La Vie scolaire : Grand Corps Malade slame sur le septième art
Deux ans après Patients, Grands Corps Malade et son comparse Mehdi Idir sont de retour avec un film moins autobiographique mais tout aussi inspiré, qui plante son décor dans un collège de la Seine Saint-Denis.
Lorsqu’on a appris que Fabien Marceau, alias Grand Corps Malade, allait passer derrière la caméra, il y avait de quoi se poser des questions. En quoi un slameur, aussi brillant soit-il, allait-il pouvoir s’imposer en tant que réalisateur ? Le résultat, Patients, s’est finalement avéré bien plus qualitatif que prévu : il y avait autant de drôlerie que de tendresse dans cette évocation de la vie d’un centre de rééducation à travers l’arrivée d’un nouveau patient, double à peine fictif de Grand Corps Malade.
Quatre nominations aux César plus tard, Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont décidé de ne pas s’arrêter là. Comme son nom l’indique, La Vie scolaire se déroule au sein d’une équipe éducative d’un collège de la Seine Saint-Denis. C’est l’arrivée d’une conseillère principale d’éducation inexpérimentée, joué par Zita Hanrot (Fatima, Paul Sanchez est revenu !), qui fait office d’événement déclencheur. À travers ses yeux, le film propose de découvrir comment fonctionne la vie d’une bande de surveillants et surveillantes, leurs relations avec les élèves, et la façon dont les CPE tentent de créer du lien, en faisant à la fois preuve d’autorité et de psychologie.
L’angle est original : si les profs ont souvent fait l’objet de films, donc le plus célébré est sans doute la Palme Entre les murs de Laurent Cantet, les autres sont souvent réduits au statut de personnages secondaires, lorsqu’ils ne sont pas tout simplement ignorés. On retrouve ici la patte de Patients : même regard tendre mais franc, mêmes scènes hilarantes mais jamais dépourvues de fond, et un Alban Ivanov encore une fois décapant, lui qui était déjà de la première aventure et qui nous a aussi régalés dans Le sens de la fête du duo Toledano – Nakache ainsi que dans Les bonnes intentions aux côtés d’Agnès Jaoui. Allez-y, c’est mieux que deux heures de retenue.
Lucile Bellan
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