Dion Kitson : “J’aime le caractère poignant des ballons de foot crevés, ils sont des sortes d’autoportraits”
Rencontre avec le lauréat du ACS Studio Prize 2020, Dion Kitson, qui détourne les codes de la culture British avec panache. L’artiste s’empare de symboles tels que le football, la famille royale ou encore la gastronomie anglaise, et s’inspire de conversations dérobées comme d’objets trouvés dans la rue. En 2020, il réalise sa première exposition solo à l’Ikon Gallery, haut lieu de l’art contemporain situé à Birmingham, non loin de Dudley, la ville qui l’a vu naître.
La ville de Dudley semble être une source d’inspiration importante dans votre pratique artistique, pourriez-vous brièvement la décrire à quelqu’un qui n’y a jamais été ?
Dudley est comme n’importe quelle autre ville de Grande-Bretagne embrassant enfin sa dimension post-industrielle.
L’art, dans son acception la plus large, a t-il toujours fait partie de votre vie ? Le cas contraire, pourquoi et comment avez-vous commencé à vous y intéresser ?
Beaucoup de membres de ma famille sont artistes ou aiment créer. Mon intérêt pour l’art s’est réveillé assez jeune et je n’ai jamais envisagé autre chose que de devenir artiste, sans savoir vraiment ce que cela impliquait. J’ai peint, sculpté et cherché ma signature pendant longtemps. Puis, quelqu’un m’a parlé d’une école d’art et tout va à vau-l’eau depuis.
Vous voyez de la beauté et une source d’inspiration là où d’autres trouveraient insignifiants un mégot de cigarette, un ballon de football crevé… Comment l’expliquez-vous ?
J’aime le caractère poignant des ballons de foot crevés, ils sont des sortes d’autoportraits. J’ai réalisé que je ne jouerais jamais pour l’équipe d’Angleterre parce que je fume trop.
Peut-on considérer votre travail comme une déclaration d’amour à la culture British, bien que vous posiez sur elle un regard sans concession, voire sans pitié ?
Mon travail est seulement le reflet de moi-même : il est parfois ironique, parfois triste, parfois drôle.
Savez-vous à l’avance ce que vous allez créer ou l’inspiration vient-elle au cours du processus de création ?
Je fais confiance à mon instinct, je réponds à tout ce qui attise ma curiosité. Je ne réfléchis pas, j’agis seulement. Les résultats sont toujours parfaits.
Enfin, le football semble jouer un rôle important dans vos œuvres. Puis-je vous demander quelle équipe vous supportez ?
“Wolves Ay We” (ndlr : en référence au chant des supporters de Wolverhampton)
Plus d’informations sur le compte Instagram et le site Internet de Dion Kitson
Propos recueillis par Anna Bouloux
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...