Archimiste : “Le rap c’est faire de l’art à partir de rien, juste un papier et un crayon”
Rencontre avec Archimiste, jeune rappeur français qui nous propose un répertoire varié, bientôt complété par de nouveaux projets. Il nous fait découvrir ici son univers créatif, revient sur les moments-clés de son parcours déjà prometteur et nous parle de ses envies pour la suite.
Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Je m’appelle Martin, aka Archimiste. Je suis originaire de Vannes (Bretagne). Je fais du rap depuis un moment déjà, en parallèle de mes études de droit à Nanterre.
D’où vient le nom “Archimiste” ?
Ah, c’est une longue histoire ! Je me suis inspiré des Alchimistes, une équipe de gars qui voulait, à partir d’une formule qui n’existait pas, transformer du plomb en or. Ils ont essayé mais ça n’a pas marché. Le rap c’est un peu la même chose : faire de l’art à partir de rien, juste un papier et un crayon. D’où le jeu de mots avec “art” pour Archimiste.
Comment as-tu débuté le rap ?
La toute première fois c’était au collège. Le frère de 2TH, mon cousin, était venu chez moi et m’a proposé d’écrire un texte avec lui sur le thème de la ville de Vannes. Un texte bien nul (rires) mais qui avait plu à mes potes sur le coup. C’est parti de là. Ensuite, j’ai commencé à écrire avec des potes, avec mon cousin 2TH, et d’autres personnes que je rencontrais. Puis j’ai aussi commencé à rapper en soirée et je n’ai plus arrêté.
Comment ça se passe pour sortir un morceau ?
Ça varie beaucoup. La plupart du temps je travaille avec Von Zimmel, qui a fait plusieurs projets dans la musique, et plus récemment pour des pubs avec Squeezie. On commence par écouter des sons, on fait une partie instrumentale ensemble. Il est très fort pour trouver des mélodies. À partir de ça, j’essaie de trouver des mélodies de mon côté, d’autres idées, et j’écris mes textes. Puis on revoit toute la structure de l’instrumental pour que ça corresponde avec mon texte, savoir quand ça part ou quand c’est plus calme, en fonction des refrains et des couplets, etc. Ça m’arrive aussi de trouver une prod et de m’y adapter complètement ou l’inverse. Pour l’enregistrement, je le fais la plupart du temps au studio Network, celui dans lequel enregistre 2TH. Et parfois, j’enregistre chez 2TH, dans son home studio.
Tes textes sont-ils inspirés de ta vie quotidienne ?
Oui, c’est souvent sur des sujets banals, du vécu, qui peuvent transmettre des émotions. Mais dans d’autres projets, notamment dans ceux à venir, je me suis aussi diversifié. Je m’attaque à des textes un peu plus “bêtes et méchants” avec des sujets qui n’ont pas beaucoup de sens, ou alors, à des sujets un peu plus conscients, toujours à ma manière, en essayant de rester un peu singulier.
Quel est le son dont tu es le plus fier ?
C’est assez compliqué de choisir, chaque morceau est différent. Je mets énormément de critères pour être fier ou pas d’une musique. Mais je dirais Plongé.
Quels sont tes prochains projets ?
Pendant le premier confinement, j’ai eu le temps de préparer un nouveau projet. La plupart des morceaux sont faits, j’ai pas mal de choses en stock. Maintenant, il s’agit de passer à la partie un peu plus concrète, tout l’aspect musical que je vais proposer aux gens, la préparation en studio, les choix artistiques sur la communication, sur le contenu Instagram, garder de la cohérence, etc. Non seulement ça prend du temps mais en plus, c’est mon premier projet et avec le confinement ce n’est pas simple. Donc il y a des choses qui arrivent, je n’ai pas encore de date de sortie à annoncer mais ça va arriver !
Aimerais-tu faire carrière dans la musique et t’y consacrer pleinement ?
Pour l’instant, j’aimerais beaucoup travailler dans la musique. En tant qu’artiste pourquoi pas, tant que ça dure et que ça me plaît. Aujourd’hui, j’adore faire ça. Mais pour avancer, il faut aussi que je sois plus productif que ce que j’ai pu être avant.
On a déjà pu te voir sur scène avec 2TH. Te rappelles-tu de la première fois ?
Oui, la première fois c’était au 1999, une petite salle dans Paris, sauf que c’était au moment du pic de la canicule, il faisait extrêmement chaud et on était très stressé. Je crois qu’on est monté jusqu’à 50°C, c’était hallucinant ! Ensuite, c’était à La Boule Noire, on était encore bien stressé. Mais aujourd’hui, même s’il y a toujours un peu de stress avant de monter sur scène, c’est plus détente parce qu’on est plus sûr de nous.
Quelles sont tes principales inspirations ?
J’en ai plein! Alpha Wann est une grande inspiration pour moi. Je pense que de base dans le rap, je me suis inspiré des groupes de jeunes parisiens qui se sont fait connaître, comme l’Entourage, 1995, LTF, Panama Bende… Le rap a aussi évolué et aujourd’hui c’est très diversifié. J’ai du mal à m’inspirer d’artistes dans des genres autres que le rap, mais Von Zimmel me complète car il est proche de plein d’autres univers musicaux.
Avec qui aimerais-tu faire une collaboration ?
Avec L’Or du Commun. On les avait rencontrés quand 2TH était passé sur le Planète Rap de Big Flo & Oli. J’y étais allé en tant que backeur, un peu en galère, au dernier moment. Je les ai toujours beaucoup écoutés, et j’aime leur style artistique, notamment sur Le Chill. Les trois artistes se complètent très bien.
Tu as déjà sorti plusieurs clips, est-ce que c’est toi qui les réalises ?
Tous mes clips sont des clips artisanaux. Toute la série des Égaré, je l’ai réalisée avec deux copains d’école de ciné. J’ai aussi travaillé avec quelqu’un de mon lycée et j’en ai fait moi-même. Plus récemment, un des meilleurs potes de 2TH, Victor Marcadé, a réalisé les clips de J’gratte et de Douzeur. Il fait aussi des vidéos pour mon compte Instagram. Je pense que les gens aiment aussi bien voir des clips réalistes dans des situations qui leur ressemblent.
Trois mots pour définir tes projets ?
Diversifié, parce qu’on m’a souvent dit qu’il y a rarement un son ressemblant à un autre. Vrai, c’est quelque chose vers lequel j’aspire. Et original.
Est-ce qu’on peut te suivre sur les réseaux ?
Oui, il y aura pas mal de nouveaux contenus sur Instagram pendant le confinement ! Vous pouvez aussi me suivre sur YouTube, c’est là que tous mes projets sortent.
Propos recueillis par Marie Houssay
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