« La Caméra de Claire » : Isabelle Huppert, l’internationale
Si elle fait encore régulièrement la pluie et le beau temps au sein du cinéma français, Isabelle Huppert n’en finit plus de s’exporter, tournant en France ou ailleurs des films réalisés par des cinéastes de l’étranger. Retour sur ces films qui ont alimenté son statut d’actrice internationale.
Dès 1975, Isabelle Huppert est engagée par l’américano-autrichien Otto Preminger, qui lui confie le premier rôle féminin de son film Rosebud, aux côtés de Peter O’Toole et Richard Attenborough. Ce que l’on sait davantage, c’est qu’elle obtient un rôle dans La Porte du Paradis de Michael Cimino, aux côtés de Jeff Bridges et Kris Kristofferson. Un chef d’oeuvre maudit qui est depuis entré dans la légende. Après avoir tourné avec la hongroise Márta Mészáros et l’italien Maura Bolognini, elle joue également avec Joseph Losey et Marco Ferreri. Puis c’est au tour de Paul Cox, Curtis Hanson et Andrzej Wajda de faire appel à ses services, toujours dans les années 80.
Dans les années 90, elle tourne dans Amateur de Hal Hartley, L’Inondation d’Igor Minaev, Les Affinités électives des frères Taviani. Elle participe également à deux films de Werner Schroeter, qu’elle retrouvera en 2002 pour un rôle double dans Deux. Mais le début du vingt-et-unième siècle lui permet d’accélérer le pas : elle tourne deux fois avec Michael Haneke, d’abord dans La Pianiste (qui lui vaut un prix d’interprétation à Cannes en 2001) puis Le Temps du loup. Elle le retrouvera pour Amour en 2012 et Happy End en 2017.
Après le mal-aimé J’aime Huckabees réalisé par David O. Russell, elle commence à multiplier les destinations différentes : dans Captive (2012) de Brillante Mendoza, elle est enlevée et séquestrée par des terroristes ; dans In another country (2012), elle croise pour la première fois Hong Sang-soo, qui lui offre un premier rôle très rohmerien ; elle figure aussi dans La Belle Endormie de Marco Bellocchio et Dead Man Down de Niels Arden Oplev, réalisateur du premier film Millenium.
En 2014, elle est dans The disappearance of Eleanor Rigby, diptyque avec Jessica Chastain et James McAvoy. Suivront Back home de Joachim Trier, Elle de Paul Verhoeven (qu’elle tourne en français, comme chez Haneke), et La Caméra de Claire de Hong Sang-soo, film modeste et minimaliste qui marque sa deuxième collaboration avec le coréen. On l’annonce chez Neil Jordan et Ira Sachs. Bref, Isabelle Huppert n’est sans doute pas près de poser ses valises…
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Lucile Bellan
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