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Sauvan : “Je veux sortir des musiques où les gens dansent et pleurent à la fois”

16 juillet 2021
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Sauvan pour H8li © Studio PSQ

Sauvan, jeune artiste compositeur parisien, a sorti son premier titre en février 2020. Depuis, les morceaux se succèdent et une petite communauté se tisse autour de lui, de plus en plus importante. Des mélodies dansantes, des textes kitsch et romantiques, un style très “French” et des projets plein la tête, Sauvan nous raconte ses débuts dans la musique. 

Peux-tu te présenter ?

Je suis Louis d’Aramon mais mon nom d’artiste est Sauvan. J’ai 25 ans et je suis élève avocat à Paris. 

Comment as-tu commencé la musique ? 

J’ai commencé la musique il y a une dizaine d’années. Il y a longtemps j’avais pris quelques cours de piano et de guitare, puis j’ai fait un peu de MAO, c’est-à-dire de la musique sur ordinateur, je faisais alors des musiques et des remixes pas très élaborés. À côté, j’avais un groupe de rock de lycéens qui a pris fin avec l’entrée dans les études supérieures. Je continuais la musique sur ordinateur mais à force de faire des remixes, j’en avais marre de rencontrer des problèmes avec les droits d’auteur sur SoundClound. Je me suis rendu compte que je savais faire des instru et que j’avais des textes dans la tête. Du coup j’ai sorti Coco en février 2020, qui était mon premier morceau.

As-tu tout produit seul ?

Oui, tout est produit par mes soins. J’ai appris par le biais de vidéos YouTube et j’ai fait mes enregistrements dans ma chambre. Tout Sauvan sort de ma chambre pour l’instant. J’ai fait une fois un enregistrement en studio pour un feat avec Weizman. C’était super mais pour mes productions, je préfère ma chambre car ça me permet de modifier des choses jusqu’au dernier moment. Je suis solo de A à Z sur ce projet, mais je cherche un peu à me développer. D’un côté je suis content de cette liberté, je fais un peu ce que je veux, je sors les titres quand je veux, mais je cherche de plus en plus à me professionnaliser en production et en distribution. Je cherche un label car je pense que c’est un tremplin incroyable pour se développer, mais pour l’instant je suis solo et je suis content. 

© Antoine Bouvier

Comment écris-tu tes textes ? 

Je mets beaucoup de temps à écrire. Pour certains textes, je mets plusieurs mois, voire quasiment des années. Pour La Belle Epoque par exemple, j’ai écris les deux premières strophes il y a 4 ans et j’ai fini le texte juste avant de sortir le morceau (ndlr : sortie le 30 avril 2021). Je n’ai pas envie de faire ça rapidement, j’ai besoin de bien choisir les mots et que ce soit travaillé. Il y a certains textes que j’ai écrit rapidement parce que ça sortait tout seul mais ce n’est pas souvent le cas. En revanche, j’avance sur plusieurs morceaux en même temps, à la fois sur les musiques et les textes. Ça permet de s’aérer l’esprit. Surtout que lorsqu’on reste longtemps sur un seul morceau et qu’on n’arrive pas à avancer dessus, il y a pas mal de frustration, on n’a plus de recul et on ne fait pas aussi bien qu’on pourrait.

Qui sont tes principales inspirations ?

Dans ma musique, il y a tellement de mélanges ! Sur mon dernier morceau, il y a un peu de rhythm mix à la Booba, même certaines tournures de phrases dont j’ai pu m’inspirer, mais il y a aussi du Delta et du Claude François. Honnêtement, aujourd’hui en termes de mélodie et de manière de tourner les textes, c’est vraiment des chanteurs à texte que j’aime bien, comme Dalida, Henri Salvador, Benjamin Biolay… J’essaie toujours d’avoir des sons un peu rythmés et dansants, comme a pu le faire Claude François, mais toujours avec des textes travaillés, un peu kitsch, hyper romantiques, presque un peu ringards, mais il faut assumer !

Écoutes-tu uniquement de la musique française ?

De plus en plus. J’ai beaucoup écouté de la musique anglaise, du rap américain comme Kanye West ou Eminem. Mais finalement ce qui me fait le plus vibrer, ce sont les textes français donc aujourd’hui, j’écoute presque exclusivement ça. En ce moment, j’écoute pas mal Metronomy en anglais mais surtout Biolay, Pomme, des rappeurs français… Maintenant que je produis de la musique, je me dis que c’est dommage de passer tout son temps à écouter de la musique anglaise, qui est très sympa, mais plus tu écoutes des textes français, plus c’est facile d’écrire. Ça enrichit beaucoup.                  

Quel est ton morceau favori ?

Difficile à dire… Il y a des morceaux dont je suis moins content. Pour celui que je préfère, j’hésite entre La Belle Epoque, Coco et Fiat 500. Je pense qu’émotionnellement, La Belle Epoque est le morceau que j’ai le plus chargé parce que je traversais un épisode de ma vie qui n’était pas évident. Pour Coco, j’adore les textes. Mais finalement, mon préféré est peut-être Fiat 500 parce que ce sont des textes à la Dalida, j’ai réussi l’approche et le mix, donc il est vraiment cool. 

Comment la COVID a-t-elle influé sur ton travail ?

Les confinements m’ont permis de beaucoup plus produire. Ça m’a obligé à me mettre devant mon ordi et à produire. J’avais moins de travail donc forcément plus de temps. Ça a un peu été un moment déclencheur, qui m’a obligé à me lancer sur Instagram par exemple. Mais aujourd’hui je suis pressé que ça se termine parce qu’il faut que je fasse du live, des shows, que je sorte de ma chambre.

Tu viens de sortir La cabane dans le ciel, veux-tu nous en parler ?

C’est le dernier morceau que je sors de mon année (scolaire), donc le dernier avant les vacances. C’est le troisième épisode de la trilogie des Inséparables, avec Les Inséparables et La Belle Epoque. Je suis assez content de ce morceau avec plein d’influences. C’est un bon résumé de mon année, le texte est sympa, c’est dansant mais aussi très kitsch. C’est très très Sauvan !

Quels sont tes prochains projets ?

Je devais réaliser le clip de La Belle Epoque mais il vient d’être annulé donc j’espère le faire cet été. Sinon, je vais me concentrer pour des répétitions live, des réceptions… À la rentrée, j’ai prévu de sortir un EP avec de nouveaux morceaux. Et puis peut-être aussi trouver un label !

Prévois-tu de faire un feat dans le futur ?

J’aime bien l’idée d’un feat, je trouve que ça permet de sortir de sa zone de confort et de son univers, mais le plus difficile est de trouver des artistes. Il faut trouver quelqu’un avec qui ça matche complètement.

Peux-tu nous donner 3 mots pour définir ta musique ?

Je pense qu’on peut dire que c’est très French ! J’ai envie de faire de la prod à la Daft Punk et en même temps, je sors des textes à la Dalida. C’est aussi très kitsch. Je veux sortir des musiques où les gens dansent et pleurent à la fois. Ma musique est également mythologique. Je fais énormément de métaphores filées, certains symboles et personnages reviennent et seront amenés à revenir, comme les hirondelles et les scorpions par exemple. C’est très lourd comme écriture mais j’adore !

 

Retrouvez Sauvan sur Instagram, Facebook & sur Spotify, Apple Music ou Deezer.

Propos recueillis par Marie Houssay

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