Janie : “Je me moque du show-biz mais aussi de moi-même”
Janie, la nouvelle Véronique Sanson de 25 ans, parisienne depuis 6 ans, sort son premier EP en septembre 2020. Rencontre avec la plus frenchie de la scène musicale française.
On t’a connue comme Julie Fournier, pourquoi “Janie” ?
Je n’en ai encore jamais parlé. C’est un prénom qui m’est extrêmement important. Il s’agit d’un hommage. Je compte l’expliquer prochainement à travers un joli truc.
Tu incarnes la nouvelle variété française, l’ancienne t’a inspirée ?
J’ai été bercée dans la variété française, mes parents étaient dans un orchestre et chantaient éternellement cette bonne variété. Elle m’a évidemment inspirée. C’est la musique que j’aime et dont je ne peux m’éloigner ; je pense que ça s’entend dans ma musique. J’adore particulièrement la chanson française quand elle est triste, en piano-(belle)voix. Je compose toujours en partant de cette base piano-voix, jamais d’un beat ou d’une instru. C’est la forme à laquelle je suis la plus sensible.
Comment t’est venue l’idée de faire des reprises sous la forme de karaokés ?
Je travaillais sur mon projet [d’album] et je voulais préparer le terrain sans faire des reprises toutes simples. J’ai eu cette idée de retranscrire mon univers créatif à travers des karaokés qui me permettent de m’amuser dans la direction artistique. Pour la production, je travaille avec Ménage À Trois et on essaye de garder un côté “home made”. Certains karaokés sont très sérieux, d’autres ironiques. Ils m’ont aidée à dessiner et affirmer mon univers musical.
Dans ta Discothèque, le DJ joue “Les mots bleus” de Christophe. Ton alter ego vit dans les années 1970 ?
Oui oui oui, complètement ! Michel Berger, Michel Polnareff ou même Christophe sont ma pommade musicale. Ils m’inspirent énormément alors j’ai voulu leur faire un petit clin d’œil.
Dans ton nouveau single La Bibiz, tu te moques du paraître dans le show business. Quelle phrase t’énerve le plus ?
Je me moque de ce milieu mais aussi de moi-même. C’est un portrait plus acidulé que maléfique de ces endroits où on se sent mal à l’aise. Les phrases que je ne supporte pas sont les jugements sur les corps. J’entends souvent “Tu trouves pas qu’elle a un peu grossi ?”, “Tu trouves pas qu’elle est un peu maigre ?” ; ça m’exaspère… Les fausses questions dont personne n’écoute la réponse sont aussi insupportables.
Comment on fait pour se sentir à sa place dans ces situations ?
Souvent, je ne le suis pas. Si je suis avec des personnes très proches de moi j’arrive à me créer un cosmos, sinon, je fais semblant comme les autres. Ou je m’en vais.
Tu es auteure-compositrice interprète, quelle partie du processus de création préfères-tu ?
Ce que je préfère c’est lorsque je suis devant mon piano, en mineur, et que la chanson arrive comme une fulgurance : c’est le must ! Évidemment ça n’arrive pas tous les jours. En tout cas, ce moment où je suis avec ce que je ressens et mon piano crée quelque chose en moi. J’aime aussi créer un univers visuel et donner vie à la musique via la réalisation avec mon réalisateur Marceau.
Tu pourrais chanter en anglais un jour ?
J’adore l’anglais mais je trouve plus ma place dans la chanson française. J’aime la langue française et ses mots, elle me touche plus directement.
On ne t’entendra donc pas en anglais dans ton EP à paraître en septembre 2020 ?
Non. Je reste sur la musique française, pour l’album à venir également. Peut-être qu’un jour ça me prendra…
Ton réseau préféré et le compte à suivre ?
Instagram bien sûr. Le compte de l’américaine @celestebarber, qui mime des photos de stars me fait mourir de rire. Les memes de @yugnat999 sont également géniaux. Finalement des comptes qui font du bien !
Retrouvez Janie et ses karaokés sur son Instagram. Son premier EP sortira en septembre 2020, les singles “Discothèque” et “La Bibiz” sont déjà disponibles.
Propos recueillis par Salomé Guez
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