“Garage Band” : 10 artistes redonnent vie à un ancien garage de la Goutte d’Or le temps d’une exposition
Du 28 juin au 13 juillet, Hatch présente Garage Band, une exposition collective qui explore la notion de trace. Celle laissée par notre passage sur terre, celle créée par des artistes rassemblant leurs imaginaires, et plus précisément celle inscrite par dix artistes dans un lieu familier et intime, proche de l’atelier, celui d’un vieux garage désaffecté de la Goutte d’Or.
Maria Appleton, Dalia Baassiri, Kara Chin, Léo Fourdrinier, Nicolas Faubert & Gabriel Moraes Aquino, Jan Melka, Lorenzo Monnini, Felipe Romero Beltrán, Romain Vicari interrogent ce que serait une “archéologie du futur”. Leurs installations éphémères investissent l’espace des mythes qui les fondent et des ennemis qui les menacent pour mieux comprendre le présent. La trace qu’ils laisseront dans ce lieu, humaine ou industrielle, questionne ce qui, dans l’époque, est immuable, ce qui partira. Garage Band fait écho à notre curiosité autant qu’à notre effroi face aux métamorphoses effrénées du vivant. L’exposition est accompagnée d’un battle de danse “all styles”, organisé par Nicolas Faubert et Gabriel Moraes Aquino, le 28 juin.
Pour sa deuxième édition, Hatch a choisi d’investir un ancien garage de la Goutte d’or pour lui offrir, au côté de dix artistes, un dernier souffle avant qu’il ne soit transformé en parc immobilier de bureau.
Garage Band est une dialectique entre la fondation et le progrès, comme nous y appelait le Pavillon italien de la Biennale de Venise pour la 59e édition. Les œuvres in situ présentées reposent sur un présent mis en abîme que le passé vient hanter pour penser le futur. Derrière chaque imaginaire projeté dans l’espace, dans l’architecture que l’on envisage, il y a une promesse d’utopie, d’idéal politique à venir. C’est la grâce du possible qui habite le moment présent, d’autant plus précieuse qu’elle est fragile et éphémère.
Dans ces mutations, qui affectent les architectures comme les hommes, il y a autant de brutalité que de poésie. La destruction, l’instant où tout peut disparaître n’est-il pas aussi la promesse d’une reconstruction, d’un ordre dans le chaos ? Même au sein du monde technocratique, la cérémonie archaïque reste comme une trace éternelle, un dernier vestige de ce qui fait notre identité.
Le bâtiment industriel fantôme, carré, sombre et non-organique, se transforme pour un dernier appel en une ligne d’échafaudage lumineuse et gargantuesque. Comme la chrysalide avant de se mouvoir en papillon, le garage abrite le contemporain de la créativité avant d’atteindre son lieu de destination. Les dix artistes travaillant à travers différents médiums y laissent leur propre trace. Garage Band explore et révèle, à travers des installations éphémères, de la sculpture, de la photographie et de la vidéo, le conflit inhérent à un paysage industriel de plus en plus invasif au sein duquel la nature et les humains tentent de survivre.
C’est ce geste que tente, chacun à sa façon, les artistes exposés.
À propos de Hatch
Créée par Margot de Rochebouet et Giovanna Traversa en mars 2022, Hatch est une plateforme d’art sans port d’attache. Elle entend mettre sous les feux des projecteurs une communauté d’artistes émergents et internationaux aux prémices de leur carrière. Volontairement expérimentale, Hatch propose des programmations artistiques nomades et protéiformes pensées dans des cadres non traditionnels.
[Source : communiqué de presse]
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