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Avignon OFF : nos dix derniers coups de cœur !

Hélène Kuttner 19 juillet 2022
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© Jean-Pierre Crombé

La jeunesse de Hitler à Vienne en 1913, le cri de colère d’Olympe de Gouges face à Robespierre, la détresse amoureuse de Penthésilée, reine des Amazones, face à son amant ou la fulgurante ascension d’Angela Merkel à l’ombre de Bismarck sont parmi nos autres coups de coeur, les spectacles à ne pas rater au Festival Avignon Off 2022 qui bat son plein jusqu’au 30 juillet.

Vienne 1913 : symphonie dissonante

© Xavier Cantat

Ce devait être le projet d’un film, c’est devenu un spectacle théâtral et musical d’une puissante dérangeante. Le psychanalyste lacanien Alain Didier-Weill, disparu en 2018, a passionnément cherché à analyser la naissance de la tragédie nazie à travers le jeune Adolf Hitler, mauvais artiste peintre, qui rencontre à Vienne, avant la première Guerre mondiale, des personnalités et des cercles idéologiques qui vont l’influencer avant. Louise Doutreligne, dramaturge et grande spécialiste des mythes –Carmen la Nouvelle, Don Juan d’origine– a adapté avec brio la pièce du psychanalyste que Jean-Luc Paliès met en scène de manière magistrale. Huit comédiens, dont une soprano et une mezzo-soprano, accompagnés par la musicienne Catherine Brisset qui fait sonner une armée de verres en cristal, reconstituent sur scène le coeur de Vienne au tournant de l’Histoire telle que Stefan Zweig l’avait dépeinte dans son oeuvre testamentaire Le Monde d’hier. Il y a là Hugo Von Klast, interprété par William Mesguich, jeune aristocrate tourmenté par un antisémitisme obsédant, qui vient consulter le docte Sigmund Freud, joué par Jean-Luc Paliès. Nous voyons donc comment les prémices des idées d’extrême droite des cercles de la haute société viennent percuter celles d’un jeune artiste égaré et pauvre, Adolf Hitler (Oscar Clark) que la mère d’Hugo (Claudine Fievet) prend sous son aile. Un prêtre (Alain Guillot), une jeune fille amoureuse d’Hitler, Molly (Nathalie Lucas) forment ce microcosme qui concentre toutes les passions, les révoltes, les frustrations et les haines, terreau du nazisme. Dans une scénographie impressionnante de majesté et de terreur, les comédiens tous épatants nous racontent aussi de quelle manière c’est bien la liberté, le désir et le corps des femmes, que peint avec richesse Gustav Klimt, qui viennent déranger ces hommes meurtris par l’impuissance et la perte de sens. Grandiose et lumineux.

Théâtre des Gémeaux, 10h13

Olympe et moi : femmes réveillez-vous !

© Philippe Delacroix

“Femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? — Tout », auriez-vous à répondre. S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs rampant à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Etre suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.” Ainsi s’exprimait en 1791 Olympes de Gouges, l’une des premières grandes féministes qui a osé contrer Robespierre et Marat dans un texte éloquent, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Appelant les femmes à faire leur propre révolution, Marie Gouze de son vrai nom, fut guillotinée deux ans plus tard par celui qu’elle attaquait, Robespierre, étouffant ainsi une voix puissante qui demandait que les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la Nation, puissent participer à l’Assemblée Nationale et avoir les mêmes droits que les hommes. La comédienne Véronique Ataly nous convoque, de manière chaleureuse et drôle, à partager sa propre expérience et à interroger notre époque, après les grands combats de libération des femmes des années 70. En corset sexy et jupe sur un jean noir, la jolie rousse qui coche la case des comédiennes de plus de 50 ans, fait le parallèle avec l’époque actuelle dans un monologue interactif écrit par Patrick Mons : l’histoire d’une femme libre qui a connu beaucoup d’hommes, qui goûte et chante passionnément l’amour mais avec des gants rouges de boxe pour affirmer sa force. Avec cette énergie et une belle présence, la comédienne nous parle aussi de la difficulté de pratiquer son métier passé 30 ans, quand tant d’hommes sont encore payés beaucoup plus. L’histoire est donc loin d’être finie.

Théâtre des Corps Saints, 11h25

Le Jeu du président : que sont nos idéaux devenus ?

