LHO : “Solitaire m’a permis de trouver qui j’étais”
Derrière ces trois lettres, LHO, se trouve un jeune artiste tout droit venu de La Réunion. Dans cette interview, le rappeur nous parle de son nouvel EP, Solitaire, une introspection qui lui a permis de trouver et d’affirmer son identité musicale et artistique.
Quelle est l’origine de LHO, ton nom de scène ?
L’inspiration provient de la passion de ma mère pour les oiseaux, qui sont un symbole de liberté et qu’elle peint énormément. J’ai également eu beaucoup de remarques comme quoi j’étais dans les nuages. Enfin, je voulais un nom court car “L’Homme Oiseau” était trop long.
Quel sens lui donnerais-tu ?
Une dualité. Il y a d’abord les initiales L.H.O pour L’Homme Oiseau, qui représente le personnage rêveur, qui doute et qui est sensible. Puis il y a LHO, un allographe (ndlr : un mot ou une phrase qui devient compréhensible uniquement en prononçant les lettres et les chiffres, un par un) qui signifie “Elle a chaud”, représentant le personnage confiant et charmeur. LHO repose donc sur cette dualité et selon le moment, c’est l’un des deux personnages qui prend le dessus par rapport à l’autre.
Quand t’es-tu décidé à faire de la musique ? Y a-t-il eu un déclic particulier ?
Je fais de la musique depuis tout petit. À 3 ans, j’ai commencé l’éveil musical puis je me suis mis au saxophone. À côté, j’écrivais aussi des petits poèmes et des chansons.
Le déclic du rap est arrivé à 15 ans. Un ami m’a fait écouter un couplet du morceau Jason Bourne de Django, et m’a défié de le refaire. Je me suis pris une claque devant la performance. J’ai été attiré par la confiance, les punchlines, la noirceur, les figures de style… et j’ai voulu faire la même chose !
Contrairement à tes autres projets musicaux, Solitaire est plus mature et plus “sombre”. Qu’est-ce qui t’a inspiré pour cet EP ?
Le projet Solitaire a été inspiré par mon arrivée à Paris en 2020, où j’ai quitté mon île pour arriver en pleine pandémie dans un petit appart en travaux. À ce moment-là, j’étais dans une solitude totale, c’est ce qui me définissait. Solitaire m’a permis de surmonter cette période et de trouver qui j’étais. Ainsi, les trois parties de l’EP retracent les étapes de mon évolution lors de mon installation, comme une sorte d’introspection.
C’est également le premier projet où l’objectif était de trouver une identité artistique. Et maintenant que Solitaire Partie 3 est terminé, je sais enfin où je veux aller.
Solitaire est composé de trois parties, pourrais-tu nous résumer chacune d’entre elles en 3 mots ?
La première partie pourrait être définie par le désarroi, la nostalgie et le sursaut ; pour la deuxième ce serait l’espoir, les rencontres et la renaissance et enfin, la troisième serait la clarté, la force et l’affirmation.
Solitaire Part.3 est le projet dont tu fais la promotion en ce moment, y a-t-il une histoire ou un message en particulier que tu aimerais faire passer ?
Il n’y a pas vraiment de message mais la Partie 3 est la fin du chapitre Solitaire. Je suis désormais bien entouré et j’ai mûri artistiquement parlant.
En revanche le message du son Aurevoir, sorti le 31 décembre dernier, serait qu’il faut s’aimer soi-même pour pouvoir aimer les autres.
Le tournage du clip Médicament, sorti récemment, a duré trois jours. Peux-tu nous parler de cette expérience ?
C’était une expérience de folie, beaucoup d’adrénaline, de stress et d’excitation ! En fait, j’ai retrouvé les sensations que j’avais sur scène. Je voulais vraiment transmettre des émotions à travers mes expressions et me donner à fond pour ce clip.
Une expérience ou une anecdote qui t’a marqué ?
Voir autant de personnes passionnées travailler autour d’un projet m’a beaucoup marqué et touché ! J’ai rencontré des personnes de qualité avec qui j’ai envie de travailler.
Rece Sigma – “l’homme de l’ombre” comme tu aimes l’appeler – est celui qui a fait toutes les prods du projet, notamment de Solitaire part.1. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On s’est rencontrés à la rentrée 2020 car on était dans la même classe. Je lui ai dit que je faisais de la musique et lui m’a dit qu’il faisait des prods. La première qu’il m’a fait écouter était Insensé. J’ai posé, il a kiffé, puis m’a envoyé quatre autres sons. C’est ainsi que ça s’est fait. Il a entièrement produit la partie 1 de Solitaire, ainsi que deux trois prods pour les deux dernières parties. C’est lui qui marque véritablement l’univers artistique.
As-tu d’autres projets futurs ?
Tout ce que je peux vous dire pour l’instant c’est que les prochains projets auront une identité artistique plus marquée !
Retrouvez LHO sur son compte Instagram, son compte YouTube et sur toutes les plateformes de streaming.
Propos recueillis par Océane Ramamonjisoa
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...