“Si le fleuve sous tes paupières” : Didier Boussarie expose à la galerie Maria Lund
Si vous attendez Didier Boussarie à un endroit précis, il sera sans doute ailleurs. Libertaire infléchi, mû par une curiosité captivante, il explore et grandit, creuse davantage et surprend encore. Les pratiques et les matières changent, s’échangent et reviennent parfois.
Il y a trente ans la forme était dense, presque naïve. Aujourd’hui, une figuration expressive semble naître de gestes à la patience très variable. Peintre et dessinateur infatigable, Didier Boussarie sait faire surgir des mondes en volume ou se métamorphoser en taxidermiste le temps de jouer avec une trouvaille irrésistible. Pendant plusieurs années, l’artiste entretenait une colonie arachnéenne dans son atelier afin d’expérimenter une haute voltige ; il noircissait à l’encre de Chine les fils de soie noués par ses locataires tisserandes.
Vivre près du fleuve était un rêve qui s’est exaucé : Didier Boussarie possède désormais un atelier dans le Loiret. C’est ainsi que l’esprit de l’eau commence à le visiter. Au début, il lui souffle les paysages de la Loire, de cette eau faussement tranquille et de ce qui s’y amuse sur ses rives. D’abord, le jour bleu, le soir vert, la nuit noire ; dernièrement des heures en des variations de jaune et de rouge. La couleur est comme jamais à l’œuvre et les compositions – comme il va de l’eau – s’épanouissent désormais sur toute la surface… Une image dans une image. Du paysage réel à la scénographie. Didier Boussarie ouvre une porte sur une nature théâtralisée de sorte que la vision intérieure, le fantasme, puissent se déployer. C’est précisément sur le seuil de cette porte – à l’endroit où se jouxtent et s’emmêlent plusieurs mondes – que se situe Si le fleuve sous tes paupières. Si ceci sonne comme un conte, c’est très bien. En enchanteur discret mais espiègle, Didier Boussarie sait montrer – une fois encore – sa capacité à rendre perceptible une fascination toujours renouvelée pour les subtilités du monde, pour ce qui y est offert, pour ce qui peut s’y rêver et ainsi s’y vivre.
À propos de Didier Boussarie
Didier Boussarie naît à Villars dans le Périgord en 1958. Il est formé à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Cergy de 1983 à 1987. Depuis le début des années 1990, Didier Boussarie expose régulièrement en galerie et en institution. La collaboration de l’artiste avec la Galerie Maria Lund date de 2006. De nombreuses publications presse ont été consacrées à son travail. La romancière et essayiste Belinda Cannone a écrit sur son œuvre et l’historien d’art Itzhak Goldberg a dédié une conférence à son travail très innovateur avec les toiles d’araignées. Un catalogue rétrospectif a été édité en 2011, suivi d’un deuxième sur l’ensemble des œuvres présentées dans La nuit elles tissent (2015). Si le fleuve sous tes paupières est la cinquième exposition de Didier Boussarie à la Galerie Maria Lund. L’œuvre de Didier Boussarie a également été présentée dans de nombreuses foires et salons – Salon du dessin contemporain (2007-2008, Paris), DRAWING NOW (en solo show, 2012, Paris), Korea International Art Fair – KIAF (2009-2011, 2014, Séoul) et Art on paper (Bruxelles, 2011).
Vernissage le jeudi 17 mars de 17h à 20h30
[Source : communiqué de presse]
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