@ Anna Meynard

“La politique n’est pas une farce, c’est un jeu” écrit Julien Gelas dans ce thriller politique et dramatique mené tambour battant par une brochette d’excellents acteurs mis en scène par Gérard Gélas. Dans un très beau décor signé Thierry Flamand, une immense pièce haute de plafond, tapissée de rouge empire et où s’imprime en lettres d’or l’initiale du président sertie de lauriers napoléoniens, trône le bureau du maître de l’Élysée. C’est Alain Leempoel qui le campe, silhouette longiligne et regard bleu d’acier, avec une élégance féline, une douceur toute en apparence qui ne peut pas ne pas évoquer le maître de l’Elysée actuel. À ses côtés, un conseiller très spécial, joué par Didier Brice, qui n’a rien d’un énarque, ce que lui font férocement payer les deux technocrates méchants comme des vipères, le directeur de cabinet, David Talbot, et son acolyte le Secrétaire d’Etat Emmanuel Lemire. Au début de la pièce, l’économie est au beau fixe et la confiance totale, les partis politiques anesthésiés par le charme du nouveau chef, la sérénité est parfaite. Sauf que les manifestations populaires, qui évoquent la révolte des Gilets Jaunes, commencent à se faire entendre, ainsi que les crises climatiques et migratoires qui divisent lentement la population. Comment traiter les problèmes ? La crise sanitaire d’un mystérieux virus asiatique ? Par le scalpel en taillant dans le vif, avec des réformes qui mécontenteront les plus modestes, ou en laissant pourrir la situation et en sillonnant les réunions internationales ? Mais voici que la fille de l’obscur conseiller, Eléonore (Andrea Brusque) une ravissante et brillante étudiante à HEC, débarque au Palais. Pourquoi ? Et comment la fille, le père, et le président vont-ils manoeuvrer, quels intérêts ont-ils en particulier ? Très inspirée par le précédent mandat d’Emmanuel Macron, la pièce déroule ses méandres dans les plis du pouvoir, de la séduction et de la cruauté, selon les principes de Machiavel. On sent l’auteur séduit par le personnage, mais il analyse aussi très finement comment ce président surfe magistralement sur l’absence de réflexion et de détermination de la Gauche, bloquée sur ses anciens paradigmes, et de quelle manière le numérique, les réseaux sociaux, ont considérablement changé la donne. On aimerait en savoir davantage, percer les failles, mais les deux heures de ce spectacle haletant sont déjà très réussies.

Théâtre du Chêne noir, 17h15

Au scalpel : une lutte fratricide

© Stéphane Parphot

Voici un formidable duo d’acteurs dans une pièce haletante, ficelée comme un polar fantastique, qui chemine entre vérité et mensonge, provocations et faux-semblants. Davy Sardou, benjamin d’une famille de médecins, débarque un soir chez son ainé Bruno Salomone, brillant chirurgien à qui tout semble réussir. Le premier est photographe free-lance, et surprend son frère aîné avec lequel il n’a plus aucune relation depuis des années. L’appartement est somptueusement dessiné -scénographie d’Emmanuelle Favre- autour d’un aquarium géant et une série de scalpels antiques trônent sur l’étagère de la bibliothèque, ainsi que divers objets de valeur. Mais le chirurgien, élégamment vêtu d’un peignoir de soie bleu nuit, ne perçoit pas ce qui amène son jeune frère dont l’attitude énigmatique et provocante, au sujet de ces objets ayant appartenu à leur mère décédée, commence à peser. Grâce à la mise en scène précise, chirurgicale, de Thierry Harcourt, la pièce d’Antoine Rault nous suspend entre des histoires de femmes, aimées, fréquentées ou partagées, de famille où tels Abel et Caïn, les deux frangins vont se haïr et se jalouser mutuellement, et de réussite sociale où l’identification paternelle va agir comme un aimant ou un repoussoir. Davy Sardou et Bruno Salomone, surprenant d’intensité dans ce rôle complexe, sont formidables de sincérité et d’engagement. Une réussite qui va se poursuivre à Paris au Théâtre des Variétés à partir du 30 septembre.

Théâtre des Gémeaux, 13h10

La Fête des Roses : l’amour à mort

© Simon Gosselin

Comment raconter la tragédie, la mise à mort, mais aussi l’amour passionnel, la tendresse et la dévoration, l’épopée de batailles homériques en même temps que la revendication féministe d’un peuple de femmes qui se coupent le sein pour ne dépendre d’aucun homme tout en veillant à sa survie, en supprimant les bébés mâles ? Le metteur en scène Sylvain Maurice a eu la riche idée de confier à une actrice d’exception, Norah Krief, le soin de raconter cette histoire, entourée d’un bassiste et créateur, Dayan Korolic, et d’un flûtiste compositeur originaire de New-Delhi, Rishab Prasanna. Le trio ainsi composé, avec une narratrice actrice brûlante d’énergie, se révèle fabuleusement fécond. Norah Krief, coiffée d’une toque de fausse fourrure, en pantalon treillis et sandales pailletées, semble tout droit sortie d’un album de bande dessinée. Face à nous et devant son micro de rock-star, l’actrice s’empare à bras le corps, avec son énergie et sa faconde, mais aussi son large sourire et son humour généreux, de cette épopée féminine et sanglante qui verra la reine des Amazones, éprise du héros grec Achille, braver la loi de son peuple en l’affrontant pour le conquérir, tandis qu’Achille a promis à Ulysse qu’il ramènerait sa fiancée en Grèce. Par un coup monté, Achille lui fait croire qu’il est son prisonnier, mais quand la reine découvre qu’elle a été dupée, elle sombre dans la folie et se donne la mort. Le spectacle, qui débute à la manière d’un conte fantastique, burlesque et héroïque, prend dans la deuxième partie une teinte tragique, désespérée, au romantisme ardent. Et c’est bien l’intérêt de cette judicieuse adaptation : nous faire sentir, au delà du mythe monstrueux de l’Amazone conquérante et fanatique, porteuse d’une revendication féministe, la particularité d’une amoureuse tiraillée entre la loi de sa tribu et l’appel de ses sentiments personnels. Problématique d’une belle actualité aujourd’hui, que la musique et le texte poétique de Kleist magnifient.

