Festival OFF d’Avignon 2019, toujours de nouvelles découvertes
Le Off d’Avignon s’affirme d’année en année comme le festival incontournable du spectacle vivant en France avec toujours plus de propositions. Théâtre, danse, cirque, marionnettes, tous les styles sont représentés. Morceaux choisis.
Ellipse de Yan Raballand, compagnie Contrepoint
Avec Ellipse, Yan Raballand chorégraphie une pièce de roue Cyr pour un danseur. Après un premier temps où l’homme appréhende l’objet, ce qui va se révéler être un véritable duo démarre. Les silhouettes sont soulignées par le faisceau d’un projecteur, sur une scène plongée dans l’ombre. Un violoncelliste accompagne en direct la performance. Le corps et l’objet dessinent des courbes, des cercles et des ellipses, au sol ou dans les airs, jouant sur les équilibres et les déséquilibres. La tension va crescendo ; le danseur semble voler, planer. Le pas de deux s’emballe en une coda ébouriffante pour s’achever dans un moment de paix. Fascinant !
Ellipse de Yan Raballand, les 5, 7, 9, 13, 15, 17, 19, 21 et 23 juillet au Théâtre du train bleu, 40 rue Paul Saïn 84000 Avignon.
Fables à tiroirs de Marie-Geneviève Massé, compagnie l’Eventail
Chorégraphe d’expression baroque, Marie-Geneviève Massé dirige depuis plus de trente ans la compagnie L’Eventail. Avec Fables à tiroirs, elle rassemble la danse et les belles lettres, autours de fables méconnues de Jean de La Fontaine. Sur scène, le fabuliste, en panne d’inspiration, se retrouve aux prises avec une régisseuse espiègle et deux danseuses qui ne le sont pas moins. Le résultat est un spectacle plein d’esprit, pour les amateurs de texte, de belle danse mais aussi pour les curieux, petits et grands.
Fables à tiroirs, du 5 au 27 juillet – Relâches : 10, 17, 24 juillet, à La Fabrik 10, route de Lyon, Impasse Favot 84000 Avignon
Dance n’speak easy, compagnie Wanted Posse, chorégraphie Njagui Hagbé et mise en scène Philippe Lafeuille
Figure reconnue du hip hop français, la compagnie Wanted Posse nous plonge dans l’Amérique de la prohibition, lorsque les marlous de tous genres se retrouvaient dans les bars clandestins, les “speak easy”, pour consommer de l’alcool. Ici, le quotidien de nos bad boys, fait de bagarres et de battles, va être perturbé par l’arrivée d’une créature de rêve qui va se révéler être une redoutable break danseuse et tenir la dragée haute à ces messieurs. Dance n’speak easy est l’occasion de multiples démonstrations de virtuosité pour les danseurs qu’ils dansent en solo, en duo ou dans les scènes de groupe. On remarquera aussi un très beau pas de deux entre l’un des gars et la belle. L’ensemble est rigoureusement réglé au cordeau et il se dégage du spectacle une belle énergie et une bonne dose d’humour.
Dance n’speak easy, du 5 au 28 juillet 2019 (Relâches les 8, 15, 22 juillet) au Collège de la Salle 3, place Pasteur 84000 Avignon
Comme un trio de Jean-Claude Gallotta, Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta
Avec Comme un trio, Jean-Claude Gallotta nous entraine dans l’univers de Françoise Sagan, au travers de son premier roman qui la rendit célèbre à l’âge de 18 ans, Bonjour tristesse. Sur scène, le trio formé par l’héroïne, son père et la maîtresse de ce dernier, dansent l’amitié, le jeu de la séduction, la jalousie, l’exclusion. La chorégraphie alterne insouciance et gravité et c’est toute l’ambivalence de l’auteure qu’il nous est donné de voir. Entre les scènes dansées, Jean-Claude Gallotta nous fait partager ses réflexions que lui inspirent le roman et la personnalité de Sagan. Il en ressort une pièce étrangement mélancolique qui laisse entrevoir la profondeur de l’œuvre de celle qui brula la vie par les deux bouts.
Comme un trio de Jean-Claude Gallotta du 16 au 26 juillet (Relâche le 22 juillet), Lascierie, 15, boulevard du Quai Saint Lazare 84000 Avignon
Rage de Po-Cheng Tsai, compagnie B. Dance
Fondée en 2014 par le danseur et chorégraphe Po-Cheng Tsai, la compagnie taïwanaise B. Dance présente la première en France de son dernier ballet, inspiré du roman éponyme de Shuichi Yoshida. Rage met en scène une jeune femme face à différents personnages. Les scènes – solos, ensembles – se succèdent, marquées par une violence sourde. La danse est nerveuse, tourmentée, faite de petits gestes saccadés. L’esthétique contemporaine, sombre est empreinte de mystère. Rage est une pièce saisissante dont on regrette parfois, par méconnaissance de l’oeuvre littéraire, de ne pas saisir toutes les significations.
Rage de Po-Cheng Tsai, du 10 au 20 juillet (relâche le 15 juillet), Les Hivernales, CDCN d’Avignon, 18 rue Guillaume Puy 84000 – Avignon
Stéphanie Nègre
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