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U2 fait le show au Stade de France

27 juillet 2017
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U2 fait le show au Stade de France

Mercredi 26 juillet 2017

Ce mercredi 26 juillet, U2 passait au Stade de France pour faire revivre ses plus grands titres, tirés de l’album The Joshua Tree, sorti en 1987. Un voyage spatiotemporel dans l’immense enceinte dionysienne, pour le deuxième soir consécutif. 

Trente ans, ou le temps écoulé entre la sortie de l’un des albums ultimes du groupe irlandais et cette année 2017. Trente ans, ou le poids de l’âge qui ne semble avoir aucun impact sur la bande à Bono, toujours aussi impeccable dans son rôle de leader. Assez éloigné de la grandiloquence de certaines tournées (Zoo TV Tour, PopMart Tour), cet hommage scénique (et planétaire) à The Joshua Tree n’en demeure pas moins soigné et prouve que U2 n’a rien perdu de sa superbe. Avec, toujours, des tubes à la pelle, ou plutôt comme s’il en pleuvait, ce soir, dans un Stade de France pas tout à fait plein et tributaire d’un ciel orageux.

Les stades, Noel Gallagher les connaît bien pour y avoir joué durant quinze ans quand il officiait au sein d’Oasis. Et cela tombe bien, puisque c’est le natif de Burnage qui assure les premières parties de U2 depuis le début de la tournée européenne, heureux, comme il le dit lui-même, de “partager les loges” des Irlandais. “Une expérience unique”, selon lui.

mavEYFPw-rqDCksfGGIX8HgÀ toutes les victimes

Lunettes vissées sur le nez, veste Ralph Lauren ajustée, le working-class hero débute par Everybody’s on the run avec des High Flying Birds new-look, incluant, entre autres, deux ex-Oasis (Chris Sharrock et Gem Archer), venus remplacer numériquement Jeremy Stacey et Tim Smith à la batterie et à la guitare. Comme à son habitude, Noel développe un son d’une puissance inouïe durant le premier quart d’heure (Lock all the doors, In the heat of the moment) et redescend sur le jazzy Riverman après avoir remercié le public d’être “venu tôt, sous la pluie”. S’il constate avec une logique implacable que “la pluie s’est arrêtée” après Champagne supernova, l’auteur n’oublie pas de dédier Don’t look back in anger à “toutes les victimes [des attentats]”. Le public semble conquis.

Prémices d’un show spectaculaire

Après un premier acte réussi, c’est donc au tour de U2 de dompter l’immense foule, comme tête d’affiche. Une foule dans laquelle on entend parler anglais, espagnol et russe, signe d’une popularité difficilement comparable pour les Dublinois. Un peu avant 21h, tout ce beau monde saute sur les premières mesures de Sunday bloody sunday, extrait de l’album War. Une ouverture idéale suivie de trois œuvres majeures [New year’s day, A Sort of homecoming, Pride (in the name of love)], prémices d’un show spectaculaire qui prend son ampleur dès l’apparition du Joshua Tree sur l’immense écran panoramique, placé derrière la scène.

The Joshua Tree

Non représenté jusque-là, l’album culte l’est entièrement (et dans l’ordre de la version studio) dans cette partie de concert. Une idée originale et unique, qui renvoie l’audience trente ans en arrière, à l’époque où U2 commençait (vraiment) à conquérir le monde. Gratifiées d’une scénographie spectaculaire, les 70000 âmes reprennent volontiers les paroles de I still haven’t found what I’m looking for et With or without you. Loin de ses interminables (mais louables) propagandes affichées lors des prestations du 360° Tour, Bono conseille tout de même au public de “garder la foi” et parle de “communion, de justice, de paix et de compassion”. Après avoir fait voyager le Stade de France dans les années 80 (Bullet the blue sky, In God’s country, Mothers of the disappeared), le quatuor termine le chapitre The Joshua Tree avant d’en entamer un autre lors d’un rappel musclé.

Chanté avec – feu – Luciano Pavarotti plus de vingt ans en arrière dans le projet Passengers, c’est le touchant Miss Sarajevo qui ouvre le bal de cette fin de set haut en couleur, où sont joués des titres aussi radiophoniques qu’efficaces en live. Dans l’idée, la suite Beautiful day / Elevation / Vertigo fait son effet et transforme l’arène de Saint-Denis en piste de danse géante, sous des jeux de lumière de plus en plus présents. Après un dernier message d’unité (One), Bono, The Edge, Adam Clayton et Larry Mullen Jr mettent le feu avec leur premier single, I will follow. Une dernière décharge qui clôture une nuit dionysienne palpitante.

Olivier Cougot

[Photo © DR]

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