Aarbenz : un artiste autodidacte inspiré par ses voyages
Jeune artiste autodidacte strasbourgeois, Aarbenz s’est forgé une personnalité et une identité artistique, suite à son introspection mais aussi grâce à ses voyages.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?
Tout d’abord, j’ai fait un BTS tourisme, mais dans l’optique d’être touriste car aussitôt après, je suis parti en Australie pour voyager ! Plus jeune, je suis allé aux États-Unis où j’ai pu découvrir la Beat Generation avec Kerouac, Ginsberg mais aussi Burroughs. J’ai été très marqué par leur attitude ainsi que leur état d’esprit. J’ai eu l’occasion de lire leurs travaux et de côtoyer des personnes qui descendaient de ce mouvement. La spontanéité qui se dégage de la Beat Generation, avec ce côté jazz, cette espèce de contre-culture qui permet à l’instinctif de prendre le pas sur la création, m’ont alors vraiment inspiré.
Suite à mon BTS, j’ai décidé de partir en Australie, car les études ne sont pas faites pour moi ! C’est réellement là que je me suis lancé dans cette aventure artistique. Je vivais dans ma voiture, un quatre-quatre aménagé qui m’a permis de faire le tour du pays. Sans internet, j’ai dû m’occuper. C’est ainsi que j’ai commencé à acheter des carnets, des crayons de couleurs, de la peinture. Bien que ne sachant pas dessiner, j’ai cherché à m’exprimer de manière très instinctive, un peu dans l’esprit de la Beat Generation.
Votre activité est initiée lors de l’adolescence, alors que le monde vous paraissait dépourvu de sens. Mais depuis combien de temps exactement êtes-vous artiste ?
J’étais en Australie en 2010. Quand je suis rentré, j’ai continué mon activité artistique mais j’ai aussi fait plein de petits boulots, comme voiturier. Ces différents emplois m’ont permis de réaliser des économies afin de repartir quelques années après à la Réunion. C’est là que j’ai décidé de monter mon site internet et de m’investir dans la création.
Avec quoi travaillez-vous ?
J’ai commencé avec des stylos Rotring et de l’encre de Chine. À partir de la Réunion, stupéfié par la beauté des fonds marins, j’ai commencé à mettre de la couleur. J’ai donc intégré l’aquarelle, de l’acrylique, mais aussi un peu de feutre. Comme une partie des stylos que j’utilise réagissent à la lumière, l’œuvre devient phosphorescente. Je peins au pinceau et à la plume afin d’obtenir quelque chose d’extrêmement fin. J’ai aussi pris l’habitude de réaliser mon travail sur un format Jésus, car il tient sur ma table et il s’emmène partout. Ce côté pratique est adapté aux nomades. Je limite donc mon matériel afin de voyager léger.
Comment avez-vous développé votre esthétique ?
J’ai tout d’abord commencé par réaliser des oeuvres aux traits aléatoires, puis j’ai commencé à créer des sortes de mandalas. J’assemble des formes avec des règles géométriques, les règles de traçage utilisées par les architectes. En réalité une grande partie des formes que j’utilise et que je démultiplie sont des toilettes ou des baignoires. J’apprécie également faire des collages en utilisant des timbres et en re-dessinant dedans, par exemple, en rajoutant des masques sur les personnages.
Comment vous faites-vous connaître ?
Avec le bouche-à-oreille, ou des événements artistiques. Sinon j’ai réalisé un décor éphémère pour la Kulture (boîte de nuit strasbourgeoise). Après quelques galeristes strasbourgeois et parisiens m’ont contacté. Je ne cours pas après l’argent, mais j’apprécie avoir de la visibilité afin de partager mon univers.
Propos recueillis par Aliénor-Augustine Kiener
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