François Foulquié : “Ce projet m’a permis d’extérioriser ma tristesse”
Le 3 juillet dernier, Philippe Thuillier dévoilait son dernier projet, l’EP La Vie Bradée sorti sous le nom de François Foulquié. Le musicien, qui est également chanteur et producteur de Saint-Michel, se livre entièrement dans cet opus et nous offre un univers musical à la fois sombre et chaleureux. Rencontre.
D’où vous est venue l’envie de vous lancer dans ce nouveau projet ? Il semble être un exutoire où vous pouvez vous mettre à nu émotionnellement. Est-ce pour cela que vous l’avez initié ?
Oui absolument, j’ai un autre projet “Saint Michel” dans lequel j’ai fini par me sentir un peu à l’étroit artistiquement. Commencer ce nouveau projet répondait à un besoin profond de revenir à quelque chose de plus sincère, sans me soucier des attentes du “music business”.
C’était comme une thérapie, cela m’a fait un bien fou. J’ai vécu des heures assez difficiles pendant l’écriture des chansons qui constituent l’EP. Je n’arrivais plus à exprimer mes émotions et ce projet m’a permis d’extérioriser quelques montagnes de rancœur, de tristesse et d’incompréhension.
Au-delà de la richesse des émotions et le regard porté sur les difficultés qui ponctuent la vie, pourriez-vous nous parler de l’univers si singulier de cet opus ?
Pour la musique, l’idée était d’éviter le formatage. Certaines chansons comme La vie bradée ou Myso, Gin & Vodka n’ont pas de refrain ou de structure conventionnelle. J’ai collaboré avec un ami guitariste dont j’adore le travail, Marc-Antoine Perrio. Il m’a aidé à apporter une touche plus orchestrale à ces compositions, des passages instrumentaux, une couleur “jazz”. Je voulais me défaire du modèle musical classique car cette démarche me lasse et ne laisse parfois bien peu de place au développement harmonique et à l’évolution d’une chanson.
Aujourd’hui, les artistes oublient trop souvent de prendre des libertés pour explorer leur univers propre, c’est vraiment dommage et ce n’est pas toujours leur faute. L’industrie musicale est devenue une broyeuse de talents.
Pour les textes, j’ai passé le pas du chant en français. Cela a été assez douloureux au début, car on ne peut plus se cacher derrière quelques mots d’anglais. Mais cette démarche m’a libéré et aujourd’hui je prépare un troisième album pour le projet Saint-Michel tout en français !
Vous avez écrit et composé La Vie Bradée chez vous à Versailles, pourquoi ce besoin de créer loin des regards ?
J’habite à Versailles, et c’est vrai que j’aime cette ville, il y a de l’espace et de la lumière, c’est un lieu propice à la création. J’ai vécu à Paris mais c’est une ville qui me fait du mal, me rend mauvais. J’ai un petit côté ermite je crois.
Certains artistes aiment le bouillonnement de la ville, ça les stimule. Moi j’ai besoin de faire le silence en moi pour entendre quelque chose.
J’espère que la prochaine étape sera une petite ferme dans les bois, j’en rêve !
Dans le premier titre très aérien Donne-moi, vous faites preuve d’une grande vulnérabilité, vous dites avoir “peur”, quelle est cette peur que vous ressentez ?
Pour moi, c’est une chanson promesse surtout. C’est un appel pour une vie simple et sincère. On vit parfois aux travers de nos relations dans des prisons que l’on a bâti tout seul. J’ai ouvert le disque avec cette chanson pour me donner de l’espoir. C’était comme pour envoyer un signe au reste du monde, une bouteille à la mer.
Et ça a marché !! Aujourd’hui je vis une belle histoire.
Que souhaitez-vous apporter au public avec cet EP ?
Un visage sans mirage
Pour terminer, quels sont projets pour la suite ? On a hâte de découvrir ce que vous nous réservez !
J’ai un album en préparation, j’espère trouver une famille que sera me faire grandir. J’aimerais aussi beaucoup composer pour le cinéma et vous dire Merci !
Propos recueillis par Agathe Pinet
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