De « Jusqu’à la garde » à « Lady Bird » : 4 films à voir en février 2018
Chaque mois, la rédaction d’Artistik Rezo choisit pour vous les 4 films qu’il faut absolument aller découvrir en salles. Une sélection éclectique, composée d’œuvres faisant l’événement et de perles plus méconnues.
1) Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand (7 février)
Depuis sa sélection au dernier festival de Berlin, dont il est notamment reparti avec un Lion d’argent du meilleur réalisateur, Jusqu’à la garde n’en finit plus de recevoir des louanges. Déjà très célébré pour son court-métrage Avant que de tout perdre, dans lequel il abordait déjà le sujet des violences conjugales, le réalisateur Xavier Legrand entame une carrière sur les chapeaux de roue, puisqu’il semble faire preuve d’une maîtrise digne des plus vieux briscards tout en étant capable d’insuffler dans ses sujets une modernité totale, révélatrice de sa connaissance fine et approfondie de notre société. Comme Avant que de tout perdre, Jusqu’à la garde est mené par Léa Drucker, Denis Ménochet et Mathilde Auneveux, auxquels il est resté fidèle. Ce drame tendu, magistralement tenu de bout en bout, montre que cette fidélité a largement porté ses fruits.
2) Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson (14 février)
À intervalles réguliers, Paul Thomas Anderson revient avec des films toujours singuliers, se montrant même de plus en plus exigeant à mesure des années. De Boogie nights à There will be blood, PTA enchaînait les classiques plutôt accessibles avec une maestria presque trop belle pour être vraie. Depuis The Master, dans lequel il dirigeait pour la dernière fois le regretté Philip Seymour Hoffman, le cinéaste américain semble se faire plus sombre, moins facile à capter, et conscient de diviser davantage qu’à l’occasion de ses premières réalisations. Après un Inherent vice séduisant et bizarroïde, le revoici avec ce portrait d’un couturier londonien une nouvelle fois interprété par un Daniel Day-Lewis qui pourrait de nouveau, après There will be blood, remporter l’Oscar grâce à un film d’Anderson.
3) Call me by your name, de Luca Guadagnino (28 février)
Luca Guadagnino est un réalisateur précieux, mais ça ne se sait pas encore. Après un Amore qui faisait vibrer tous nos sens en dépeignant une histoire de famille avec des techniques dignes des plus grands réalisateurs de giallo, son A bigger splash avait curieusement indifféré. Ce remake de La Piscine de René Clément avait pourtant du charme et du chien, et la prestation quasi muette de Tilda Swinton (déjà à la tête d’Amore) ainsi que celles de Ralph Fiennes et Matthias Schoenharts étaient absolument divines. Révélant le jeune Timothée Chalamet, nommé à l’Oscar, Call me by your name pourrait bien confirmer Guadagnino comme un grand nom à suivre de près. Cette romance tourmentée entre un jeune italien et un collègue américain de son père est clairement l’un des monuments tragiques de ce début d’année…
4) Lady Bird, de Greta Gerwig (28 février)
En devenant la cinquième femme nommé à l’Oscar de la meilleure réalisation (statuette jusqu’ici gagnée par une seule réalisatrice, Kathryn Bigelow), Greta Gerwig est directement entrée dans la cour des grandes. On n’attendait sans doute pas l’interprète de Frances Ha à un si haut niveau pour sa première réalisation solo, elle qui coréalisa en 2008 le mumblecore Nights and weekends avec Joe Swanberg. Ce portrait d’une jeune femme interprétée par Saoirse Ronan montre que ce qu’il y avait peut-être de plus intéressant chez Noah Baumbach (qui fut un temps son collaborateur attitré), c’est Gerwig elle-même. Entourée d’un casting non ostentatoire mais pas dépourvu de grâce (dont Timothée Chalamet, encore lui), Ronan fait des merveilles et mériterait de devenir l’une des plus jeunes actrices jamais oscarisées (24 ans, le record étant à 21). On croise sincèrement les doigts pour elle.
Lucile Bellan
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