Pierre-Marie Meekel : “Le but de Zik’Occitanie est de faire voyager ses artistes sur les ondes sans frontière !”
Musicien et webmaster, Pierre-Marie Meekel crée en 2017 la plateforme Zik’Occitanie. Parrainée par Sanseverino, elle est destinée à mettre en avant les artistes émergents et les acteurs de la filière musicale en région Occitanie. Véritable vecteur de communication pour les utilisateurs abonnés, Pierre-Marie Meekel nous en dévoile son fonctionnement et ses caractéristiques.
Pouvez-vous me parler de votre parcours ? Comment en êtes-vous arrivé à créer cette plateforme Zik’Occitanie ?
J’ai toujours fait de la musique enfant, j’écrivais déjà quelques chansons au lycée. Et puis je n’ai pas arrêté : j’ai monté des groupes rock/pop/folk et j’ai réussi à vivre de ma musique avec mes compositions pendant quinze ans. J’ai donc gagné ma vie en tant qu’intermittent du spectacle. Mais en 2003 et 2004 j’ai manifesté pour les intermittents, ce qui m’a coûté mon travail puisque j’ai été blacklisté. J’avais pris la parole dans des assemblées générales pour dire que les intermittents travaillaient beaucoup pour gagner peu, contrairement à ce que l’on peut penser. Je suis alors venu à Montpellier où j’ai travaillé comme chauffeur/livreur pendant sept ans, suffisamment longtemps pour me dire que cela manquait de sens pour moi. Je voulais travailler dans le social et le solidaire.
Je me suis alors interrogé sur ce que je connaissais le mieux, soit le monde de la musique. J’ai réalisé que chaque artiste avait un site web mais que tout le monde était finalement isolé. Chacun communique sur sa page mais seuls les amis partagent et ça n’a pas de réel impact. J’ai pensé qu’il serait utile de créer une plateforme qui permette un référencement global des artistes, quel que soit leur style, et des métiers de la musique comme les studios d’enregistrement, les écoles de musique, les luthiers… Le but est que tout le monde soit gagnant : les artistes émergents de la région sont mis en avant et les programmateurs et personnes du grand public intéressées disposent de tous les liens d’un artiste sur un même référencement.
La plateforme Zik’Occitanie est-elle donc une encyclopédie des artistes de la région ?
Le terme d’encyclopédie renvoie à une collection de mots et d’objets anciens alors qu’il s’agit vraiment d’une plateforme et d’un média pour les acteurs émergents de la filière musicale en région Occitanie. C’est un outil de référencement qui se veut facile à utiliser et rapide pour les acteurs tels que les programmateurs et les radios qui veulent mettre en avant tel ou tel artiste en fonction de son style.
Vous parlez des artistes émergents mais qu’est-ce que l’émergence pour vous ?
Pour moi il y a plusieurs types d’artistes émergents. Tout d’abord le musicien passionné qui n’arrive pas à en vivre et qui fait un autre métier, parfois même dans le monde de la musique (technicien son, lumière, cintrier…). Ensuite, il y a l’intermittent qui parvient à vivre de sa musique mais qui n’est pas connu par manque d‘introduction dans le “Gotha”. L’émergence n’est pas une question d’âge mais plutôt de notoriété et de média. Pour moi, un musicien émergent est un musicien hors média. Il y a les radios régionales bien sûr, mais tant que l’on n’est pas diffusé sur des médias populaires, on reste relativement émergent. Pour Zik’Occitanie, un émergent est un musicien qui a suffisamment de contenu pour se produire mais qui n’a pas assez de visibilité car peu ou pas de “réseau”. Notre mission est de lui créer un référencement pour lui attribuer une existence numérique visible de par le flux des visites sur notre plateforme.
Comment se passe concrètement votre partenariat avec les radios ?
Un des avantages du référencement sur Zik’Occitanie est que nous permettons aux artistes et acteurs de la filière d’être programmés en radio. Ce sont elles qui nous contactent. Par exemple, Emmanuel de Roquetaillade, animateur radio sur France Bleu Hérault, m’a proposé de co-animer des interviews et émissions avec lui pour les artistes émergents référencés sur Zik’Occitanie. Delta FM m’a aussi demandé de leur faire des chroniques. Nous tendons à multiplier les partenariats pour faire connaître nos artistes émergents. Nous sommes principalement sur les radios d’Occitanie mais si une radio d’Ile de France nous le proposait, nous serions ravis de les y faire connaitre. Le but est de faire voyager nos artistes sur les ondes sans frontières.
