James Z/Ivan Zoro : “Pour moi, être heureux est tout simplement la chose la plus importante dans la vie”
Connu sous le nom de James Z ou bien Ivan Zoro, entretien avec le créateur d’OdAce Music et l’artiste pop, qui nous fait part des détails de la dualité d’être un professionnel de l’industrie musicale au tant qu’un artiste.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis le directeur d’OdAce Music qui fait du développement de projets musicaux. Le but de la structure est de proposer des dispositifs professionnels à moindre coût, pour les labels, artistes, managers…, toute personne ayant un projet musical, afin de leur faire atteindre leurs objectifs. En tant qu’artiste, je suis James Z. Je me place dans la scène pop avec ce que j’appelle du groove urbain. C’est un genre musical avec une rythmique plutôt des musiques urbaines, qui mélange le chant et le rap, avec une grande liberté au niveau mélodique où je mélange tous les styles que je veux mélanger. Le côté groove donc définit la musicalité qui est vraiment mise en avant.
Peux-tu nous décrire le parcours qui t’a emmené jusqu’ici ?
Je suis né à l’Île de la Réunion et je suis arrivé à 5 ans en France métropolitaine. C’est là que j’ai vécu dans un petit village de montagne de mes 5 à 18 ans. Je fais du piano et de la guitare depuis que j’ai 9/10 ans environ. C’était une idée de mes parents au départ, plutôt poussée par ma mère pour le côté positif sur l’éveil de l’enfant au niveau cérébral, bien que mon père soit plus sceptique parce que ce n’était pas un talent très entretenu dans sa famille. Du coup, je pense que c’est plus du côté réunionnais que j’ai mes gènes un peu musicaux [rires]. J’ai commencé par la guitare, et ensuite mon père qui avait vu que j’étais passionné, m’a obligé à faire un second instrument. Je trouve ça bien qu’il m’ait obligé parce que ça m’a permis de développer une belle musicalité. Ensuite, adolescent, je jouais dans un groupe de rock un peu cliché où on répétait dans un garage et on était mal habillés [rires]. Le problème est qu’on n’avait pas de chanteur, donc on a fait des essais dans le groupe et on a pris les deux qui chantaient le moins mal dont je faisais partie. Donc je me suis mis au chant par défaut. Comme nous deux ne savions pas chanter, on faisait un espèce de mélange de chant et de rap qui n’était pas fréquent du tout à l’époque par rapport à aujourd’hui. Au final, c’est une particularité que j’ai gardée. Ce groupe m’a permis de faire pas mal de concerts et de festivals en département quand j’étais adolescent, du coup de belles expériences !
Après le lycée, j’ai fait du marketing, et c’est lors de mon échange Erasmus aux Pays-Bas en Licence 3, que j’ai découvert une formation qui reliait les deux domaines qui me plaisaient : la musique et le marketing. En revenant d’Erasmus, je suis donc parti sur Paris pour faire un Master en industrie musicale. J’ai pu me former sur le terrain suite à deux stages, un chez Wagram et l’autre chez Pias. Je n’ai pas fait de Master 2 parce que je n’ai vraiment pas aimé l’expérience salariale. J’aimais beaucoup l’ambiance et l’atmosphère de travailler avec tout ces passionnés de musique, mais juste le statut de salarié me gênait beaucoup comme je me sentais pas du tout libre, ce qui est primordial pour moi dans mon quotidien. J’ai donc décidé de me lancer à mon compte. C’est suite à ça que j’ai créé OdAce Music, et en même temps James Z. C’est un processus qui s’est réalisé pas à pas, les deux se sont créés en même temps. Le fait d’être baigné dans l’industrie musicale, d’être entouré de ces gens passionnés, m’a vraiment poussé moi aussi à partager mon propre univers musical avec le public de manière plus sérieuse. L’idée d’OdAce Music m’est venue, quant à elle, car en tant qu’artiste je me suis rendu compte qui manquait une structure qui pouvait répondre professionnellement, et à moindre coût aux besoins des artistes. Au vu de son petit succès, je l’ai ensuite élargi à tout porteur de projet musical.
Comment s’organise ton temps entre l’artiste et le professionnel de la musique ?
Mon but serait de pouvoir diviser mon temps sur 50/50 parce que les deux parties me passionnent autant l’une que l’autre. Les deux côtés s’équilibrent bien, et ça me permet de ne pas tomber dans une obsession de l’un ou l’autre. Cependant, pour le moment OdAce Music est ce qui me prend le plus de temps. Après je m’organise selon mes envies. On retrouve justement ce côté de liberté au quotidien dont j’ai besoin. Bien sûr quand j’ai des obligation avec la structure d’OdAce, en terme de deadlines par exemple, je vais travailler sur OdAce Music ; mais aussi quand je ne me sens pas particulièrement inspiré pour composer, écrire des clips, toute la partie artistique de James Z. Et au contraire, quand je n’ai pas le motivation d’effectuer des tâches pour OdAce Music, je vais me concentrer sur la partie artistique que m’offre James Z. Au milieu de tout ça, je me laisse aussi un jour de répit.
Qu’est-ce qui t’intéresse le plus dans l’accompagnement d’un artiste et son projet musical ?
