Speed of Life – L’exposition de Peter Hujar au Jeu de Paume
La vie et les images de Peter Hujar (1934-1987) sont inséparables de la ville de New York. Indépendant par nature, volontiers combatif, cultivé et très bien introduit dans le milieu artistique, Hujar évoluait au sein d’une scène avant-gardiste faite de danseurs, de musiciens, de plasticiens et de travestis.
Son accomplissement en tant que photographe fut contemporain de l’évolution et de la visibilité du mode de vie gay entre 1969 — date des émeutes de Stonewall — et la crise du sida dans les années 1980.
L’exposition
« Peter Hujar : Speed of Life (la vie à toute vitesse) » présente une sélection d’environ 140 photographies de cet artiste particulièrement important et influent. L’exposition suit le parcours d’Hujar, depuis ses débuts au milieu des années 1950, jusqu’aux années 1980 où il est l’un des acteurs importants de la scène artistique de l’East Village. Organisée en deux parties, elle décline tous les différents aspects de sa pratique photographique marquée par la même beauté austère : le portrait en atelier, généralement posé, et qui constitue le cœur de sa pratique, mais également le nu, notamment masculin, et le paysage urbain de New York et de ses environs. Résolument noir et blanc, l’ensemble non seulement décrit l’univers intime de Peter Hujar mais également esquisse un portrait du New York bohème et underground de ces années-là, à travers quelques-unes de ses figures les plus marquantes.
Librement inspirée par l’accrochage de la dernière exposition new yorkaise qu’Hujar eu de son vivant, en 1986, à la Gracie Mansion Gallery, la deuxième partie mêle ces différentes thématiques en insistant sur la continuité stylistique qui unit ces images, par-delà leurs sujets.
À propos de l’artiste
À l’issue de ses études secondaires en 1953 – et jusqu’en 1968 –, Hujar travaille comme assistant auprès de divers photographes publicitaires. Cinq années passées à collaborer à des magazines grand public le convainquent qu’une carrière de photographe de mode « n’est pas pour [lui] ». En 1973, il préfère alors mener une « vie d’artiste », qui lui permet une plus grande liberté dans son travail de photographe. Dans le loft-studio qu’il occupe au-dessus d’un théâtre de l’East Village (au sud de Manhattan), Hujar braque son objectif sur ceux qui suivent leur instinct créatif et refusent les succès faciles. De ses photographies, il disait qu’elles sont « des images simples et directes de sujets difficiles et compliqués »; elles immortalisent des instants, des êtres et des pratiques culturelles dont l’existence est aussi fugitive que celle de la vie.
En 1981, Hujar a une brève liaison avec le jeune artiste David Wojnarowicz, avec qui il parcourt les quartiers délabrés de New York. La ville qu’il a photographié à cette période, est un petit monde vibrant d’une intense énergie créatrice, qui a depuis disparu. Peter Hujar meurt en novembre 1987 d’une pneumonie liée au sida.
[Source : communiqué de presse]
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