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Fifax : “La peinture m’a donné de la liberté”

Maliga BOYER 4 mars 2022
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Fonctionnaire volant, Fifax, 150X100, peinture sur toile, 2011

De l’Élysée à New York, en passant par la Tour Eiffel, faites la découverte de Fifax, peintre de la Garde Républicaine. Aventureux et visionnaire, cet artiste friand de liberté nous ouvre les portes de son monde onirique inspiré de Jules Verne.

Qui êtes-vous ?

Fifax. Je suis un artiste peintre, un peu en dehors des conventions car mon travail est très figuratif. Autodidacte. On me qualifie d’OVNI car je n’ai jamais fait de grandes écoles. Je suis également connue en tant que peintre de la garde républicaine. Ce que j’aime par dessous tout, c’est peindre ma vie qui est essentiellement composée de rencontres, de différents univers. Des univers assez variés qui m’étaient inconnus. C’est ainsi que je me suis retrouvé un après-midi dans le jardin de l’Élysée, à peindre le palais après avoir rencontré le président de la République.

Avez-vous un rituel d’artiste ?

La musique, j’ai toujours aimé la musique classique ! J’en écoutais déjà avec mon 48 tours. À mon sens, la musique classique n’est pas différente d’un peintre du 18ème. Les deux ont besoin d’un rythme. Elle permet de s’élever vers un autre univers, un autre monde, elle est rafraîchissante. Ma playlist est assez simple, beaucoup de Mozart, Schubert, Beethoven, Vivaldi… Je ne suis pas un pas spécialiste, juste un passionné.

Quelle est l’œuvre dont vous êtes le plus fier ?

Le Fifax dans la baignoire ! Que j’ai exposé pour la première fois dans la Galerie Vivienne, un passage couvert du 2ᵉ arrondissement de Paris. Le “Baigneur” révélateur a fait écho auprès du public et c’est ainsi que Fifax “naquit”.

Baigneur tatoué, Fifax, 97×130, peinture sur toile, 1993

Que vous a apporté le fait d’être autodidacte ?

Je ressens une liberté absolue, de pouvoir créer des images sans contrainte, avec juste l’idée de le faire. Je n’ai pas de complexe de ne pas avoir fait de grandes écoles d’art. Pour moi, on est légitime quand on a un public.
À 18 ans j’ai commencé par hasard en tant que story-boarder, on me disait que je dessinais bien.
C’est un publicitaire qui m’a repéré en me prenant 2 – 3 petits tableaux, puis un jour, il est revenu en disant qu’il les avait vendus. Je ne voulais pas devenir peintre, je n’en avais pas à la prétention. Pour moi, devenir artiste peintre, c’était la galère. Quand j’étais un peu perdu, le dessin me permettait de créer un monde imaginaire pour sortir de mon quotidien. La genèse de ma carrière est représentative de ce qui a suivi. Je n’ai jamais fait plein de galeries pour me faire connaître. J’ai travaillé avec les gens qui voulaient collaborer avec moi. La peinture m’a donné de la liberté, j’ai la chance de vivre quelque chose de différent.

Le retour de Robin et Batman, Fifax 150X150, peinture sur toile, 2011

Si vous pouviez remonter le temps pour vous prodiguer un conseil, que vous diriez-vous ?

Je remonterais un peu avant ma première expo… La première expo est à ne pas rater ! Je me dirais qu’il faut mettre toutes les chances de son côté car, ce sont les premiers regards du public envers vos œuvres. On invente jamais rien, on s’inspire des autres pour se créer une personnalité forte.

L’anecdote la plus insolite de votre carrière ?

J’en ai tellement ! J’offre un tableau de la Garde Républicaine à l’ancien président de la République, François Hollande, que je rencontre. Puis en discutant, il me propose de peindre dans le jardin de l’Élysée. C’est comme ça que j’ai peint l’Élysée.

Une autre anecdote : il s’avère qu’un de mes collectionneurs à une production de champagne et il m’a demandé d’apposer mes tableaux sur les boites de ses bouteilles.

Fifax pose son chevalet à l’Élysée 

Quelle question auriez-vous aimé que je vous pose ?

Comment j’ai été amené à peindre la Tour Eiffel ? La réponse est dans mon livre Fifax Stories qui sortira en avril aux Éditions Balzac. C’est une monographie qui retrace 30 ans de carrière. On y retrouvera tous mes tableaux, leurs histoires, leurs contextes et bien sûr des anecdotes inédites. En plus d’être un livre qui fait voyager, c’est aussi un bel objet d’intérieur.

Propos recueillis par Maliga Boyer

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