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Florina Aledo Perez : “Il y a toujours un lien entre l’artiste et ce qu’il peint”

Marie Party 16 novembre 2020
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© Florina Aledo Perez

Les portraits colorés de Florina Aledo Perez représentent un hommage à Frida Kahlo. Une quête de liberté féminine présente dans sa première exposition la “Génération Kahlo” dévoilée en 2018. En août dernier, la peintre a dévoilé son nouveau solo show “Beyond the Cards” au Fort Superposition à Lyon. 

Quel a été le déclencheur qui vous a permis de vous lancer en tant qu’artiste il y a deux ans ?

Il n’y en a pas qu’un mais plusieurs. Je peins depuis toujours, mais j’ai souvent donné la priorité à ma famille et à mon travail plutôt qu’à l’art. Toutefois, cette passion me manquait, alors, comme je ne pouvais pas m’imposer un rythme de peintures, je me suis imposée une exposition : la “Génération Kahlo”. Il s’est avéré que celle-ci a très bien marché, et à ce moment-là je me suis sentie complètement à ma place. J’avais mis en œuvre toutes mes compétences, aussi bien artistiques, techniques que de communication, mon métier d’origine. Ce qui m’a le plus plu c’est la mise en œuvre de ces compétences mais aussi le retour du public sur ce partage d’une même thématique qui me touche, à savoir la femme.

Est-ce qu’avec la “Génération Kahlo” vous essayez de recréer cette diversité culturelle parmi laquelle vous avez grandi ?

Ça n’a pas été pour moi un facteur conscient. Autre que la diversité culturelle, j’ai voulu montrer que la femme est forte à travers tous les pays et pas forcément qu’en France ou au Mexique comme Frida Kahlo. L’objectif avec “ces” Frida était d’abolir les frontières, ne plus avoir ces murs, entre nous, les femmes. Et c’est avec le recul, que je me rends compte que j’ai été baignée dans cette multi-culturalité : je suis née en Roumanie mais élevée en France, je baigne dans la culture arménienne du côté de ma mère et petite, je passais tous mes étés en Andalousie ! Parfois les gens me disent “ah vous êtes espagnole” par rapport à mon nom de famille, mais pas du tout, je n’ai pas d’accent et je suis d’origine roumaine. De plus, mes parents accueillent des étudiants étrangers depuis les années 2000, il y a toujours eu des étrangers chez moi qui restaient quelques mois. Ils venaient de partout : Amérique, Suisse, Chine, Japon, etc. Cette colocation avec eux m’a alors aidé à m’imprégner de différentes cultures sans avoir à voyager. J’ai aussi gardé un lien avec ma famille en Roumanie et je continue de m’imprégner de cette culture.

Vous avez pour volonté de montrer tous les types de beauté, n’est-pas une sorte de projection de votre propre vie ?

Il y a toujours un lien entre l’artiste et ce qu’il peint. L’art est une sorte de retranscription de soi-même, je me rends compte aujourd’hui qu’il y a un miroir entre ce que j’ai voulu peindre et ma vie personnelle, moi-même.

Le terme de “génération” fait-il écho au souhait de se positionner dans notre société ?

Oui, je dirais qu’au lieu de se noyer dans une population, la génération permet de s’identifier dans un groupe. Je voulais que chacun puisse se retrouver dans un groupe, à des valeurs qui sont issues ou non de la même génération. Le groupe de valeurs est très important, il permet de se positionner et de se sentir moins seul(e)s dans cette quête de liberté.

Votre dernière œuvre, “Beyond the Cards”, est-elle une continuité de cette quête de liberté ? Avez-vous un message à faire passer avec ce jeu de tarot ?

Même si je change de thématique, pour moi, je ne change pas vraiment. Je veux montrer que la femme a une place forte dans cette société et qu’elle lui tend les bras. Nous sommes plusieurs à penser ça, que la femme a des clés dans les mains et c’est cela que je veux transmettre. Quand j’ai découvert le jeu de Tarot, je me suis dis : “voilà une autre clé” mais ces symboles sont indéchiffrables et durs à comprendre, je les ai alors étudié pour pouvoir retranscrire l’âme des cartes afin qu’elle soit accessible au plus grand nombre et aider n’importe quelle femme… ou homme ! Rendre ces cartes accessibles à tous pour que cet outil soit utilisé au quotidien (ou pas), c’était mon but. C’est un outil de confiance en soi. Cette confiance permet d’être plus libre et de faire des choix plus facilement.

Lorsque je suis devenue mère, j’ai eu encore plus besoin de continuer cette quête de liberté. Un grand nombre des libertés diminuent à cause ou grâce aux enfants, car les tâches à accomplir au quotidien sont plus nombreuses et forcément, notre liberté est entravée. Je pense donc que les femmes sont en quête de liberté mais plus encore les femmes mères.

© Lionel Rault

Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ? Avez-vous une idée de votre prochaine œuvre ?

J’ai un projet d’illustrations sur un livre dont le thème est “Les états d’âmes” écrits par Catherine Thomas pendant sa convalescence du cancer du sein. Je viendrais illustrer, ajouter un sentiment visuel, ce qui donne une expérience encore plus riche au lecteur. Après ça, j’ai pour projet, toujours dans ce travail d’illustration, d’apporter du visuel à une sorte de guide pour la communauté LGBT. Je ne reste pas figée sur la Génération Kahlo, au contraire, je suis toujours en quête de collaboration avec des personnes aux compétences complémentaires aux miennes pour créer des choses encore plus intéressantes pour le public.

Du 22 Janvier au 26 Février, la “Génération Kahlo” de Florina Aledo Perez sera exposée à l’Aqueduc à Dardilly. En attendant, découvrez son univers sur son compte Instagram.

Propos recueillis par Marie Party

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