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Ilya & Emilia Kabakov – Galerie Thaddaeus Ropac

Agathe Louis 7 décembre 2017
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La Galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir de présenter Concert for a Fly (Chamber Music), une exposition d’oeuvres historiques d’Ilya et Emilia Kabakov. Artistes russes vivant aux Etats-Unis, Ilya et Emilia Kabakov comptent aujourd’hui parmi les artistes les plus importants de la seconde moitié du XXème siècle.

Concert for a Fly (Chamber Music) (1986) est une installation historique, exposée pour la première fois en 1986 à la Neue Galerie de Dierikon (Suisse), puis en 1992 au Centre d’art contemporain de Cleveland et au Kölnisher Kunstverein de Cologne. Elle appartient à une série de dix installations qui chacune représente un personnage différent.

Exposée aujourd’hui dans notre galerie du Marais, elle trouve une nouvelle signification. D’après Emilia Kabakov, cette installation «raconte l’histoire d’une personne qui ne peut échapper aux peurs, aux problèmes et à l’oppression de la vie quotidienne. Nous espérons qu’aujourd’hui, à Paris, malgré toutes les peurs et les insinuations liées à la vie politique, ce travail si poétique, pourra être reçu et apprécié à nouveau.

Au centre de l’œuvre, une mouche de papier pend au plafond. Douze chaises vides et douze pupitres sont disposés en cercle autour d’elle. Sur chaque pupitre est posée une feuille blanche avec des dessins colorés et des textes en russe, traduits en anglais. Certaines comprennent également des partitions musicales. Tout semble indiquer la mouche immobile, qui sert de point focal en attirant notre regard vers le haut et en orchestrant nos mouvements. Un son continu de musique classique émerge d’une source indéfinie. Il contient des notes abstraites, maintenant le spectateur dans un état d’attente, comme si un concert devait débuter.

Une fascination pour le caractère parasitaire de la mouche et ses qualités anthropomorphiques anime depuis longtemps les artistes. La mouche apparaît comme un personnage récurrent et un concept tout au long de leur œuvre. Pour eux, le concept de la mouche est aussi volatile que la mouche elle-même. Concert for a Fly (Chamber Music) est un exemple d’installation totale, terme inventé par Ilya Kabakov. Dans le catalogue raisonné des artistes, l’historien d’art Oskar Bätschmann les décrit comme des constructions encyclopédiques dans lesquelles on pénètre, invitant ainsi le spectateur à devenir un participant actif. Même si l’espace est complètement occupé par l’installation, le spectateur se retrouve avec un sentiment d’illusion et une sensation persistante de vide. Cet état flottant est un thème récurrent de leur travail.

Une deuxième installation nous amène dans une autre salle avec Concert For A Fly (1993), accompagnée d’un arrangement musical de Joseph Morag. La pièce contient des toilettes usagées éclairées par une ampoule à filament. Des murs délabrés et de vieux travaux de peinture entourent une fenêtre qui donne sur un espace vide. Un essaim de mouches grouille autour de la fenêtre et se rassemble autour de la partition pour ‘A Fly Symphony’. Tout ceci participe d’un sentiment général d’abandon mélancolique.

The Fallen Chandelier (1997) est une situation qui nous prend par surprise entre ces deux installations. Le lustre s’est clairement détaché du fil électrique qui le retenait au plafond et s’est écrasé au sol. Le tintement de cristaux qui s’entrechoquent emplit l’espace. Le lustre parle de la nature transitoire de la fonctionnalité, de l’absence ou de la disparition d’objets pratiques et de leur re-matérialisation sous la forme d’une présence indéfinie. «Que s’est-il passé ici?»: Une catastrophe inattendue, un événement qui sort de l’ordinaire et extrait de son inertie le visiteur captivé pour le faire entrer dans un état de réflexion et d’aventure.

Paris occupe une place singulière dans la carrière d’Ilya et Emilia Kabakov. C’est notamment grâce à leur participation à Monumenta au Grand Palais en 2014 que leur travail a acquis une plus grande reconnaissance auprès du public français.

Bien que l’œuvre des Kabakov soit profondément enracinée dans le contexte social et culturel soviétique qui les a vu naître et grandir, leur travail a atteint une dimension universelle. Parmi leurs projets de grande envergure, on peut citer leur participation à la documenta IX à Kassel en 1992, le pavillon russe de la 45ème Biennale de Venise en 1993, leur participation à la documenta IX à Kassel en 1992, et leur exposition The Strange City pour la Monumenta 2014 à Paris qui a ensuite été présentée à la Powerstation de Shanghai en 2015.

L’année 2017-2018 est celle d’une consécration internationale. Leur exposition Not Everyone Will be Taken Into the Future à la Tate Modern de Londres (18 Octobre 2017 – 28 Janvier 2018) voyagera ensuite au Musée de l’Hermitage à Saint Petersbourg et à la Galerie Tretyakov à Moscou en 2018. Une exposition rétrospective des maquettes de leurs installations est également en cours au Hirshhorn Museum de Washington, D.C. jusqu’en mars 2018.

En parallèle cette exposition d’installations, des peintures récentes d’Ilya Kabakov sont présentées jusqu’au 6 janvier 2018. Les trois séries reflètent Ia reIation compIexe que I’artiste entretient avec Ie passé, en particulier avec les notions de mémoire individuelle et collective. Ilya Kabakov endosse à chaque fois la personnaIité d’un peintre différent, faisant ainsi cohabiter plusieurs niveaux de réalité.

Retrouvez notre dossier des vernissages de décembre ici.

[Source : communiqué de presse]

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