Comment vous êtes-vous fait connaître ?
Ne répondant pas à un appel à projets régional, je suis donc parti tout seul à l’aventure. Je voulais être sûr du bien fondé de mon intuition avant de réclamer un soutien quelconque. J’ai ainsi commencé par me documenter sur les sites qui traitaient partiellement la question, et j’ai fait une analyse des outils existants et de l‘état de la filière. Puis, j’ai testé grandeur nature en créant le site et en communiquant sur les réseaux sociaux. Zik’Occitanie est principalement sur Facebook, sur deux pages (+ de 20 000 abonnés) et plus de 32000 membres sur nos 14 différents groupes. Il y a une animation très présente sur les réseaux sociaux.
Vous pouvez suivre Zik’Occitanie sur Facebook, Instagram et Youtube.
Comment financez-vous la plateforme ?
L’idée est que tout le monde puisse se permettre d’être référencé. Il y a un tarif unique à 30 € par an pour les artistes et 50 € par an pour les structures telles que les écoles de musique, les luthiers, les radios… C’est léger mais cela reste un petit effort à faire et un investissement moral à donner. Nous ne sommes donc pas dans le tout gratuit. Il y a aussi des personnes qui ne travaillent pas dans le monde de la musique qui adhèrent à l’association en membres bienfaiteurs. Elles peuvent donner le montant qu’elles souhaitent. L’association Zik’Occitanie est également toujours à la recherche de bénévoles pour aider à administrer la plateforme, accroître sa visibilité et développer son action. Par exemple, je suis à la recherche d’un/une Community Manager qui pourrait m’aider à gérer les réseaux sociaux.
Comment avez-vous géré la situation avec le Covid ?
Pour Zik’Occitanie en elle-même, c’est assez compliqué. Il y aurait certainement plus de demandes de référencement et d’adhésions sans le Covid puisque cette dernière limite voire annihile l’accès des artistes à la scène. Les subventions sont aussi difficiles à obtenir. Quant aux intermittents, ça a bien sûr été une catastrophe ! Ils ont eu une année blanche et en demandent très justement une deuxième mais sans les lieux de concert ouverts, il n’est pas possible d’obtenir suffisamment de cachets pour l’année qui suit. Nous essayons de mettre en place des concerts chez des particuliers dans les jardins. Si une association de village souhaite nous soutenir financièrement, Zik’Occitanie peut en retour lui faire de la communication sur le site.
Est-ce un concept novateur ou y a-t-il des équivalences dans les autres régions ?
Il existe un site sur dans le Grand Est à Strasbourg qui s’apparente quelque peu au nôtre, mais il semblerait que nous soyons le seul site en France à avoir un référencement aussi facile d‘accès. Il y a également des éléments novateurs en eux-mêmes sur la plateforme. Par exemple, les “institutionnels” pourraient y diffuser les aides et les divers appels à projets destinés aux acteurs de la filière. Zik’Occitanie deviendrait aussi plateforme dite “ressource” pour ses utilisateurs. Le site pourra aussi véhiculer des informations concernant diverses formations professionnelles, sur l’enseignement ou certains métiers de la musique comme booker, attaché de presse, technicien son ou lumière et tant d‘autres. Le nouveau site actuellement en développement sera aussi novateur dans la mesure où il permettra une gestion facilitée des contenus par les adhérents eux-mêmes.
Si tu veux te faire référencer, envoie à contact@zikoccitanie.fr :
- Une bonne photo JPEG de qualité, format “paysage” (si possible de 894 x 450 px pour environ 1Mo) de toi ou de ton logo.
- Un petit texte descriptif de ce que tu fais, bio, etc…
- TOUS tes contacts (Tél, mail, FBook, Site Web, Soundcloud, Youtube, Twitter, Insta…)
Le Site : zikoccitanie.fr
Propos recueillis par Élodie Pochat
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