Loïc Portier : “Je me suis découvert une véritable passion pour le court métrage d’animation”
Directeur du festival international du court métrage d’animation de Roanne, Loïc Portier nous invite à le suivre dans son quotidien et nous apprend comment gérer ce type d’événement.
Pourrais-tu te présenter et nous expliquer ton métier ?
Je m’appelle Loïc Portier, je suis directeur du festival Ciné Court Animé de Roanne. Je dirige ce festival depuis les débuts, l’ayant moi-même créé. Mon travail consiste à organiser ce festival international de courts métrages qui présente chaque année plus de 240 films issus de 40 pays, propose de nombreuses expositions, et des rencontres avec des réalisateurs. Je m’occupe avec l’équipe de la Ville de Roanne de produire le festival, du montage budgétaire, des recherches de partenariats publics et privés, ainsi que de gérer les contenus et de le programmer en recherchant et demandant des films dans le monde entier. Enfin je gère la coordination avec les cinémas et les équipes.
Comment es-tu devenu directeur du festival Ciné court animé ?
Je suis parti il y a 15 ans en Espagne, à Grenade pour finir mes études dans le cadre d’une année Erasmus. Une fois sur place, j’ai commencé à travailler avec le festival de la ville de Grenade en tant que bénévole. Ce festival était un évènement majeur dédié au 7ème art en format court, avec plus de 300 films et environ 20 000 spectateurs. Je me suis découvert une véritable passion pour le court métrage d’animation et, année après année, je me suis formé aux différentes casquettes d’organisation d’un évènement de ce type, avec un réseau professionnel important. J’ai ensuite décidé d’écrire un projet qui avait pour objectif de créer un festival international d’animation dans ma ville d’origine. Après avoir rencontré la Ville de Roanne qui porte la manifestation, puis les cinémas et de possibles partenaires, le festival a vu le jour en 2010.
Quelles sont les compétences et les qualités requises pour exercer dans l’événementiel ?
Il faut savoir planifier les différentes tâches, avoir une vision globale sur toutes les missions, depuis les demandes de subventions, en passant par la partie artistique et la production. Il faut également savoir travailler en équipe et déléguer, gérer un budget et donc anticiper de nombreuses prestations. Aussi, savoir s’adapter et investir ses partenaires et ses équipes. Enfin, l’importance du rédactionnel avec les communiqués de presse et les dossiers de présentation.
Pourrais-tu nous décrire la semaine du festival ? Comment se déroule-t-elle ?
Durant la semaine du festival nous accueillons plus de 5 000 scolaires du lundi au vendredi avec des projections programmées spécialement pour les différentes classes depuis la maternelle jusqu’à l’université. En soirée, nous proposons des projections hors compétition ainsi que des rencontres avec des réalisateurs. Enfin, durant tout le week-end, il s’agit d’un véritable marathon avec plus de 30 heures de projections accueillant environ 13 000 spectateurs. Donc une semaine très chargée, à courir, et bien sûr, accueillir les invités et le public.
Au cours ces années de festival, quelles sont les difficultés que tu as rencontrées ?
Le plus compliqué est de savoir se mettre à jour au niveau technique car les formats de projection évoluent très vite ainsi que le matériel. Sinon des jurys qui annulent au dernier moment, des problèmes de voyages pour les réalisateurs, et des cas particuliers comme l’annulation à J-2 cette année avec la crise sanitaire.
Le festival est organisé par la Ville de Roanne. Qu’est-ce qui différencie le travail dans le public du travail dans le privé ?
Le festival est porté par la ville, donc des équipes de la ville organisent tout cela. Je dirais que le travail dans le public nous demande aussi de savoir toucher tous les publics à travers de nombreuses programmations ciblées, et aussi collaborer avec les équipements culturels de la ville et l’agglomération pour proposer des programmations durant plusieurs mois et créer une véritable dynamique sur le territoire.
Propos recueillis par Quentin Coutanceau
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