De “River of Grass” à “Portrait de la jeune fille en feu” : 4 films à voir en septembre 2019
Chaque mois, la rédaction d’Artistik Rezo choisit pour vous les 4 films qu’il faut absolument aller découvrir en salles. Une sélection éclectique, composée d’œuvres faisant l’événement et de perles plus méconnues.
1) River of Grass, de Kelly Reichardt (4 septembre)
En France, on a découvert Kelly Reichardt avec l’étonnant Old Joy, bal(l)ade décontractée aux pays des sources chaudes en compagnie de deux randonneurs sans histoires. Depuis, la cinéaste s’est imposée avec des films moins confidentiels, composant le portrait de groupe d’une Amérique remplie d’hommes et (surtout) de femmes qui doutent en silence. En ce mois de septembre, c’est son tout premier long-métrage qui sort pour la première fois dans nos salles. Réalisé en 1994 sans autorisation et avec peu de moyens, River of Grass se déroule du côté des Appalaches, et met en scène une jeune mère peu aimante qui fuit son foyer, et un loser encombré par une arme à feu trouvée par terre. Désabusé, plein de drôlerie, sacrément fulgurant, voilà un bijou aussi rare qu’annonciateur de toutes les merveilles qui suivirent.
2) Fête de famille, de Cédric Kahn (4 septembre)
Depuis le milieu des années 90, Cédric Kahn fait son bonhomme de chemin dans le cinéma français. Après s’être consacré presque intégralement à son métier de cinéaste, il a pris son essor dans les années 2010 en tant qu’acteur, où sa voix rocailleuse et son regard perçant font des merveilles. L’Économie du couple de Joachim Lafosse en est sans doute la plus belle démonstration. Cette fois, et c’est une grande première, il cumule les deux casquettes pour ce drame choral autour d’une réunion de famille moins chaleureuse que prévu. Vincent Macaigne, Emmanuelle Bercot ou encore la reine Catherine Deneuve sont de la partie. C’est emballant, c’est dur, ça parlera sans doute à chacun et à chacune d’entre nous.
3) Tu mérites un amour, de Hafsia Herzi (11 septembre)
Ce fut l’une des belles surprises du dernier festival de Cannes, et plus exactement de la Semaine de la Critique 2019 : Hafsia Herzi y a présenté Tu mérites un amour, premier long-métrage inspiré dans lequel elle incarne Lila, jeune femme qui vit une relation tumultueuse à distance avec l’homme qu’elle a aimé. Quitté pour cause d’infidélité, celui-ci part faire le point en Amérique du Sud, d’où il lui fait comprendre que ses sentiments pour elle sont loin de s’être évaporés. Herzi capte très joliment le tiraillement de son héroïne, prise entre ses convictions, le poids de la morale, et le cœur qui refuse parfois de tenir compte de la raison.
4) Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma (18 septembre)
Cannes rêvait d’une Palme d’Or pour Céline Sciamma, dont le film a bouleversé une bonne partie des spectateurs et spectatrices. C’est finalement avec un prix de consolation pour son scénario que la réalisatrice française est repartie du festival 2019, elle qui aurait mérité beaucoup plus. Premier film d’époque de Sciamma, Portrait de la jeune fille en feu place face à face une future mariée fraîchement sortie du couvent et l’artiste peintre chargée de la peindre, qui va devenir sa dame de compagnie afin de l’observer en mouvement. L’art, l’inspiration, l’envie, l’amour, autant de thématiques auxquelles Céline Sciamma donne une nouvelle dimension, au sein de ce qui restera comme l’un des grands films de la décennie qui s’achève.
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...