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Les hôtels font leur cinéma !

Charlotte Hamard 4 janvier 2022
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The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson

Depuis les débuts du cinéma, l’hôtel est un lieu récurrent et effervescent, où un nombre incalculable d’histoires, de péripéties, et même de drames peuvent s’y dérouler. Coup de projecteur sur quelques uns des hôtels qui ont marqué l’histoire du cinéma et les rôles qu’ils y ont endossés. 

L’hôtel, personnage principal du film…

1 – The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson – 2014

Imaginez-vous au cœur des années 30, au sein d’un lieu mondialement connu où aucune erreur n’est permise, et dans lequel vous allez travailler ! C’est le cas de Zero Moustafa ici, qui se retrouve au Grand Budapest Hotel en tant que lobby boy. Il sera formé par l’homme aux clés d’or, Gustave H.

Travailler dans un hôtel de luxe, c’est répondre “oui” à des demandes un peu plus folles chaque jour, mais c’est aussi devoir gérer de multiples problèmes. Au Grand Budapest Hotel, un problème ce n’est pas une boucle d’oreille perdue mais des difficultés légèrement plus complexes à résoudre : assassinat, mort par la fièvre, guerre, exil, fascisme, des doigts coupés…  Il est dans le devoir des employés de trouver une solution arrangeante pour tout le monde car comme on dit dans le métier, “le client est roi”.

The Grand Budapest Hotel est un film décalé mais qui nous offre malgré tout une immersion totale dans la vie d’un hôtel et de ses employés. On y découvre la manière dont les clients sont chouchoutés et les employés traités !

2 – Le Stanley dans Shining, de Stanley Kubrick – 1980

Jack Torrance est gardien d’un hôtel, fermé l’hiver, dans lequel il vit avec sa femme et son fils Danny. Ce dernier possède un pouvoir nommé le “shining” qui lui permet de voir les êtres malfaisants qui veulent nuire à sa famille.

Le plus marquant dans ce film, c’est sans aucun doute l’hôtel. Il contribue à l’ambiance oppressante du film et les frissons omniprésents qui en résultent. Cet hôtel existe d’ailleurs vraiment : il s’agit du Stanley, situé à Estes Park (Colorado).

Shining, de Stanley Kubrick © Warner Bros

Dans les éléments marquants de l’hôtel, il y a d’abord la moquette : orange, rouge et noire. Telles sont les couleurs de la moquette où Danny fait du tricycle. L’avantage de rouler sur de la moquette, c’est que ça ne fait pas de bruit. Ce silence crée une tension continue durant tout le film. D’un point de vue aérien, la moquette n’est pas rassurante du tout : elle est même hypnotiquement terrifiante.

Puis, il y a évidemment la chambre 237 (ou bien 217 d’après le livre de Stephen King dont est tiré le film). C’est la “chambre du sexe” de l’Overlook Hotel, celle où l’écrivain Jack Torrance (interprété par Jack Nicholson) retrouve une femme nue à la beauté étrange, qui se transforme dans ses bras en une sorcière au corps putréfié.

Shining est un film d’horreur, The Grand Budapest Hotel est une comédie. Le premier date de 1980, le second de 2014. Ces deux films n’ont rien à voir, et pourtant…

On vous propose ci-dessous un petit bonus de l’ingénieux monteur Steve Ramsden, qui a posté un mashup remarquable sur sa chaîne YouTube, faisant se répondre les plans de deux films, que plus de trente ans séparent.

… dont le décor reflète la personnalité du film

1 – L’hôtel Sidi Driss de la saga Star Wars, de George Lucas

Les fans de Star Wars ont déjà pu voir l’hôtel dans le tout premier épisode de la saga tourné en 1977, Un nouvel espoir, ainsi que dans l’épisode II, plus récent, L’Attaque des clones.

Cet hôtel situé en Tunisie est une véritable maison troglodyte, construite il y a 3000 ans. Dans Star Wars, c’est le lieu où a grandi Luke. Grâce à ce type d’habitation, on s’imagine mieux le contexte : un lieu sous-terrain pour se protéger de la chaleur, des attaques ennemies…

Le lieu est aujourd’hui resté intact, exactement comme George Lucas l’a laissé. Portes électroniques, boîtiers, faux tuyaux, peinture… Tout y est. On s’attend presque à voir sortir Luke d’une des nombreuses salles, avec ses deux droïdes.

Hôtel Sidi Driss © D.R.

2 – Le Cae­sars Pa­lace Ho­tel & Ca­sino dans Very Bad Trip, de Todd Phillips – 2009

César a-t-il vraiment vécu ici ? Non, pourtant l’hôtel porte son nom : le Caesars Palace. Cet hôtel a tiré son inspiration de l’Antiquité et représente la démesure américaine dans toute sa splendeur : 4000 chambres, une salle de spectacle de plus de 4000 places où se produisent des artistes mondialement connus, un casino de plus de 11000 m2, sans compter le centre commercial, les restaurants, les piscines…

Very Bad Trip, c’est le film de la démesure : à chaque problème, un nouveau arrive.
Si l’on résume (spoiler alert), c’est l’histoire de trois amis qui perdent Doug, leur meilleur ami qui va se marier, après une nuit déjantée. Au petit matin, ils se retrouvent dans une chambre saccagée, avec un tigre et un bébé : une matinée bien normale ! Petit à petit, les trois compères vont tenter de comprendre ce qui leur est arrivé. Pour cela, ils vont voler une voiture de police, se faire électrocuter par des enfants au commissariat, croire que Doug s’est fait kidnapper, tricher au casino pour payer la rançon de Doug, avant de comprendre que ce n’est pas le bon Doug et que celui-ci est resté sur le toit de l’hôtel… La démesure !

Caesars Palace Hotel & Casino © D.R.

Pour le tournage de Very Bad Trip, tous les espaces de l’hôtel ont été utilisés : l’accueil, les piscines, les couloirs, les ascenseurs, le lobby, la terrasse du toit… En revanche, la fameuse chambre 2452 n’existe pas ! Elle a été créée de toute pièce pour pouvoir être saccagée et y introduire un tigre, ce qui est évidemment interdit dans l’enceinte de l’établissement pour des raisons de sécurité. Les scènes avec le tigre sont bien réelles et ont été tournées sous la supervision de dresseurs qui ont été retirés au montage.

Chaque hôtel mis en scène au cinéma a son propre charme : sophistiqué (The Grand Budapest Hotel dans le film éponyme de Wes Anderson), démesuré (Le Cae­sars Pa­lace Ho­tel & Ca­sino dans Very Bad Trip) ou encore terrifiant (le Stanley de Shining)… Ces hôtels incarnent un rôle à eux seuls et il est impossible que rien ne s’y passe !

Charlotte Hamard

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