De “Parasite” à “Yves” : 4 films à voir en juin 2019
Chaque mois, la rédaction d’Artistik Rezo choisit pour vous les 4 films qu’il faut absolument aller découvrir en salles. Une sélection éclectique, composée d’œuvres faisant l’événement et de perles plus méconnues.
1) Parasite, de Bong Joon-ho (5 juin)
Si vous suivez un minimum l’actualité cinématographique, il ne vous aura pas échappé que c’est le film de Bong Joon-ho qui a remporté la dernière Palme d’Or, décernée à l’unanimité par le jury d’Alejandro González Iñárritu. À la tête d’une filmographie presque parfaite (de Memories of murder à Okja en passant par The Host), le cinéaste sud-coréen poursuit sa route avec ce thriller sur le télescopage de deux familles très différentes et de deux univers qui n’étaient pas faits pour se rencontrer. C’est malin, c’est subtil, c’est tordu, c’est haletant, bref, voilà qui a de quoi réconcilier les défenseurs du cinéma d’auteur et les aficionados du film de genre, parce que Parasite se tient exactement à la lisière. Vous nous en direz des nouvelles.
2) Un havre de paix, de Yona Rozenkier (12 juin)
Chez les Rozenkier, le cinéma est une affaire de famille : Yona réalise, écrit et joue, et ses frères Yoel et Micha lui donnent la réplique devant la caméra. Sans surprise, les trois frères jouent les rôles de… trois frères, dont les retrouvailles s’annoncent corsées. Réunis pour enterrer leur père dans le kibboutz où ils ont grandi, les voilà prêts à s’écharper sur des sujets aussi vastes que l’engagement militaire et le cheminement sentimental. Mais c’est le départ à la guerre du cadet qui cristallise principalement les passions : tandis que l’un de ses frères décide de l’endurcir afin de lui donner toutes ses chances de rentrer en vie, l’autre souhaite tout faire pour l’empêcher de partir. Le tout sur fond de paint-ball. Les dialogues tirent eux aussi à balles réelles, et le jeu de massacre est en tous points passionnant.
3) Charlotte a 17 ans, de Sophie Lorain (12 juin)
C’est l’histoire d’une ado canadienne qui décide de profiter de sa jeunesse pour multiplier les expériences sexuelles et pour varier les partenaires. Clouée au pilori et montrée du doigt comme étant une fille “facile”, Charlotte décide de contre-attaquer en se lançant dans une vaste opération caritative consistant à faire financer sa période d’abstinence par les clients du magasin de jouets où elle travaille… Le tout forme un cousin de Frances Ha et de Ghost world, dans une version 2019 bien consciente des enjeux de l’époque et des questions liées à la condition des femmes. Filmé dans un savoureux noir et blanc, Charlotte a 17 ans fonctionne merveilleusement.
4) Yves, de Benoît Forgeard (26 juin)
Certaines fois, il vaut mieux s’incliner devant le synopsis officiel des films, cela permet de gagner du temps et de s’assurer que le lectorat ne vous prenne pas pour une cinglée. Voici donc le résumé du dernier film de Benoît Forgeard (Gaz de France) : « Jérem s’installe dans la maison de sa mémé pour y composer son premier disque. Il y fait la rencontre de So, mystérieuse enquêtrice pour le compte de la start-up Digital Cool. Elle le persuade de prendre à l’essai Yves, un réfrigérateur intelligent, censé lui simplifier la vie… ». Cela sonne comme du Quentin Dupieux (Rubber) ou du Marco Ferreri (I love you), mais c’est encore autre chose : tendre et bizarre comme du Forgeard, le film ne va évidemment jamais là où on l’attend, se faisant aussi séduisant qu’imprévisible. Et c’est délicieux.
Lucile Bellan
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