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Desmond Myers, l’Américain à Paris

8 novembre 2021
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© Katie Parker

Pour son premier album solo, Shadowdancer, le chanteur et guitariste originaire de Virginie a rassemblé la fine fleur de la pop francophone pour accompagner ses chansons introspectives, à mi-chemin entre le rock et le disco. Portrait du plus français des Américains, qui fait danser les foules de Paris à Atlanta. 

En lançant “Playing With Fire”, le premier titre de l’album, cela rappelle tout un tas de choses. Chacun peut y reconnaître des sonorités venant de ses artistes préférés, de Led Zeppelin à certains riff de Daft Punk, des Beatles à Tame Impala. Autant de références que Desmond Myers aime citer, lui qui a appris la musique seul dans sa chambre d’ado et dont l’écoute des stars du rock jusqu’aux artistes hip-hop ont fait de lui un artiste complet. Un apprentissage seul, certes, mais ce premier disque Shadowdancer n’est en rien une preuve de solitude. Desmond Myers sort un véritable “album de groupe”, comme il le décrit, avec des musiciens affichant de beaux noms sur le CV (Clara Luciani, Stromae, Gaël Faye, HER, Lou Doillon) et donc la fanbase semble déjà bien solide. Sur scène, le chanteur capte la lumière – et cela même s’il ne porte pas sa fameuse veste à paillettes – grâce à une présence et une sensibilité dans la voix qui rappellent l’originalité et l’énergie d’Harry Styles. 




Voyage transatlantique

Sachez que cet album a sûrement plus voyagé que vous. Avec les pistes enregistrées à Paris ou encore les maquettes et le mixage réalisés à Atlanta, Shadowdancer est un album international et cela va de paire avec l’histoire de Desmond, dont la carrière a démarré par une sorte de rêve américain inversé. D’abord élevé dans une ferme à l’écart de Charlottesville, le jeune homme se passionne pour les CDs joués en boucle dans la voiture familiale : “Mon père mettait toujours de la musique quand on bossait dans les champs, il mettait dans sa voiture Jimi Hendrix, Led Zeppelin, Pink Floyd, les Beatles…” Quelques années plus tard, il se produit avec sa guitare dans des cafés de la ville et se fait repérer par un producteur allemand, qui lui propose une aventure audacieuse : intégrer son nouveau label dans la capitale germanique. Sans trop hésiter, Desmond fait ses bagages direction l’Europe : “Personne dans ma famille n’avait quitté les États-Unis” ajoute-t-il. Arrivé en Allemagne, le jeune chanteur fait quelques cafés-concerts en solo guitare-voix, puis décide de changer de capitale et rejoint Paris pour trouver de nouvelles opportunités. 

Pour se faire connaître et rencontrer les personnes de la scène, Desmond Myers enchaîne les scènes ouvertes, joue au Lido quelques soirs et rencontre dans un atelier la personne avec qui il enchaînera bientôt une tournée nationale pendant plusieurs années, Victor Solf. Avec sa guitare et son nouveau groupe, HER, le jeune américain visite la France et découvre des influences musicales qui vont fortement le marquer : “Pour moi, tout le label Ed Banger, Pedro Winter… tous ces gens qui sont mythiques en France, je ne les connaissais pas, je les ai découverts en tournée avec HER et en parlant avec les musiciens.” Une french touch dont le musicien va s’inspirer pour son projet personnel, cet album qu’il a composé avec Mathieu Gramoli, le batteur du groupe, et d’autres musiciens ajoutés au projet : “Il a choisi les meilleurs musiciens qu’il connaissait et heureusement ils ont dit oui. C’est un peu les Avengers.”

L’heure de la remise en question 




Sous ses airs de disque festif, pailleté et dansant, Shadowdancer cache dans ses coins obscurs des textes aussi bien personnels qu’en phase avec notre époque.  Abordant la timidité et la confiance en soi dans “Playing with fire” et “Shadows”, jusqu’à la masculinité toxique dans “Real Man”, Desmond Myers sait raconter des histoires, qu’elles soient les siennes ou celles des autres. “Je pense que la meilleure façon d’aborder ce sujet là c’est de s’auto-critiquer ; quand je faisais des recherches pour ce morceau, j’ai aussi fait un travail sur moi-même et sur la masculinité toxique que j’intégrais depuis des années” raconte-t-il à propos de cette chanson qu’il pense avoir écrit à la naissance de son fils cette année. L’artiste compte ainsi porter ses messages en France, avec une tournée française de l’album jusqu’à 2022, puis aux États-Unis où de prochaines collaborations pourraient l’attendre. 

 

Shadowdancer, disponible sur toutes les plateformes depuis le 8 octobre.
Prochaines dates :
9 novembre – Paloma – Nîmes (30) / 10 novembre – La Sirène – La Rochelle (17)

Gaëlle Magnien

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