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Paradoxe – La nouvelle exposition de la Maison Galerie Laurence Pustetto

10 février 2022
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Paradoxe démarre le 12 mars, à l’aube du printemps, et nous parle de couleurs. Des géométries de Riet van der Linden, aux plages colorées d’Arthur Hoffmann, des jeux optiques graphiques au flou hypnotique, de la brutalité au velours de la matière, nous sommes portés au loin de nos perceptions.

Deux artistes si contemporains, non seulement par le choix de leurs outils et mediums que par le paradoxe qu’ils installent dans la matérialité de leurs œuvres. Entre transcendance et immanence, ils nous invitent à la philosophie autant qu’à la simple contemplation.

“Il est incroyable de sentir à quel point ces deux univers singuliers ont du sens dans notre monde, à quel point ils travaillent notre propre relation au monde. Une déconstruction de notre vision, de l’objet tel que nous le plaçons et de l’étiquette que nous y posons s’opère, coupant court à nos idées préconçues”, affirme Laurence Pustetto.

Riet van der Linden et Arthur Hoffmann sont deux artistes qui bousculent les codes de l’art pour exprimer les réalités décalées et paradoxales dans lesquelles notre société évolue.


Riet Van Der Linden – Caprise, 2013 © Laurence Pustetto

Les œuvres de Riet van der Linden portent le nom des marques liées aux cartons qu’elle récupère, matériau pauvre et simple, qu’elle déploie pour y peindre des œuvres totémiques brutalistes. Ce médium n’est pas anodin, symbole planétaire de la consommation mais aussi de notre adaptabilité, lorsque l’architecte Shigeru Ban en fait des maisons après un séisme, lorsqu’il sert à ceux qui n’ont plus de toit pour s’isoler du froid et du vent, mais aussi lorsqu’il est utilisé comme paillage !

Arthur Hoffmann, quant à lui, déconstruit notre perception par ses œuvre à la lisière des mondes numériques et analogiques. L’ambivalence qui existe entre l’outil et le résultat offert, proche de l’écran et d’une image hypnotique, nous obligent à une réflexion sur les frontières entre réalités matérielles et virtuelles. Il y a un côté visionnaire dans son travail : science-fiction et déjà réalité.

Arthur Hoffmann – DIGITA, 2022 © Loïc Madec

“Les mondes dans lesquels nous entrainent ces deux artistes sont des paradoxes silencieux de notre ère. À nous de savoir regarder au-delà du plaisir contemplatif.”

À propos de la Maison Galerie

Lieu unique dédié à l’art, à l’artisanat et au design, la Maison Galerie Laurence Pustetto est un véritable écrin pour défendre les artistes, qu’ils soient confirmés ou en devenir.

C’est au cœur de Libourne, rue Thiers, qu’une porte de verre et d’acier laquée de noir s’ouvre sur le hall d’entrée, dallé de grès noir et blanc. Dans cette maison du XIXe siècle investie par Laurence Pustetto, c’est tout un univers artistique et esthétique qui se dessine, valorisé par une mise en scène d’œuvres, d’objets et de mobiliers minutieusement choisis. La galerie se déploie sur deux étages, et dévoile par petites touches les sources d’inspirations de son hôte, sa sensibilité, et sa vision de l’art où dialoguent leurs différentes influences.

© Marine Foni

La Maison Galerie Laurence Pustetto se veut un lieu de générosité et d’exigence, un lieu d’échange et de partage, d’acceuil et d’émotion, qui s’enrichit au fil des saisons, d’évènements artistiques, musicaux, littéraires ou gustatifs. Entre découvertes et émotions esthétiques, cette Maison Galerie est érigée pour que perdurent les rencontres entre les collectionneurs et les artistes, afin de favoriser leur diffusion. Bien au-delà des nécessités d’adaptation au marché de l’art dématérialisé, Laurence Pustetto, défend la matérialité de l’oeuvre d’art à vivre, donnant une intériorité et une émotion, qui manquent parfois.

Depuis son ouverture en 2020, la galerie s’inscrit dans une dynamique consacrée à ancrer ce lieu unique en Gironde, en établissant des partenariats avec les acteurs locaux. Dans une perspective plus large, la Maison Galerie prépare sa participation aux salons d’art contemporain, vitrines indispensables pour défendre les artistes économiquement. Par ailleurs, Laurence Pustetto oriente sa réflexion vers un choix thématique annuel, fil rouge des expositions qui rythment les saisons, afin de mener une réflexion vitale dans notre siècle de révolution climatique, sociétale et digitale.

L’année 2022 annonce deux expositions monographiques (Chemins d’errances, et Feuilles d’équinoxe), trois expositions collectives (Paradoxe, Terre et Les inédits), et une exposition hors les murs des œuvres monumentales de l’artiste Marc Petit, accueillie par le Château de La Rivière. Mais également un partenariat avec le festival Philosophia dont le thème La Terre est repris en écho pour l’une de nos expositions collectives, présentant les travaux de trois artistes femmes qui interrogent la terre !

