Fyrs : “J’aime ce mélange de joie et de tristesse, avec toujours la sensation d’espoir”
Rencontre avec Tristan Gouret, alias Fyrs. Sélection des iNOUïS du Printemps de Bourges 2020, Fyrs c’est un projet indie rock mélancolique aux envolées vocales hypnotiques. Accompagné sur scène de Zaho de Sagazan (voix/clavier) et Tom Geffray (batterie), Fyrs crée un live énergique, envoûtant et maîtrisé.
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Fyrs, je suis un auteur-compositeur et interprète nantais. Fyrs est né publiquement en 2019, mais c’est un projet sur lequel je travaille depuis 2017. J’ai eu l’envie de lancer ce projet solo lorsque j’étais à Bristol, où j’ai passé l’équivalent d’une année scolaire. J’ai commencé à écrire et composer dès mon retour à Nantes. Il y a eu presque trois ans de création.
Fyrs sonne comme “fears”, les “craintes” en anglais. Pourquoi ce choix ?
Fears était le nom de l’un des premiers titres sur lequel j’ai travaillé. Il a donné la direction des textes et m’a permis de trouver le nom Fyrs. À l’époque, j’écoutais pas mal Glass Animals qui avait dans son premier album un titre intitulé Wyrd pour “weird”, qui signifie “bizarre” en anglais. J’aimais le “y” et ce qu’il dégageait visuellement.
Comment décririez-vous l’identité musicale de Fyrs en quelques mots ?
Je dirais que ma musique est mélancolique. J’aime ce mélange de joie et de tristesse, avec toujours la sensation d’espoir. J’essaie d’être le plus sincère possible dans mes textes et ma musique. Je parle de sujets introspectifs. J’essaie aussi de mélanger mes influences qui viennent de la scène alternative-indé anglophone : Grizzly Bear, Half Moon Run, Daughter, Other Lives et Arcade Fire.
Vous avez une identité visuelle intéressante, je pense notamment aux fleurs, récurrentes sur scène et sur vos photos. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Ces clichés en noir et blanc avec les fleurs représentent différents sujets : le deuil avec le chrysanthème, l’amour avec la rose, etc. Ils ont été réalisés par mon frère, Maxime Gouret, ce qui renforce ce côté introspectif, personnel et familial.
Quels artistes ont influencé votre projet ? Vous ayant vu sur scène, on retrouve l’esthétique du groupe Her, le comptez-vous parmi vos influences ?
En effet, j’ai beaucoup été influencé par Victor Solf. Je suis allé le voir il y a deux ans quand il jouait avec Her à Nantes, et j’avais été impressionné par ce garçon sincère, touchant et professionnel. Tout cela émanait de lui sur scène. Dernièrement, j’ai beaucoup été influencé par Patrick Watson et sa polyvalence sur scène. J’aime beaucoup ces artistes qui dégagent quelque chose de sérieux et maîtrisé, mais aussi beaucoup de fragilité et de sensibilité.
Grâce à une captation au Lieu Unique en 2019, le public a pu vous découvrir avec les titres The Swirl Of Love et Season. Pouvez-vous nous parler de ces deux premiers titres ?
J’ai choisi ces deux titres car je trouvais qu’ils représentaient bien les différentes limites du projet et les directions qu’il pouvait prendre à ce moment-là. Les deux morceaux sont assez différents l’un de l’autre mais similaires esthétiquement. Ces performances sont toutes les deux en noir et blanc, ce qui pour moi faisait lien avec les photographies du projet. C’est très étrange car ces morceaux changent en même temps que mes goûts musicaux. Il se passe beaucoup de choses durant une année et les chansons grandissent avec moi.
Vous suivez l’accompagnement 360° à Trempolino, le programme dédié au développement des carrières des groupes des Pays de la Loire : qu’est-ce que ce dispositif a apporté au projet Fyrs ?
En effet, j’étais déjà à Trempolino pendant les six mois de création live. C’est grâce à ma candidature et à ma sélection aux iNOUïS du Printemps de Bourges que j’ai pu ensuite intégrer le dispositif. J’ai été accompagné pendant la préparation du concert de Bourges. Nous avons eu accès avec mes musiciens à des formations sur le métier, et des intervenants sont venus pour nous aider sur scène. Tout cela a été et sera bénéfique pour la suite.
Fyrs est un projet solo mais vous êtes accompagné de deux musiciens en live. Qu’apportent-ils au projet ?
Je travaille avec Tom Geffray (batterie) et Zaho de Sagazan (clavier) qui sont de très bons amis du lycée. Ils apportent leurs voix et de la vie au concert, avec les instruments qu’ils jouent. L’ambiance et notre lien sur scène sont aussi plus prononcés car il s’agit d’amis.
À quoi ressemble un concert de Fyrs ?
Ces derniers temps, un concert de Fyrs peut prendre différentes formes. J’ai joué en solo (guitare/voix) à la Quincaillerie et j’ai eu envie d’intégrer des morceaux joués seul aux concerts en trio, comme au Fuzz’Yon et au Stéréolux. J’aime l’idée qu’il y ait différentes émotions, étapes et nuances dans un concert. Il y a des moments calmes, de tension, et des moments plus aérés.
Vous avez fait partie de la sélection des iNOUïS du Printemps de Bourges 2020. Que retenez-vous de cette expérience ?
Bourges m’a fait beaucoup de bien, cela m’a permis de voir concrètement où je voulais emmener ce projet et avec qui. J’ai pu me rendre compte de la réalité du milieu et comprendre son fonctionnement. J’en suis sorti un peu chamboulé mais extrêmement motivé pour la suite car c’était une semaine très dense.
Des projets à venir ?
Oui, mon premier EP de quatre titres sortira aux alentours de janvier/février 2021. J’ai vraiment hâte de le sortir et de faire découvrir aux gens le travail effectué. J’ai la sensation qu’il me ressemblera vraiment. Le clip de The Swirl Of Love sortira quant à lui dans le courant du mois de novembre. Des dates plus précises arriveront bientôt.
Pour finir, quel album vous a le plus marqué en 2020 ?
Il y en a trois qui m’ont beaucoup marqué : l’album Muzz du groupe alternatif américain Muzz, l’album pop orchestral For Their Love d’Other Lives et enfin, l’album folk des Fleet Foxes, Shore. Ces albums sont parfaits pour l’automne.
Plus d’informations sur le compte Instagram de Fyrs.
Retrouvez toutes ses dates de concert en cliquant sur le lien ci-après : http://www.via-production.com/nos-artistes/fyrs/
Propos recueillis par Julie Wafflart
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