« Relax » – Marlon Wobst – Galerie Maria Lund
RELAX. Détendez-vous… Adviendra ce qu’il adviendra. À quoi bon vous soucier ? De toute façon, rien ne change. Pourquoi se tourmenter ? Dansez, plongez, on ne vit qu’une fois. Et vous savez, se faire du bien ne fait pas de mal !
Sur la planète Terre, la fête continue, les eaux montent et les températures aussi. Au sein des organisations internationales on parle et « pour-parle » tandis que les démocraties sont en glissade, les guerres de religion se répandent et les thalassos se remplissent… Dans les nouvelles œuvres de Marlon Wobst réunies sous le titre pour le moins ambigu RELAX (Détendez-vous/ Détends-toi), la réalité du grand monde constitue la musique de fond alors que le focus de l’artiste est dirigé vers le microcosme de l’individu.
L’artiste dépeint un monde hédoniste et lascif. Il nous montre une proximité intime, celle de notre corps en échange avec l’autre et dans son rapport avec l’environnement, les éléments. Les corps cherchent le contact, le tactile ; ils explorent en groupe ou seuls ; ils bougent, sirotent, observent, se regardent… existent. La notion d’existence prend ici une dimension supplémentaire car sa signification est aussi matérielle. Chez Marlon Wobst, les figures émergent entièrement ou partiellement de la substance de la peinture ou du feutre de laine (lorsqu’il s’agit des tapisseries). Ailleurs, elles semblent s’y fondre, pour redevenir simple matière dans une surface abstraite. Souvent, un détail anecdotique – tel que le bracelet de plastique porté à la piscine – attire notre regard. Ce type d’éléments, comme certaines postures particulièrement drôles voire disgracieuses, introduit un grain d’hyperréalisme quand formellement le registre est tout autre. En fin voyeur et manipulateur de matière, Marlon Wobst nous livre une vision poignante de l’être contemporain où récit et proposition plastique sont étroitement liés tout en offrant des lectures de nature très différentes.
Eminent coloriste qui passe aisément d’un registre mélancolique et sourd à un autre fait d’humour et de plaisirs, des pastels les plus délicats aux couleurs les plus franches et psychédéliques, Marlon Wobst poursuit son exploration des divers médias. La peinture à l’huile reste un permanent ; il l’aime mat, plus au moins épaisse. La céramique lui a permis de transposer son univers en trois dimensions avec une grande originalité dans la manière d’articuler et de composer des ensembles d’envergure, comme l’avait montré sa précédente exposition parisienne L’OASI (2017). Un travail sur papier est né : l’ensemble présenté dans le cadre de DDESSIN 2019 (Paris) en était un exemple. Puis, récemment, il a développé un travail de tapisseries en feutre de laine. Ces fibres colorées – qui s’étirent, se superposent et se travaillent à plat comme en volume – offrent à Marlon Wobst un terrain d’expérimentation formidable. Elles confèrent aux œuvres une dimension brute évoquant peaux de bêtes et fresques préhistoriques. Les tapisseries ont aussi une touche enfantine quand les figures tridimensionnelles prennent l’allure de poupées faites maison. Mais à y regarder de près, c’est la virtuosité de l’artiste qui frappe : les lasures et les transparences de sa peinture trouvent ici une nouvelle forme et le modelé de se sculpture céramique une souplesse autre.
Marlon Wobst affirme avec RELAX sa capacité à œuvrer en maître de marionnettes redoutablement efficace et sophistiqué. Il mène son jeu d’avènement et de disparition, de naissance et de transformation sur une scène de matière quasi abstraite où tableaux et scénettes passent en revue l’humanité contemporaine. Si légèreté, humour et tendresse sont indubitablement au rendez-vous, il ne faut pas s’y tromper. Le marionnettiste a de la poigne.
À propos de Marlon Wobst
Marlon Wobst est né en 1980 à Wiesbaden en Allemagne. En 2015, la Galerie Maria Lund a accueilli sa première exposition en France, Starter, suivie de L’Oasi en 2017. Au printemps 2019, la galerie a montré une sélection de ses œuvres sur papier dans le cadre de DDESSIN (Paris).
Suite à l’attribution de l’International Solo Award 2015 par la Charlottenborg Fonden, la prestigieuse institution Kunsthal Charlottenborg de Copenhague a présenté au printemps 2016 son exposition Twister. Malgré son jeune âge, l’artiste a un important parcours fait de nombreuses expositions en Allemagne, au Danemark, au Brésil, en Finlande et aux Etats-Unis.
Marlon Wobst a étudié au sein de l’Akademie für Bildende Künste de Mainz et à l’Universität der Künste à Berlin. Aujourd’hui, il vit et travaille dans la capitale allemande.
Une monographie sur son œuvre – Marlon Wobst – est parue en 2017 aux Editions Kerber.
Vernissage le vendredi 13 septembre de 17h à 20h en présence de l’artiste
Rencontre avec Marlon Wobs le dimanche 15 septembre à 15h dans le cadre de Un dimanche à la galerie
[ Source : communiqué de presse ]
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