À propos d’Arthur Hoffmann

Né en 1991, Arthur Hoffmann est un artiste français qui vit et travaille à Paris. Très jeune, il développe sa pratique artistique au contact de la mouvance underground parisienne. En 2010 il intègre les Ateliers de Sèvres où il est conforté dans sa technique de la peinture. En 2012 il s’installe à Berlin où il commence à produire au côté de la scène artistique expérimentale. L’esthétique brutaliste berlinoise l’inspire et il développe un intérêt profond pour l’architecture soviétique ainsi que pour le déclin de la société industrielle. Il intègre la BTK Kunsthochschule dont il sera diplômé d’un Bachelor of Art and Photography en 2017.

En Allemagne, l’artiste développe un procédé de photographie expérimental tout en poursuivant sa pratique picturale et participe à de nombreuses expositions collectives. En parallèle de ses études, il fréquente des artistes numériques et poursuit ses recherches sur le dialogue existant entre la peinture et le digital art. En 2017, de retour à Paris, Il approfondit sa pratique grâce à un nouvel outil : le pistolet de carrossier, dépassant le classicisme des pinceaux. Entre 2019 et 2020, il produit ses premières screan paintings. Il multiplie les expositions, et notamment pour une galerie avec qui il participe à la FIAC hors les murs en 2021.

© Loïc Madec

Né à l’ère digitale, Arthur Hoffmann met en scène dans ses tableaux-écrans, les paradoxes de notre temps liés aux mondes qui se superposent : il réussit à rendre palpable la virtualité de l’écran face à la matérialité de son tableau. En associant ces deux réalités dans ses œuvres, il nous offre le paradoxe absolu de notre temps. Il y a un côté visionnaire dans son travail sans échappatoire, il y a quelque chose d’absolument direct, d’essentiel.

La dimension hypnotique de ses œuvres ne va pas sans évoquer la technique sfumato de Léonard de Vinci, par le fondu des couleurs, pourtant issus d’une palette informatique. Elles procèdent d’une infinité de teintes prédéfinies et apposées, comme un nombre incalculable de pixels qui s’enlacent. Il y a quelque chose de magistral dans le paradoxe livré par Arthur Hoffmann, synthétisant ce que, de la matière peinture à l’outil digital, nous pouvons appréhender du glissement entre notre incarnation au monde et son effacement.

À propos de Riet Van Der Linden

Artiste et écrivaine néerlandaise basée en Gironde, Riet van der Linden débute sa formation en tant qu’historienne de l’art aux Pays-Bas dans les universités de Lyde et d’Amsterdam. Après une enfance marquée par la perte de son père et une adolescence difficile, sa thèse de fin d’étude (1982) sur le thème de l’androgynie marque très tôt son intérêt pour le genre, et notamment pour la cause féminine. Elle organise des expositions, des symposiums et des ateliers sur les problématiques féministes, tout en suscitant des échanges avec des organisations d’art sur le même sujet, à l’étranger. De 1991 à 1995, elle est rédactrice en chef de Ruimte, une revue d’art féministe néerlandaise. Cofondatrice et présidente de l’Organisation internationale pour les femmes dans les arts et de la Judith Leyster Foundation, Riet van der Linden s’installe quelques temps à Chicago où elle est professeur invitée à l’université. En 1999, elle arrive en France à Bourg, en Gironde, dans une maison devenue son port d’attache.

© Marie Houssay

En 2013, à la recherche de nouvelles opportunités et aventures artistiques, elle s’installe avec son mari, à Shenzhen, partageant sa vie entre la Chine et sa maison. Ce passage marque un véritable tournant dans son travail artistique, et c’est à ce moment qu’elle se met à peindre sur des cartons recyclés, glanés ici et là. Formes, couleurs, lignes, lui permettent d’expérimenter les possibilités que lui offrent l’association entre un matériau pauvre et simple selon les conventions établies, et la gouache qu’elle y inscrit. Cette alliance, bien qu’antithétique, offre paradoxalement un résultat cohérent, par le jeu de ses compositions. Proposer une version poétique de ce qui nous semble prosaïque, le trivial sublimé, tel est l’objectif de ses productions, si tenté qu’il nous soit possible de l’interpréter ainsi.

À mes yeux, nous sommes arrivés dans une société qui sert le système capitaliste ; un système dans lequel nous continuons de travailler en achetant. Toute cette production nous amène vers une immense montagne de gaspillage qui menace et détruit notre planète”, dit-elle. Ainsi, au-delà du paradoxe intentionnel et maîtrisé révélé dans ses œuvres, elle souhaite probablement et très simplement dénoncer la société de consommation dans laquelle nous vivons et qui aujourd’hui nous dépasse. Pourtant, Riet van der Linden ne se revendique pas comme une artiste politique, et affirme que sa production et l’interprétation qu’il est possible d’en faire n’étaient ni anticipées, ni attendues.

[Source : communiqué de presse]

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