Festival de l’Imaginaire 2018 – Théâtre Berthelot
Chirine El Ansary raconte les Mille et Une Nuits : le 4 novembre à 16h30
Le labyrinthe des Mille et Une Nuits : des histoires-miroirs à travers lesquelles d’autres se révèlent ; des histoires-tiroirs d’où surgissent une multitude de personnages. Le souverain Mahmoud n’a jamais souri et voit toutes ses vies défiler devant lui ; Dalila-la-rouée est une vieille chouette prête à tout pour se faire remarquer du calife ; Goudar le pêcheur a touché le fond de la mer et a eu peur de voir sa propre mère nue… Quand et comment tout cela a-t-il commencé ?
Née en Égypte en 1971, Chirine El Ansary passe une partie de son enfance en France, sans oublier pour autant son héritage arabe. Elle aime raconter des histoires et elle va donc en faire son métier. Après deux ans à l’École internationale de Théâtre Jacques Lecoq de Paris et des cours de danse, elle commence en 1996 sa carrière de conteuse, en Égypte. Au programme, les Mille et Une Nuits. Mais pour Chirine, ces histoires ne peuvent se raconter telles quelles. Elle réécrit alors des cycles entiers des Mille et Une Nuits, s’inspirant de la vie cairote, de ses souvenirs d’enfance et de ses voyages au Sinaï, dans le désert Libyque et les villages du Delta et de la Haute-Égypte. Tout en conservant l’esprit subversif des Mille et Une Nuits, loin des clichés colportés par les fantasmes orientalistes, elle imprime à son récit le regard d’une femme, qui dès l’enfance voyage d’un monde à un autre. Voyages réels et imaginaires, magiques et romantiques, Chirine El Ansary les transmet avec passion à son public. Au bout du conte, il en demeure ébloui.
Traverser le port de Bassora pour atteindre celui d’Alexandrie, se perdre dans les plaines de Samarcande, errer dans les bidonvilles du Caire ou partir pour l’oasis de Fayoum, à la découverte du Lac Karoun… Ce spectacle est une invitation à l’errance à travers les dédales du Livre des Mille et Une Nuits. Il ne s’agit pas là d’un simple recueil de contes, mais d’un véritable labyrinthe.
Les marionnettes à fils indiennes du Karnataka par la troupe d’Uppinnakudru : samedi 17 novembre à 20h et dimanche 18 à 16h30
Le yakshagana ou « Chant des êtres célestes » est un drame musical et dansé du Karnataka, en Inde du sud. Cette forme de théâtre traditionnel jouée par des acteurs-paysans s’est forgée vers le XVIe siècle à partir d’anciens rites agraires et de l’art de conteurs itinérants.
Au XVIIIe siècle, pour permettre à ceux qui n’avaient pas les moyens d’inviter une troupe d’acteurs à présenter un yakshagana, on créa une version pour marionnettes à fils, le yakshagana gombeyata. Aujourd’hui, les deux formes coexistent toujours.
Dans les années cinquante, le yakshagana gombeyata faillit disparaître. Il fut revivifié par un homme, Devanna Padmanabha Kamath qui initia son fils, Kogga Kamath, à la manipulation, la musique, la danse et la sculpture des poupées. Grâce au Festival des Arts Traditionnels de Rennes qui, en 1978, invita la troupe de marionnettes et organisa une tournée européenne, ces modestes artistes ruraux reçurent à leur retour au Karnataka les encouragements des autorités indiennes. Ils purent ainsi continuer à faire vivre cette tradition. La troupe est aujourd’hui dirigée par le fils de Kogga, Bhaskar, qui représente la troisième génération des Kamath.
Le répertoire puise dans les épisodes picaresques des deux grandes épopées de l’hindouisme, le Râmâyana et le Mahâbhârata, ainsi que dans les Purâna, légende dorée de la mythologie hindoue. La musique et la danse occupent une place prépondérante dans cette forme dramatique et c’est avec une grâce et une virtuosité étonnantes que les marionnettes dansent sur la scène au rythme des tambours, sautent à cheval, volent dans les airs ou combattent à l’épée ou à la lance.
Conçu pour des villageois de tous âges, ce spectacle dont la durée excède rarement une heure est accessible à tous les publics. Les adultes apprécieront la dextérité des manipulateurs, tout particulièrement dans les scènes de danse, la beauté de ces pièces sculptées et la richesse de leurs costumes et les enfants seront séduits par la fraîcheur de ce spectacle, son humour, sa truculence et sa vivacité. Enfin tous se laisseront emporter par le dynamisme de la musique qui mène la représentation à un train d’enfer.
Les marionnettes finement sculptées mesurent entre 40 et 60 cm de hauteur. Leurs costumes, leurs ornements, leur maquillage sont les répliques de ceux du yakshagana d’acteurs. Elles évoluent sur une scène encadrée de rideaux qui dissimulent les marionnettistes. Ceux-ci assurent le dialogue des personnages. Un chanteur plante le décor du récit et exprime poétiquement les humeurs des protagonistes, soutenu par deux tambourinaires qui rythment de bout en bout le déroulement de la représentation.
Traditionnellement, le spectacle se déroule après le coucher du soleil, à proximité des temples ou bien dans les maisons de familles aisées qui contribuent ainsi à subvenir aux besoins des marionnettistes. Pendant la mousson, les marionnettistes travaillent aux champs. Certains sculptent ou habillent les marionnettes. Avant de mourir, le père de Kogga Kamath fit venir son fils et ses amis villageois et leur dit : « Donnez à votre art le meilleur de vous-même. Il vous exaltera. Il vous montrera la valeur de la vie. Ne soyez pas mesquins et réclamez qu’il vous nourrisse et qu’il vous habille. »
TOUTE LA PROGRAMMATION DE L’EDITION 2018
[Source : communiqué de presse]
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