Godford : “En musique, j’aime autant le côté rave que romantique”
Rencontre avec Godford, un intrigant producteur français pour qui la musique ne rencontre aucune limite en matière de création. Son premier album, Non Binary Place, regroupe 11 titres électroniques profondément sensibles, nous invitant à un ailleurs immersif, entre rave et romance.
Godford : ce nom d’artiste énigmatique cacherait-il une signification particulière ?
Il n’y a pas de signification à proprement parler mais vu que j’aime mixer les univers, j’ai joué avec les lettres de mes noms et imaginé une anagramme qui a donné Godford.
Pourquoi avoir choisi la voie artistique ? Quand as-tu su que tu voulais dédier ta vie à la musique ?
J’ai commencé à produire de la musique à l’âge de 16 ans. J’avais envie de m’exprimer autrement que par la parole et composer de la musique me permettait de m’évader, d’être 100% moi-même. Je suis dans une vraie bulle lorsque je compose des mélodies, que je cherche des sons, des paroles… c’est dans les phases de création que je me sens le mieux, le plus sincère.
Malgré le mystère planant sur ton identité et ta sphère privée, nous trompons-nous en te devinant derrière ce jeune garçon, sur la pochette de l’EP ? Enfant, étais-tu plutôt danseur, penseur, rêveur dans l’âme… ?
J’aime beaucoup cette pochette car elle laisse libre cours à l’imagination de chacun… J’étais un enfant très rêveur et j’analysais beaucoup tout ce qui se passait autour de moi. J’avais conscience de ce que je vivais, ce qui m’a permis de profiter de chaque instant de mon enfance et à la fois l’insouciance de la jeunesse m’a permis de me diriger vers ce que j’aimais profondément.
Pourquoi avoir intitulé ce premier album Non Binary Place ?
J’ai souvent du mal à choisir entre plusieurs styles de musique, j’aime tout mixer pour aboutir à quelque chose de très singulier, qui me ressemble et me plait. J’ai du mal à mettre les choses dans des cases. Je trouve que mélanger les styles aboutit à un résultat magnifique et unique. J’aime autant le côté rave que romantique en musique et il était impossible pour moi de faire un choix et de séparer ces deux genres de musique. C’est en ce sens que j’ai voulu appeler mon premier album Non Binary Place.
Cette “bulle” suspendue dans laquelle nous plonge cet EP est à la fois sensitive, émotionnelle et pénétrante. Que représente pour toi ce projet ? Ces envolées électroniques sont-elles une voie d’expression ?
Cet album reflète différentes émotions que j’aime dans la musique. Je ne me suis fixé aucune limite, aucune contrainte, je l’ai fait avec une sincérité énorme en me faisant vraiment plaisir. J’ai eu cette chance de n’avoir aucune contrainte de label ou autre car j’ai tout fait seul : vocal, lyrics, mélodies, compos, prod’… En tant qu’auteur-compositeur, on ne peut pas rêver mieux que d’avoir autant de liberté artistique pour s’exprimer pleinement.
Le titre Downtown, sorti le 29 septembre, nous dévoile un clip cinématographique empli d’amour, avec Félix Dol Maillot à la réalisation. On peut notamment y reconnaître l’actrice Garance Marillier, héroïne du film Grave. Pourquoi avoir choisi d’illustrer ce titre ?
J’adore le travail de Félix Dol Maillot, son approche à l’art est très personnelle et correspondait parfaitement à l’image que je souhaitais diffuser pour mon morceau Downtown. Je voulais retranscrire en image ce que j’ai ressenti lorsque je l’ai composé. Ce n’était pas évident mais Félix a réussi à traduire ce sentiment si profond et fort qu’on ressent lorsqu’on écoute le titre.
Peux-tu nous toucher quelques mots de ton travail autour des voix sous réverb’, rythmant de manière mélodieuse et envoûtante tes compositions ?
J’aime jouer avec la sonorité des voix, les modifier. Je passe par plusieurs versions concernant le traitement des voix avant de trouver la version qui me plait le plus. C’est une question de feeling et ça me plait qu’on ne reconnaisse pas toujours les voix. Une fois encore, ça laisse libre cours à l’imagination et j’adore l’idée que chacun puisse se perdre en écoutant mes morceaux.
Un morceau t’aurait-il particulièrement emporté dernièrement, que tu nous conseillerais pour une évasion inattendue ?
Oui, Bicep de Apricots.
As-tu des projets en cours ? Pouvons-nous nous attendre à la sortie de nouveaux vidéo-clips ?
Je prépare actuellement l’album 2 et nous réfléchissons à clipper un autre morceau. Je suis aussi très heureux que mon album Non Binary Place soit actuellement disponible en version Vinyle, en pré-commande. C’est pour moi important de le rendre accessible au public autrement qu’en digital. L’objet en lui-même est vraiment précieux à mes yeux. C’est une extension de l’expérience musicale. On peut toucher un vinyle, le regarder, l’écouter. J’aime le côté authentique qu’il représente.
Pour suivre Godford :
https://www.instagram.com/godford_/
https://soundcloud.com/iamgodford
Pour vous procurer son album en format vinyle : https://store.packrecords.co/products/680615-non-binary-place-lp
Propos recueillis par Joséphine Roger
Articles liés
« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...