Le côté pédagogique de transmission, et de réaliser le rêve ou les objectifs des gens dans la musique, ça me prend aux tripes. Je partage cette passion des gens que je rencontre. Donc ça me rend très fier de pouvoir les aider à réaliser leurs attentes qui viennent d’une passion que je comprends et à laquelle je m’identifie aussi.
Quelle serait, selon toi, la qualité indispensable pour être un bon artiste et mener à bien ses projets ?
Si je devais en choisir qu’une, parce qu’il en faut une multitude, ce serait de savoir s’entourer. Il faut avoir autour de soi une équipe qui est vraiment fiable. Donc les musiciens, le studio dans lequel on enregistre, la direction artistique si on a une, le manager… Des gens de confiance qui sont à la fois décontractés, mais aussi sérieux quand il faut travailler.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le fait de créer de la musique ?
Ce qui me plaît le plus c’est que ça me conforte dans un état où je me sens déjà très bien, ça me donne du courage. Je parle principalement de bonheur dans mes chansons, et donc d’exprimer ce bonheur en musique me permet d’encore plus me rendre compte de la chance que j’ai au quotidien et de plus en profiter. Ou bien dans les moments plus durs, écrire me permet de me donner des conseils à moi-même, et d’extérioriser ce mal-être.
Comme tu l’as évoqué dans ta réponse précédente, ta musique parle beaucoup de partage et de bonheur. Pourquoi une telle importance sur ce message en particulier ?
Pour moi, être heureux est tout simplement la chose la plus importante dans la vie. C’est vrai qu’il y a aussi plein de gens qui pensent que c’est très important d’être malheureux aussi dans la vie, et je suis totalement d’accord. Cependant, ce dont je parle c’est d’un bonheur très profond. Réussir à ne jamais craquer, ne jamais désespérer face au malheur. Pour moi c’est ça le vrai bonheur. Même si je suis totalement heureux dans tous les jours de ma vie depuis maintenant 3/4 ans, j’ai toujours eu des moments de tristesse. Par contre, ce ne sont jamais des moments qui m’ont brisé. J’étais triste, mais j’arrivais à prendre beaucoup de recul. De me dire que ce genre de moment de tristesse ne durait qu’un jour, que j’allais me coucher et qu’après une longue nuit ça irait mieux ; ou bien que j’allais être mal pendant peut-être une semaine, mais que j’en étais conscient et que ça me permettrait justement d’y réfléchir. Pour moi c’est ça le vrai bonheur. C’est de ne pas vraiment souffrir de la tristesse, d’en faire plus un état neutre, ou même une force qu’on arrive à appréhender.
Quel est ton processus créatif quand tu te mets à composer/écrire de la musique ?
En général, c’est dans des moments un peu nul où je ne fais rien de spécial, où mon cerveau a assez de temps libre pour créer. Je me suis d’ailleurs rendu compte que c’était souvent le cas pour beaucoup d’artistes. Souvent, quand je suis sous la douche, où quand je travaille sur des tâches qui ne me demandent pas beaucoup de réflexion. Je vais commencer par chanter de manière très spontanée. Et à force de chanter, je vais trouver une top line qui va me plaire et que je vais perfectionner en la rechantant plusieurs fois. Une fois que j’ai cette sorte de yaourt, je vais ajouter les paroles qui vont me venir assez spontanément et à partir desquelles je vais créer un thème. C’est de ce thème que vont naitre les couplets et les mélodies. Pour tout ce qui est instrumental au niveau de la composition, ça va sortir de ma tête. Je vais avoir une mélodie dans ma tête, je vais penser aux instruments que je voudrais et qui iraient bien avec cette mélodie. J’arrive donc bien à imager cette partie instrumentale. J’ai en général ma guitare ou un piano pas très loin qui vont me permettre justement, de bien jouer cette mélodie pour m’en rappeler.
Où pourra-t-on te retrouver prochainement ?
J’ai plusieurs projets où je n’ai pas de dates précises. J’ai soumis ma candidature à Green Peace pour faire partie d’un clip rassemblant plusieurs artistes dont je ferai partie. Donc chaque artiste chante une ligne de la musique qui va être réalisée. C’est un projet qui me plaît de part son rapport à l’écologie bien sûr, pour mettre en avant ces préoccupations. J’ai aussi un partenariat sur l’année avec une marque de tailleurs de costumes pour hommes personnalisables, en tant qu’artiste avec OdAce Music qui va bientôt sortir. Le projet est de mettre en avant plein de contenus artistiques ensembles. Donc on pourra retrouver des reportages sur mes enregistrements en studio, ou bien des vidéos de mes performances lives. Je suis très fier de pouvoir promouvoir cette marque car ils représentent un peu le contraire de la fast fashion, en répondant à une demande très spécifique, mais aussi parce qu’ils respectent un certain cahier des charges au niveau du travail humain et du développement durable. Vous pourrez aussi me retrouver en concert pour la finale du Trempl’Urbain… . J’ai aussi d’autres dates de concerts qui vont arriver, et vous pouvez me suivre les réseaux sociaux, que ce soit pour James Z ou OdAce Music, pour suivre toute cette actualité. J’ai aussi une newsletter dont on peut trouver le lien sur mon site.
Propos recueillis par Julie Hallot
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