Xavier Portela : “J’ai toujours aimé la nuit, c’est pour moi le moment le plus inspirant”
En 2012, Xavier Portela, décide de faire de sa passion son métier. Depuis, le photographe belge multiplie les voyages. Ses clichés nous transportent dans les grandes villes bouillonnantes du continent asiatique, passant des grandes avenues aux petites rues de quartier.
D’où est née votre passion pour la photographie ?
Je crois que j’ai toujours fait des photos aussi loin que je m’en souvienne. J’étais mauvais en dessin et la photo c’était plus simple pour exprimer ce que j’avais en tête. C’est devenu une vraie passion quand je me suis acheté mon premier appareil photo numérique, le Canon EOS 300D. C’était génial, je pouvais tester et voir directement sur l’écran ce que je faisais, j’ai tout appris avec cet appareil. J’ai étudié à l’IAD (Institut des Arts de Diffusion) à Louvain-la-Neuve en Belgique, c’est une école de cinéma. J’étais en section multimédia et non image parce que je voulais un peu toucher à tout et, à l’époque, j’avais aussi envie d’apprendre la 3D, le développement multimédia, etc. La photo c’était mon passe-temps à côté de mes études mais finalement, après des années à bosser comme développeur, j’ai tout quitté et je me suis lancé à mon compte en tant que photographe en 2012.
Vous avez réalisé plusieurs séries de photos de grandes villes asiatiques. Qu’est-ce qui vous attire particulièrement dans cette partie du monde ?
La culture et le fait que ce soit des villes qui vivent la nuit. J’ai toujours aimé la nuit, c’est pour moi le moment le plus inspirant. J’ai du mal à shooter des villes en journée, je trouve ça trop plat. Je préfère les atmosphères nocturnes.
Avez-vous une prochaine destination en tête ?
Je ne sais pas, continuer à explorer le Japon certainement.
Vous jouez beaucoup avec les couleurs. Que souhaitez-vous faire passer au travers de vos photos ?
À l’origine, j’avais fait un voyage à Tokyo et je voulais réaliser une série de nuit mais lorsque j’ai commencé à trier mes photos, j’ai été déçu du rendu de celles-ci. Je n’arrivais pas à retrouver l’atmosphère et l’ambiance que j’avais ressenti sur place. J’ai alors laissé tomber le projet et c’est seulement deux ans plus tard, en lisant des mangas, que j’ai été inspiré par le travail de Benjamin Zhang Bin. Sa manière d’explorer les couleurs m’a tout de suite fait penser à mes photos de Tokyo et j’ai commencé à retoucher les couleurs. Je n’ai pas choisi le rose ou le bleu, j’ai simplement cherché les couleurs qui me procuraient un souvenir de la scène le plus proche possible de celui que j’avais en tête. Quelqu’un m’a envoyé un mail lors de la première publication de ma série Glow, dans lequel elle disait en résumé : “J’ai vécu six ans au Japon et vos photos reflètent exactement les souvenirs que j’ai de cette ville”. Pourtant, on sait très bien que Tokyo n’est pas rose ou bleu mais c’est le souvenir qu’on en a gardé. Mon objectif est d’exploiter les couleurs pour redonner de la température, du son, une odeur peut-être, de la vibrance, à une image en deux dimensions.
Quelles sont les différentes étapes dans la création de vos photos ?
Je n’ai pas de structure, j’observe, je prends une photo et puis je la retouche pour faire ressortir ma perception de la scène. C’est assez direct comme procédure.
Qu’est-ce qu’une photo réussie selon vous ?
C’est très personnel, il n’y a pas de règles. On ne peut pas toujours encadrer les choses comme “good or bad”, c’est subjectif. Pour moi, la photo n’est qu’une technique par ce qu’on en fait, ce qu’on va créer avec cette technique est intéressant. C’est le produit fini qui m’intéresse : si la photo attire mon attention, si elle me dérange, etc. À partir du moment où cela ne me laisse pas indifférent, c’est qu’il y a un message qui est passé.
Pouvez-vous nous parler de vos projets en cours et/ou à venir ?
Je réfléchis à faire une exposition mais j’aimerais créer quelque chose d’immersif en même temps, pas juste des images dans des cadres. C’est un projet personnel, j’ignore quand il sera prêt.
Retrouvez les photographies de Xavier Portela sur son site internet et ses réseaux sociaux, Facebook, Instagram et Twitter.
Propos recueillis par Camille Bonniou
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