SYLV : “Je tournais en tenue pas très chaude dans les rues de Londres en plein mois de décembre”
Après La Graine, on enchaîne avec notre seconde interview musique, le chanteur et producteur franco-suisse, SYLV. L’occasion d’échanger longuement avec cet auteur-compositeur.
Peux-tu te présenter ?
Je suis artiste et producteur franco-suisse. J’aime faire de la musique pour moi-même, mais également pour les autres. C’est pour cela que je possède un studio d’enregistrement basé en Suisse au bord du Lac Léman.
Un lieu de paix et de partage.
Qu’est-ce qui t’inspire pour écrire ta musique ?
C’est assez inconscient. Certains ont du mal à y croire, mais parfois, j’ai tout dans ma tête qui vient d’un seul coup. Les instruments, les lignes de chant, l’arrangement et même le mixage…
La musique que j’écoute au quotidien et mon expérience de producteur créent une alchimie qui se transforme en bombe à retardement.
Qui parfois peut exploser en pleine nuit !
Quand c’est comme ça, il faut vite enregistrer un vocal sur le téléphone pour ne pas oublier le lendemain. Bien sûr, ce n’est pas toujours le cas, parfois, il faut chercher un peu sur la guitare et le piano.
Qui t’inspire le plus ?
Plus jeune, j’aurais eu tendance à dire Nirvana, Korn ou Seether. Aujourd’hui, je suis bien loin de ça. J’ai beaucoup de mal avec le favoritisme et le fanatisme. J’écoute différents styles et à différents moments.
Pour citer quelques noms, j’aime bien Queen, The Weeknd, Lorde, Lewis Capaldi, Alec Benjamin, Elina…
Comment ta personnalité reflète sur ton travail ?
Je suis perfectionniste (qui se soigne) et j’ai un très grand sens de l’analyse. Ce qui fait que je décortique et m’inspire des meilleurs.
Quelle musique as-tu eu le plus de mal à réaliser ?
Il y en a eu pas mal. Mais vu que j’ai la mémoire encore fraîche, je dirai la prochaine qui sortira le 27 janvier 2023. Elle s’appelle One Day I’ll Go.
C’était un enfer !
Pas parce que c’était une chanson difficile, mais parce que j’étais difficile. Je pense que j’ai eu le cerveau saturé par tout ce que j’écoutais sur les plateformes de streaming. Le niveau et la quantité ne cessent d’augmenter.
De plus, ma voix me lassait. Chaque fois que je faisais une démo et que je réécoutais le lendemain, je me disais “c’est quoi cette m****”.
Mais j’ai dû me surpasser et finir. Des dates pour un clip à Londres étaient déjà fixées. Le tournage a également été difficile. Je tournais en tenue pas très chaude dans les rues de la capitale en plein mois de décembre, il faisait environ 5 °C et pour couronner le tout, j’avais la Covid.
Mais le résultat en valait la peine.
Quand as-tu performé ta première musique ?
C’était quand j’étais au lycée aux États-Unis. Chaque mois, Il y avait une soirée où les élèves pouvaient faire une performance. Je me suis jeté à l’eau et ça a bien pris. Pas évident quand on sait que les Américains sont beaucoup plus critiques que nous en matière de musique.
Avec quel artiste souhaites-tu collaborer ?
Avec The Weeknd, ce serait un game changer haha !
Plus abordable, j’aimerais beaucoup collaborer en tant que producteur avec l’artiste suédoise Elina. Je suis très sensible à sa voix et sa musique, elle est époustouflante.
Comment pourrais-tu décrire ta musique ?
Mélancolique avec une bonne plage de dynamique.
Que préfères-tu le plus dans le fait d’être musicien ?
On peut voyager très loin dans sa tête. On vit des expériences très fortes et on fait de belles rencontres. Beaucoup de gens travaillent en attendant péniblement le week-end, moi, c’est le contraire.
Je suis gagnant sur mon temps.
Si tu pouvais changer une chose dans l’industrie de la musique, qu’est-ce que ce serait ?
Des contrats plus clairs pour les artistes et producteurs. Depuis des années, les contrats sont flous, pour embrouiller et obtenir consentement sans bonne réflexion.
Je trouve qu’on n’y gagne rien en faisant ça. Un bon deal, c’est donnant donnant.
Quelle est ton actualité ?
Le vendredi 27 janvier sort mon single One Day I’ll Go avec le clip tourné à Londres. Il y aura également d’autres titres qui sortiront en courant de l’année dont des featurings.
Côté producteur, je continue dans ma lancée, mais je suis tenu au secret.
Propos recueillis par Jade Schreiner
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