Un voyage onirique à la découverte des trésors de la porcelaine à découvrir à la galerie de Sèvres
Jusqu’au 18 décembre, la Galerie de la Manufacture de porcelaine de Sèvres, au cœur de Paris, présente une série de 11 pièces née de la collaboration entre les artisans de la Manufacture et l’artiste contemporain chinois Yang Jiechang. L’exposition Tale of the 11th Day propose un voyage onirique à la découverte des trésors de la porcelaine.
Au cours du mois de février, passage à la Manufacture de Sèvres, dans l’atelier des peintres. La lumière est douce en ce mois d’hiver. Aucun bruit, si ce n’est celui de la radio. Sarra, Rémi et Nadine, chacun dans leur atelier, se concentrent sur un ouvrage inédit : les vases de l’artiste chinois Yang Jiechang. Face aux dessins préparatoires de Yang Jiechang, les artisans transposent l’histoire dessinée par l’artiste sur l’objet.
Ce nouveau projet a été l’occasion pour les artisans d’apprendre une nouvelle technique – pas si nouvelle – celle du pâte-sur-pâte. Cette technique apparue à Sèvres dès 1849 fut peu à peu abandonnée pour finalement disparaître au début du XXe siècle. Le pâte-sur-pâte est un procédé de décor en léger relief, réalisé à l’aide de pâte de porcelaine liquide. La pâte est étirée au pinceau, puis posée sur l’objet en porcelaine qui n’est pas encore cuit. D’où le nom de “pâte-sur-pâte”. À la fois exigeante et remarquable, c’est grâce à la collaboration entre Yang Jiechang et les artisans de Sèvres que cette technique est de nouveau utilisée au sein des ateliers.
C’est d’ailleurs Yang Jiechang lui-même qui l’a réintroduite. Il découvre le pâte-sur-pâte en Chine mais c’est à Sèvres qu’il s’y intéresse particulièrement, en visitant la Manufacture et le Musée.
Quelques mois plus tard, les vases sortent de la cuisson. Des dégradés de vert, de violet ou de rose se dévoilent. Invisible avant la cuisson, la couleur révèle alors la subtilité des pièces.
En relief très léger se détache l’histoire : Tale of the 11th Day (ndlr : Conte du 11e jour). Le titre de l’exposition fait référence au Décaméron de Boccace, écrivain florentin. Le Décaméron est un recueil de cent nouvelles, qui se déroulent durant dix jours. Pour cette série de vases, Yang Jiechang imagine et raconte la suite de cette histoire, qui se déroule donc sur le onzième jour. Les humains et les animaux communiquent, jouent et s’accouplent. L’artiste reprend ici les codes de la peinture traditionnelle chinoise. Sur les vases, il met en scène des personnages dans un paysage sublimé par les fonds aux couleurs subtiles, où tout n’est qu’amour et harmonie. Des paysages paradisiaques et oniriques qui invitent au voyage.
Ces 11 pièces révèlent une collaboration entre artisans et artistes, mais aussi celle de la tradition française et chinoise. Chacune raconte une histoire singulière, parfois composée d’un seul élément. D’autres mêlent paysages de montagne, un champ et le ciel.
Pour admirer ces œuvres, rendez-vous à la Galerie de Sèvres à Paris, 4 place André Malraux, jusqu’au 18 décembre 2021.
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