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Arnaud Mizzon : “Sans mes équipes je ne suis rien, je suis une fourmi dans la jungle”

© Sarah Mangeret

Producteur, réalisateur, scénariste, acteur, directeur de festival, Arnaud Mizzon multiplie les expériences et a soif de cinéma. Portrait d’un jeune homme ambitieux, joueur, aux multiple facettes.

Pourrais-tu te présenter ?

Je m’appelle Arnaud Mizzon, j’ai la trentaine, je suis metteur en scène, auteur, et par la force des choses, producteur, puisque j’étais vraiment emballé par l’idée d’être indépendant dans mes propres projets. La recherche d’un producteur est très complexe, je suis donc devenu par hasard producteur. Mais mon métier c’est vraiment metteur en scène et scénariste. J’ai commencé par l’acting. Je suis toujours acteur mais je joue maintenant plus pour l’amusement que pour le besoin.

Quel est ton rapport au cinéma ?

Pour moi, ça a toujours été une évidence. Quand j’étais petit, je faisais des pièces de théâtre pour mes parents, avec un pote on improvisait un rideau avec un drap. Ça a toujours été ce qui m’animait. Quand je me suis lancé à fond, c’était normal pour moi. Je n’ai pas choisi le cinéma, c’est lui qui m’a choisi, mais dans le sens ou j’ai toujours pensé à la mise en scène depuis tout petit. J’ai toujours eu ça dans le sang.

Tu es producteur et réalisateur. Quels sont les avantages et les inconvénients de cumuler ces deux métiers ?

En fait l’avantage est le même que l’inconvénient, personne ne te corrige. J’ai la chance d’écrire et de réaliser. Je réalise ce que j’écris et je produis ce que je réalise. Ça va très vite, personne n’est là pour me dire ceci ou cela, je ne perds pas de temps. Mais comme je suis tout seul, si j’écris n’importe quoi, personne ne me le dira. J’ai quand même la chance d’avoir un directeur artistique qui m’accompagne, et ma femme également qui corrige tout ce que je fais. Depuis que j’ai commencé mes premières web-séries, elle a tout corrigé, elle est très pointue, elle n’est pas là pour me passer de la pommade.
Au final, ça reste quand même un avantage, cela me ressemble. De toutes façons, peu importe ce que tu feras, il y aura toujours quelqu’un pour te corriger. Je me sens plus libre en fait, de tout faire moi-même. La liberté artistique, ça n’a pas de prix, même si c’est aussi un inconvénient. Des fois, on a plus du tout de recul, et c’est pour ça que, sur un long métrage, je ne m’engagerais pas tout seul.

© Sarah Mangeret

Tu as créé ta propre société de production, Lorbac Productions. Quel a été ton parcours dans sa création ?

En fait ça a été le plus gros coup de bluff de ma vie. Une agence de communication avait vu une série que j’avais réalisée sur le web, En Coloc. Une personne de l’agence me mandate alors pour une pub TV et me présente à toute la direction. La directrice connaissait également la série et me donne l’appel d’offre de réalisateur. En partant, elle me dit qu’elle allait essayer de trouver un producteur. Et là, je lui dis que je possède ma propre société de production, ce qui n’était pas vrai. J’ai monté la boite en 48h. J’ai vu l’indépendance financière qui pouvait s’offrir à moi. Je ne gagne pas des milles et des cents, mais pouvoir être mon propre patron artistique, ça n’a pas de prix. Le matin, je me sens libre comme l’air. C’est indescriptible.

Récemment, tu as décidé de monter ton propre festival, Filmoramax. Pourquoi t’es-tu orienté dans l’événementiel ?

Ça faisait plusieurs années déjà que je voulais monter ce festival, ça n’est pas venu comme ça. Quand j’ai commencé mes premiers cours de théâtre, je pensais déjà à créer quelque chose où les artistes puissent se rencontrer, mais je ne connaissais pas grand monde à l’époque. Pourtant je savais que je voulais monter un truc. J’ai fait beaucoup de rencontres par la suite. Mon premier court métrage, À Terre, a été sélectionné dans beaucoup de festivals, et j’ai pu voir comment cela se passait. J’ai senti que le timing était là, mais j’ai quand même fait un deuxième court métrage, Dernière ligne droite.
J’ai croisé le groupe OCS, ça a été une vraie rencontre artistique. Je leur ai parlé de mon festival. Ils ont bien voulu me suivre à condition d’avoir quelque chose de costaud. Je ne voulais pas monter la structure tant que je n’avais pas un média et un diffuseur. Ça allait faire très amateur pour moi. Quand j’ai su qu’ils me suivraient, ainsi que d’autres groupes comme Pathé, j’en ai fait un truc mondial. C’était donc un projet sous-marin que j’avais déjà depuis un moment, mais que j’ai pu faire émerger très rapidement.

Comment arrives-tu à gérer tous ces projets en même temps ?

C’est l’organisation. Chaque matin, je me fais une liste de chose à faire, à la fin de la journée il faut qu’elles soient finies, je m’organise beaucoup. Après je suis un hyperactif depuis longtemps, je travaille énormément. Je m’inspire également beaucoup des artistes qui me font rêver, des metteurs en scène, des producteurs … C’est très inspirant. Et puis je ne suis pas tout seul. J’ai monté une organisation, on est plusieurs, c’est un vrai travail d’équipe. Sans mes équipes je ne suis rien, je suis une fourmi dans la jungle. C’est un travail collectif. Mais c’est aussi de la joie, je mets un aspect ludique dans tout ce que je fais. Le jeu tue l’enjeu, je m’amuse. Si mes projets marchent tant mieux, s’ils ne marchent pas tant pis, c’est pas grave.

Plus d’informations sur le site de Lorbac Productions.

Propos recueillis par Quentin Coutanceau

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