Au Crépuscule : le drame historique réalisé par Sharunas Bartas
Au Crépuscule nous plonge au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1948. L’ambiance froide et terne du film retranscrit bien le petit village lituanien dans lequel se déroule le récit. Au Crépuscule c’est l’histoire d’Unte, un jeune homme vivant avec son beau-père, sa belle-mère et ses domestiques dans une ferme. Ils cohabitent non loin des Partisans qui résistent à l’occupation des soviétiques semant la peur et la misère.
Au Crépuscule, sélectionné en compétition officielle à Cannes, nous plonge dans une ambiance très tendue dès les premières minutes du film. Ces scènes immergent le spectateur dans une atmosphère glaçante, avec la neige qui tombe et l’absence de bruit, hormis celui du vent. Le déroulé des événements suit un rythme long afin de pouvoir retranscrire au mieux la violence psychologique dans un premier temps, avant d’exploser vers la violence physique.
Le jeu des acteurs est quant à lui criant de vérité. Arvydas Dapsys, qui incarne le père d’Unte, est d’une justesse incroyable dans la peau du père impuissant, effrayé, s’inquiétant pour son fils qui se construit dans cet environnement misérable. Jurgis Pliauga, un personnage qui paraît rude de prime abord, finit par dévoiler toute sa vulnérabilité, vacillant entre colère, rage, peur et douleur. Chaque émotion est parfaitement retranscrite à l’écran.
Les Partisans (révolutionnaires) et les forces soviétiques s’affrontent ici dans un contexte d’extrême pauvreté et de terreur. Les Partisans, supposés être les “bons” de l’histoire, sont amenés à renier leurs valeurs au profit de leur vie. Au Crépuscule tente ainsi de démontrer toute la complexité de cette période historique, encore méconnue du grand public.
“Chacun sa vérité, mais pour moi il n’y en a qu’une” affirme Pliauga à son fils Unte. Cette réplique de Jurgis Pliauga implique que si l’histoire peut être interprétée de différentes manières, il n’y a qu’une façon dont se sont déroulés les faits.
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...