, pour soutenir la scène française et contribuer à son rayonnement international. Ce prix de collectionneurs a distingué plus de 90 artistes français ou résidant en France, dont 22 lauréats. Doté de 90 000 euros et organisé en collaboration avec le Centre Pompidou, il est devenu l’un des grands prix de référence dans le domaine des arts visuels.
  • Un programme d’expositions qui offrent un panorama ouvert et pluriel de la scène française. Organisées autour des artistes du Prix Marcel Duchamp, elles apportent un éclairage précieux sur le dynamisme actuel de l’art contemporain en France. Plus de 50 expositions dont 20 à l’international ont été organisées en partenariat avec des musées français et étrangers.
  • Une plateforme Collectionneur avec en particulier l’exposition « De leur temps » qui illustre le regard singulier porté par les collectionneurs sur la scène artistique. Organisée depuis 2004 à l’initiative de Michel Poitevin, ancien secrétaire général et administrateur de l’ADIAF, cette triennale présente des oeuvres issues de collections privées et illustre l’engagement passionné des collectionneurs. Un engagement que l’ADIAF accompagne avec son programme de médiation culturelle dédié aux adhérents qui compte une soixantaine de propositions par an : rencontres avec des artistes, visites d’ateliers collectifs, d’expositions, de foires, dîners-rencontres, voyages, programme et bourses Emergence…

[Source : communiqué de presse]


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Juliette Green

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