Béjart ! Versailles ! La fête !
Béjart ! Versailles ! La fête !
Quatre jours à l’Opéra Royal du Château de Versailles ! Le Béjart Ballet Lausanne (BBL) fait la fête à Maurice Béjart, son fondateur, qui nous a quittés il y a dix ans. Gil Roman, qui dirige désormais la compagnie, a même créé une pièce en hommage au maître : « t’M et variations… » Le BBL en XXL !
La compagnie arrive en France avec un petit retard, Béjart ayant fondé le BBL en 1987. Mais il faut accorder à Gil Roman de commencer les festivités à Lausanne plutôt qu’en France, même si Maurice Berger, qui se nomma Béjart en hommage à la comédienne et épouse de Molière, quitta la France pour une brillante carrière à Bruxelles en fondant le Ballet du XXe siècle et puis à Lausanne, où il créa le BBL il y a trois décennies.
Aujourd’hui, la troupe donne autant les pièces du répertoire Béjart qu’elle invite des chorégraphes à créer des œuvres originales. Et son directeur, Gil Roman, n’est pas en reste. t’M et variations est son hommage à Béjart, mais aussi une suite de variations sur le thème de l’amour en général et de la nécessité intérieure de la danse. Un ballet intense, plastique, plein de passion et porté par la musique contemporaine du groupe Citypercussion (Thierry Hochstätter & jB Meier), interprétée live sur le plateau.
Gil Roman entend adresser une lettre à Béjart et conçoit donc une pièce aussi emportée qu’intime, avec des gestes chorégraphiques inédits et d’autres où l’on reconnaît le style du maître, ineffaçable de l’histoire et de l’actualité de la danse. Le BBL est une troupe qui travaille dans la continuité, sans oublier d’ouvrir de nouvelles portes. La musique de Citypercussion, par exemple, se situe dans une inventivité et une sensibilité qui doivent beaucoup à Pierre Henry, qui fut un compositeur de choix pour Béjart, avec la Messe pour le temps présent.
Le second programme, Béjart fête Maurice, est une sorte de best of raisonné, un bouquet des meilleurs moments des créations de Béjart, composé par Gil Roman pour offrir au public un spectacle dynamique, fluide, alternant entre moments intimes et grands ensembles et bien sûr une soirée de grandes musiques très diverses, de Beethoven à The Residents, Rossini ou Duke Ellington. Les extraits viennent d’un florilège de grandes œuvres de Béjart : IXe Symphonie, Hamlet, Dibouk, Bakhti et autres. Une invitation à traverser l’œuvre de Béjart comme celui-ci traversait les cultures du monde.
Thomas Hahn
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