11-Avignon, 13h30 

Lettres à un ami allemand : Camus pour toujours 

© Guillaume Serres

Belle initiative, conçue par Julien Gelas, d’adapter pour la scène les quatre lettres écrites en 1943 et 1944 par Albert Camus sous un pseudonyme, et publiées séparément dans des revues de résistance clandestine. Dans ces lettres, le journaliste de Combat y développe sa pensée, son humanisme en instillant à la fois une interprétation morale et politique de l’invasion nazie en Europe. C’est le comédien Didier Flamand, avec une rigueur et une simplicité admirable, qui s’empare de ces lettres devant une bibliothèque remplie d’archives et un écran que viennent peupler des vidéos de conflit dans le monde. Mais c’est bien la richesse de ces écrits qui sont à écouter, l’analyse pointue des deux sortes de patriotisme, celui des nazis, basée sur une volonté de puissance et de domination d’une nation, et celui, le sien, basé sur la Résistance, la liberté, la justice et la solidarité. Politique et humanisme ne sont jamais très éloignées chez Camus qui ne néglige jamais l’homme au profit des théories. Le récit qu’il fait de l’évasion ratée d’un gamin, exécuté devant les yeux d’un prêtre par les soldats nazis qui l’ont rattrapé et tué comme un lapin, dit tout de la puissance de l’homme et de son œuvre. Dans la troisième lettre, c’est l’Europe qu’il appelle de toutes ses forces, comme garante de la diversité des cultures. « Ma plus grande patrie » écrit Camus. Et c’est toute l’actualité prégnante de ces lettres au moment où une guerre dévore l’Ukraine. Ces lettres contiennent le cheminement philosophique de ce grand auteur, pétri de pacifisme mais aussi de combat pour des idéaux hérités des Lumières. Didier Flamand porte haut cette flamme.

Théâtre du Chêne Noir, 11h45

Guten Tag, Madame Merkel : une totale réussite

© Marie Charbonnier

Comment faire de la femme politique la plus ordinaire une star d’un one-woman show ? Comment traverser quatre mandats gagnants, deux Allemagnes réunifiées dans les années 1990, raconter quatre présidents de la République française et deux crises financières mondiales dans l’espace d’un spectacle d’une heure et vingt minutes chrono sans une seconde de temps mort ? La jeune comédienne et autrice Anna Fournier, passionnée par les problématiques politiques et l’actualité, grande admiratrice de Philippe Caubère, magistral inventeur du genre, s’attaque à Mutti Merkel de manière formidable, livrant un portrait drôle, sincère, émouvant, et brillamment documenté sur la femme politique la plus surprenante et la plus exemplaire de notre époque. En veste rouge pétant sur un ordinaire pantalon masculin, voici la jeune comédienne d’une finesse et d’une énergie savoureuse à l’assaut de son héroïne, elle même fascinée par son héros géant, Helmut Kohl, dont le fantômatique costume sombre reste en apesanteur. Mise en abîme palpitante que cette enquête pour percer les mystères d’une carrière fulgurante, qui commence par des études sérieuses de physique dans une famille guidée par un père pasteur, des idées conservatrices mais une rigueur et une tempérance protestante et sage qui lui serviront de bouclier envers toute tentation financière ou sexuelle, coupable de ravager les carrières de certains de ses homologues européens. La politique n’est pas faite pour des enfants de choeur, certes, et la comédienne s’amuse et nous réjouit par des révélations coquines sur les début d’une communication désastreuse, ses rêves de meurtre à la manière de Bismarck, ses conversations en mangeant des crevettes sur la plage de Deauville avec Nicolas Sarkozy, mais aussi la naïveté de François Hollande dans le grand bureau de Poutine, dont la chancelière a toujours eu peur du Labrador. On ne racontera pas tout le spectacle, il faut le découvrir avec le talent et l’inventivité d’une jeune comédienne qui n’a pas fini de faire parler d’elle et d’Angela.

