Journée internationale des droits des femmes : 3 films français pour la célébrer
Comme chaque 8 mars, nous célébrerons la Journée Internationale des Droits des Femmes, au cours de laquelle il convient de mettre en lumière les nombreuses inégalités hommes-femmes ainsi que les situations intolérables que vivent les femmes de par le monde. L’occasion de dresser une brève compilation de films français féministes qui peuvent par exemple être montrés à des hommes afin de leur faire comprendre à quoi peut ressembler le quotidien d’un grand nombre de françaises, ou pour sensibiliser adolescents et adolescentes à une cause fondamentale.
1) La Vie domestique, d’Isabelle Czajka
C’est l’histoire d’une femme, Juliette, qui convoite un poste important dans une maison d’édition. Un poste pour lequel elle est en concurrence avec un homme. Ce jour-là, Juliette doit préparer un dîner important, trouver des costumes pour ses enfants, gérer les allers-retours à l’école, et quelques autres babioles. Adaptation du fabuleux roman Arlington Park de Rachel Cusk, le film d’Isabelle Czajka montre comment son héroïne, incarnée avec grâce et conviction par Emmanuelle Devos, va une nouvelle fois faire passer son petit mari et sa petite famille avant sa propre ambition et ses propres intérêts… quitte à renoncer encore et encore à son propre épanouissement. Sur une seule journée, un récit implacable, qui brocarde autant les petites médiocrités des uns et des autres que l’aberration d’un modèle sociétal qui empêche trop de femmes de se construire.
2) Tiens-toi droite, de Katia Lewkowicz
C’est un film à part, assez étrange sur la forme, très cohérent sur la forme, pas toujours simple à capter mais finalement pas si insaisissable. Après un Pourquoi tu pleures ? absolument fabuleux (avec Benjamin Biolay, Emmanuelle Devos et Nicole Garcia en tête d’affiche), Katia Lewkowicz récidive dans le génial inattendu avec cette chronique chorale et férocement militante sur une poignée de femmes et de jeunes filles à qui on dit d’être ce qu’elles n’ont surtout pas envie de devenir. Mère de famille nombreuse (Noémie Lvovsky), reine de beauté (Laura Smet) ou ambitieuse conceptrice de poupées (Marina Foïs), toutes n’ont pour horizon que l’accomplissement de leurs objectifs de vie, qu’ils soient professionnels ou personnels. La possibilité qu’elles finissent par échouer n’est même pas un problème : ce qui les turlupine, c’est que notre société ne les laisse même pas essayer. Tiens-toi droite observe ces femmes, et quelques plus jeunes filles en second plan, lutter avec des tas d’idées reçues et de concepts qui les enferment.
3) Sans toit ni loi, d’Agnès Varda
Dans la filmographie d’Agnès Varda, les films féministes sont légion. On conseillera également L’une chante, l’autre pas, manifeste pour le droit des femmes à disposer de leur propre corps et à faire ce qu’elles veulent de leurs existences. Mais ce Sans toit ni loi d’une dureté absolue est également à recommander. Lion d’Or à Venise en 1985, le film décrit l’existence de Mona, jeune sans domicile fixe qui arpente la France en faisant de l’auto-stop et en faisant appel à la générosité des personnes rencontrées sur sa route. Le film s’ouvre sur l’annonce de sa mort ; pourtant, Sans toit ni loi n’est pas une oeuvre moralisatrice réalisée pour dire aux jeunes femmes de rester bien au chaud chez elles sous la coupe de leur mari. Au contraire : comme le fit Virginie Despentes des années plus tard dans son essai King Kong Théorie, il s’agit pour Varda de démontrer que la liberté de Mona est plus importante que tout, et que refuser de prendre de tels risques, c’est refuser de vivre tout court. Porté par une Sandrine Bonnaire dans le droit prolongement de son personnage d’À nos amours, Sans toi ni loi est un film qui remue.
Lucile Bellan
Articles liés
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...
Térez Montcalm, la plus rock des chanteuses de jazz, en concert à Paris au Café de la Danse
Térez Montcalm est une figure incontournable de la scène jazz canadienne, reconnue pour son talent vocal exceptionnel et son approche novatrice de la musique. Née à Montréal, cette artiste a su s’imposer grâce à une voix puissante et expressive,...