Cabaret Déjanté par Les Demoiselles du K-barré
La troupe « Les Demoiselles du K-barré », menée par Pauline Uzan, a tout pour nous séduire. Avec beaucoup d’humour et d’autodérision, ces quatre artistes proposent au Sentier des Halles, un regard nouveau, décapant et bien déjanté sur le thème du cabaret.
Pas simple de faire dans la parodie. Surtout dans le domaine du cabaret où beaucoup ont laissé des plumes ! Pauline Uzan a décidé de ne pas se laisser impressionner et de casser les codes. Mission accomplie. Avec « Les Demoiselles du K-barré », elle a créé un spectacle bourré d’humour, cravaché par une bonne dose de dérision, biberonné à la folie et charpenté par une construction irréprochable. Rien n’est laissé au hasard, ce spectacle burlesque est galvanisé par une générosité incroyable : la troupe a visiblement décidé de donner le meilleur au public. Vanessa Ghersinick et Roxane Merlin, avec Pauline Uzan, qui assure aussi la mise en scène, nous donnent une vision de la femme, séductrice, dominatrice, mais aussi fragile et surtout, délivrée des canons sévères et restrictifs de la froide beauté classique. Nos belles dames ne sont ni anorexiques ni complexées et l’on s’en réjouit. Nous assistons à un festival de charme d’autant plus dévastateur qu’il est empli d’humour.
Les quatre artistes se moquent de tout et d’abord d’eux-mêmes. Au milieu de ces trois filles à fort caractère, jouant les aguicheuses comme personne, Bastien Gabriel trouve parfaitement sa place. Un peu tyrannisé au départ, (l’homme objet, quelle tentation !), il reprend vite le dessus en imposant d’indéniables qualités de danseur et d’acteur. Tous quatre sont parfaitement à l’unisson. La salle est le cinquième acteur de ce spectacle original. Elle participe et réagit tout du long et ne se fait guère prier pour envahir la scène et danser avec la troupe dans un festival endiablé. Il n’est pas de spectacle réussi sans échange. Il est ici parfaitement au rendez-vous.
Le public vote avec ses mains… et ses pieds, les trainant au maximum pour quitter la salle, visiblement à regret !
Philippe Escalier
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