Théâtre du Train Bleu, 16h25

3 Tchekhov, sinon rien ! : concentré d’humanité

© Sylvie Parisot

Rien de tel que les pièces en un acte d’Anton Tchékhov pour nous faire entendre les petites misères et vicissitudes de personnages russes de la fin du 19° siècle, avec leur lot d’autodérision et d’humour, de découragement et d’ironie, qui est la caractéristique d’une population encore très implantée à la campagne, mais pour certains déjà dans les villes. « Trois Tchekhov sinon rien » est un spectacle subtilement alcoolisé qui se déguste avec beaucoup de bonheur. Dans le premier opus, le dépité mari d’une directrice d’école, Nioukhine, qu’interprète subtilement Donat Guibert, est chargé par cette dernière de s’improviser conférencier pour alerter un auditoire épars sur les méfaits du tabac. Nous écoutons donc ce pauvre époux, habillé comme un Arlequin, déchiffrer ses notations scientifiques qui sonnent comme de tristes évidences, tout en glissant, au fil de maladroites digressions, sur des révélations et des aveux intimes. « Punaise, Satan, cancrelat » sont les surnoms que lui donnent sa femme qui semble le martyriser, lui qui est préposé à l’économat de l’école. Heureusement ses quatre filles le remplissent de joie, et on ne sait pas, dans cet écheveau emmêlé, ce qui relève de la vérité ou du mensonge. « Tragédien malgré lui », la seconde pièce, est un dialogue totalement loufoque entre un estivant qui lui aussi semble devenu l’esclave de sa femme, qui l’envoie du matin au soir courir les marchés comme une bête de somme, et son ami qui l’écoute en s’envoyant des verres de vodka. Un drôle de dialogue de sourd auquel le comédien Alain Veniger, qui interprète l’estivant, prête son imposante et généreuse personnalité. Enfin, le même comédien campe le vieil et déchirant héros du « Chant du Cygne », un vieil acteur qui se retrouve seul dans sa loge, oublié de tous, abîmé par l’alcool et la vie et rêvant tout haut de jouer les héros de tragédie. Tristesse et folie, détresse et naïveté, toute la psychologie humaine est dans ces personnages de pièces en un acte écrite par un génie du théâtre. Efficace et bouleversant.

L’autre Carnot, 10h15

Monsieur Motobécane : le danger de l’innocence

© Jean-Pierre Crombé

Bernard Crombey n’est pas seulement un excellent acteur, c’est aussi un magnifique auteur dont le texte, Monsieur Motobécane poursuit une route aussi longue et sinueuse que la vie de son jeune héros, condamné pour avoir dit trop sincèrement la vérité. Après avoir été créé au Théâtre du Rond-Point, le spectacle revient chaque année à Avignon, aimanté par son succès artistique et public. Il faut dire qu’un tel texte ne ressemble à rien de ce que l’on peut entendre ailleurs, et que la force du propos s’accompagne ici d’une poétique incroyable, née en Picardie, terre natale de l’auteur, que l’acteur sur scène, accompagné d’une rutilante Motobécane bleu pétant, porte comme un brûlant étendard. L’histoire ? Elle est incroyable, inspirée par un fait divers des années 70 devenu un roman, Le Ravisseur de Paul Savetier. Mais elle semble habiter les tréfonds des campagnes, dans des familles et des époques où on maîtrise plus ou moins l’orthographe et le calcul, où on bat les enfants sans leur parler, où la justice finit par s’exercer par et pour les plus nantis. Monsieur Motobécane s’en sort comme il peut, dans une famille ou “la picole” sévit et où, en tant qu’ouvrier agricole, l’adolescent arrondit ses fins de mois par la revente de bouteilles de vin vides. Mais voilà qu’Amandine débarque, trempée de pluie, et que la “tiotte”, qui n’a que huit ans, décide de faire l’école buissonnière en se réfugiant chez le garçon. Comment résister aux larmes d’une gamine qui fuit les coups de sa mère ? C’est ce qu’il a fallu expliquer au juge lorsque les gendarmes, sillonnant la région, l’ont retrouvée en train de sauter par une fenêtre. Notre jeune héros s’en est tiré par “une chambre à barreaux”. Un grand corps élancé, sans âge, nous raconte tout cela dans un langage et un accent picard, mais avec une sensibilité, une tendresse infinies. L’acteur, l’auteur et le personnage ne font qu’un, et nous vacillons d’émotion, avec du rire et de la stupeur. Du grand théâtre.

Théâtre des Gémeaux, 10h.

Et toujours notre coup de cœur du OFF 2021 présent en ce moment au Jardin des Fogasses, 17h

©Châteaux en Espagne

Hélène Kuttner

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