Joe Ganech : “Tout art est intéressant”
C’est après une reconversion professionnelle que Joe Ganech a décidé de se lancer en tant qu’artiste professionnel, afin de créer des œuvres digitales.
Comment vous êtes-vous tourné vers les arts visuels en tant que profession ?
J’ai d’abord travaillé pendant 23 ans dans l’hôtellerie de luxe, mais j’ai dû arrêter car j’ai eu des problèmes de dos. Je me suis réorienté en suivant des formations qui n’incluaient plus de manutention. Parmi toutes les formations que j’ai suivies, il y a eu une formation en Photoshop et InDesign qui a été un déclencheur. J’ai toujours aimé l’art en général, mais je n’ai pas eu le temps d’approfondir cette passion car j’ai commencé à travailler jeune. Ainsi, cette formation m’a permis de me rendre compte que c’est ce que je voulais désormais faire.
Quelles sont vos inspirations ?
Je n’ai pas réellement d’inspiration en particulier, tous les artistes m’inspirent. Tout est intéressant à étudier, ça fait partie d’un ensemble. C’est comme une mosaïque : si on la regarde de façon rapprochée, sur un coin, on n’a pas la vision d’ensemble. C’est seulement grâce à l’ensemble qu’on a une forme intéressante et uniforme ; et je crois que c’est la même chose pour les arts. Je ne m’inspire donc pas d’un artiste en particulier, mais de beaucoup de travaux, passés ou contemporains.
Vous faites de l’acrylique sur toile, mais aussi des peintures numériques : pourquoi avoir choisi deux modes d’expression ?
J’ai beaucoup plus de créations digitales mais j’aime passer de l’un à l’autre, car j’ai des moments où j’ai besoin de passer à la peinture acrylique, et d’autres où j’ai besoin du digital. Pour moi, il n’y a que des petites différences, il ne s’agit que de supports. Toutefois, il y a une force dans la peinture que le digital n’a pas toujours, et il y a une force que le digital a, que la peinture n’aura jamais. Les deux me plaisent vraiment, bien que je fasse tout de même plus de créations digitales. Il faudrait peut-être faire un choix, mais pourquoi en faire un lorsque je peux faire les deux ? Mon moteur pour travailler, c’est le plaisir et tant qu’il y en a, je continuerai à faire ces deux types d’œuvres et à partager ma vision.
Vous vous exprimez à la fois à travers l’art abstrait et l’art figuratif : pourquoi cette démarche ?
J’aime les créations suggestives, qui ont une part de mystère ; je n’aime pas quand les choses sont trop montrées. Une œuvre mystérieuse permet que le public s’imagine ce qui se cache derrière, et ainsi continue l’œuvre ; c’est l’un de mes buts principaux par rapport à l’art. Lorsque je fais un portrait on ne le comprend pas forcément, mais cela amène le public vers une imagination, un travail que lui-même peut faire. Ce n’est pas blanc ou noir : les gens, d’eux-mêmes, vont continuer les histoires avec un point de départ qui est libre pour chacun. C’est ce côté abstrait que j’aime mettre en avant dans mes œuvres.
Vous avez eu des périodes avec des œuvres plus sombres : pourquoi ce virage artistique ?
Dans la chronologie de mes créations, il y a toujours des moments plus sombres, ou très clairs, avec beaucoup de couleurs ou bien très peu : ça varie vraiment selon l’instant dans lequel je crée. Il n’y a jamais de réel revirement dans ma vision créative, seulement des changements liés à une humeur. Mais j’aime ce côté sombre, mystérieux, un peu comme Vélasquez et l’univers sombre des peintres du XVIe siècle.
Avez-vous des projets pour le futur proche ?
J’ai beaucoup de projets d’exposition, à Bruxelles notamment, mais aussi en Allemagne et à Paris. Toutefois, avec la pandémie, il est encore difficile d’être totalement certain que ces projets verront le jour.
Plus d’informations sur le compte Instagram de Joe Ganech.
Propos recueillis par Chloé Vallot
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